Notre itinéraire a un peu changé, au lieu de remonter vers le Brésil, nous avons décidé de commencer notre périple par une visite aux baleines de la Péninsule Valdès.
Si nous tardons trop, elles seront parties et c’est quand même un des rendez-vous de ce voyage que nous ne pouvons pas manquer.
Nous ferons route avec nos amis suisses ( Eugénie, Damien, Valentin 8 ans et Amaury 3 ans),
Ils débutent comme nous dans le camping-car !
Robin et Lola sont ravis d’avoir rencontré d’autres enfants voyageurs.
Nous longeons la côte et le premier soir, nous bivouaquons au bord de l’océan, à Miramar, à côté de Mar del Plata. Pendant qu’Olivier se baigne avec les enfants, je m’attelle au rangement de notre maison sur roues.
Les énormes valises envahissent l’habitacle et je me demande par quel tour de magie je vais tout faire rentrer dans les placards.
Pourquoi avons nous emporté tant de choses ? La peur de manquer sans doute ! Nous ne sommes que des apprentis voyageurs, nous avons encore besoin d’une multitude de nos petits repères de sédentaires…
Après plusieurs heures, la plus grande partie des affaires a trouvé sa place, profitons maintenant du bruit des vagues et du doux murmure de l’océan… Je tue d’abord la dizaine de moustiques qui a réussi à passer à travers les moustiquaires ( c’est rassurant !) et enfin je profite du bruit des vagues et du doux murmure de l’océan…
Jeudi matin, nous reprenons la route vers la péninsule Valdès, il nous reste 1000 km à parcourir, le vent souffle très fort et BEF consomme un maximum de gasoil.
Cette journée et la suivante seront sources de tensions dans l’habitacle :
-La jauge du réservoir fait des siennes…
-Le gaz ne fonctionne pas, nous sommes partis sans le raccord international et l’adaptateur acheté ici ne s’adapte pas ! De ce fait, il y a des fuites et le frigo affiche 18 degrés…
-Les batteries se déchargent en roulant…
Enfin c’est la fête et nous sommes ravis d’avoir un véhicule neuf !
Malgré ces petits incidents, nous roulons beaucoup mais les enfants ne se plaignent pas, car au bout de la route, il y a les baleines !
Nous bivouaquerons une nuit dans une propriété au milieu de la pampa, accueillis chaleureusement par les propriétaires et la nuit suivante dans un camping à Balnério El Condor, les roues dans le sable. BEF rechargera ses batteries et ses réservoirs d’eau et le frigo fonctionnant sur le courant, nous pouvons à nouveau boire de la bière fraîche.
Ce début de voyage est un peu rapide à mon goût, nous roulons environ 4 à 5 heures par jour et commençons à prendre la mesure de l’immensité de ce pays.
Nous sommes désormais en Patagonie, à nous les grandes lignes droites et les paysages à perte de vue…
Partout des troupeaux broutant une herbe abondante. La « routa 3 » est plutôt bonne, par moment nous restons 30 minutes sans croiser aucun véhicule, ce n’est pas le moment de tomber en panne d’essence et pourtant nous avons failli connaître notre premier grand moment de solitude car le tuyau d’alimentation du réservoir supplémentaire était fermé et que cela faisait une demi-heure que nous roulions sur la réserve. Résultat, Olivier s’arrête pour faire une photo et BEF refuse de redémarrer… mais mon cher mari, après m’avoir dresser le tableau noir de la panne sèche et du désamorçage de pompe, ira ouvrir le tuyau et tout rentrera dans l’ordre. Lola trouvera les mots justes pour me rassurer :
« Et oui maman, c’est ça les voyages parfois il y a des galères et parfois des bons moments »
C’est vrai ma chérie mais moi pour l’instant je ne veux que des bons moments !
Samedi soir nous arrivons à Puerto Madryn, ville balnéaire très touristique, dernière étape avant d’entrer sur la péninsule. Nous dormirons là encore sur un parking au bord de l’océan.
La température a bien diminué, nous ressortons les vestes polaires et les couettes.
