Archives mensuelles : décembre 2008

23 Décembre 2008 : Joyeux Noël – Feliz Navidad

Vous nous réclamez des images, vous voulez de la vidéo, vous voulez du son, du live, de l’inédit, de la composition… et bien comme c’est Noël, on a décidé de vous gâter !!!

Voici le premier vidéo clip du Meriguet-Tour, peut-être qu’un jour, ce tube figurera sur les meilleurs albums de Karaoké…

En attendant, laissez-vous emporter par le rythme de la guitare et reprenez en chœur le refrain devant un bon feu de cheminée.

On vous embrasse tous très très fort joyeux Noël à tous.

17 Décembre 2008 : OBJECTIF TERRE DE FEU

Ce nom vous fait peut-être rêver, il éveille sans doute en vous des images et des questions…
Pour nous, ce nom représentait un territoire fascinant