Nous nous offrons un petit resto sur la plage, l’occasion de manger des fruits de mer pour la première fois depuis que nous sommes en Argentine. Les Argentins préfèrent nettement manger de la viande et ici le poisson est très cher.
Partout où nous passons, les gens regardent BEF avec curiosité et nous posent beaucoup de questions, sur notre voyage.
Dimanche, après une petite halte devant un cybercafé qui nous permettra de remettre à jour le blog et de consulter nos nombreux mails ( merci encore à tous pour vos messages ), nous reprenons la route en direction de la péninsule Valdès.
Le paysage est magnifique, nous croiserons de nombreux animaux en liberté : moutons, chevaux, guanacos.
Nous entrons enfin dans la péninsule qui est un site classé au patrimoine mondial de l’Unesco depuis 1999.
Les 2 golfes de la péninsule servent de nursery aux grands mammifères marins qui viennent y mettre bas et élever leur progéniture de juin à décembre. Il y a également des phoques, des lions de mer, des éléphants de mer, des pingouins… enfin, de quoi faire rêver petits et grands.
Le soir nous passerons, un bon moment à scruter l’océan et nous verrons au loin nos premières baleines. Dés que la météo sera plus clémente (vent très fort), nous prendrons un bateau à la rencontre de ces géants des mers…
Mercredi 19 novembre : Il y a des moments magiques…
Aujourd’hui, le vent s’est un peu calmé et nous décidons de faire la sortie en mer en zodiac pour observer les baleines.
Nous vivrons ce moment intense avec une autre famille de voyageurs que nous connaissions pour avoir suivi le site de leurs aventures, ils voyagent depuis 2 ans avec 3 enfants et nous les avons rencontrés par hasard à Valdès. Le monde n’est pas si grand !
Nous pourrons observer plusieurs baleines suivies de près par leur baleineau. Le spectacle est sensationnel, nous sommes tout près de ces géants des mers, c’est fascinant !
L’une d’elle viendra si près du bateau que Lola aura même un peu peur. Nous pourrions rester là toute la journée à observer leurs mouvements, conscients que ce spectacle est unique et rarissime.
Le soir, nous ferons nos premiers 20 kilomètres de piste pour dormir à Punta Pardelas, une plage déserte qui est un véritable observatoire de baleines, elles sont là, juste devant nous…
C’est sur cette plage sauvage et peu fréquentée que nous décidons, pour la première fois depuis notre départ de Buenos Aires, de nous poser ! Nous serons bientôt rejoints par 2 autres familles de voyageurs avec enfants, nous formons une bonne équipe avec d’un côté les expérimentés qui en sont à leur troisième année de vagabondage, plein de bons conseils, d’anecdotes et de gentillesses et les autres, voyageurs débutants, comme nous, pleins de questions et avides de réponses.
10 enfants répondent à l’appel, de 2 ans et demi à 12 ans, tous suivent les cours du CNED et le matin c’est plus facile pour Robin et Lola de se motiver !!!
Samedi, après 3 jours de squat, il est temps de tester BEF sur les pistes sablonneuses de la péninsule. A 60 km de là, il y a une grande colonie de pingouins, nous sommes séparés d’eux par une barrière, mais ils sont vraiment proches de nous et c’est la première fois que nous voyons ces animaux évoluer en toute liberté. Pour les fans de Pingu, le spectacle est vraiment attendrissant.
30 km de plus vers le nord et nous pourrons observer un grand nombre de phoques, plus ou moins gros avec comme seul activité celle de se déplacer de 1m toutes les cinq minutes pour éviter de se faire mouiller par la marée montante.
L’endroit est vraiment sauvage, protégé et les animaux l’ont bien senti…
Nous retournons à notre petit bivouac après avoir encore parcouru 70 km de pistes. Une fois arrivés, l’intérieur du camping car ressemble à un bac à sable, sans les pelles ni les seaux !!!
Courage Stéphanie, tu n’as que 10 m² à nettoyer..
Demain nous reprenons la route, la prochaine destination est Ushuaia, mais nous sommes bien décidés à prendre notre temps pour parcourir les 1500 km qui nous en séparent.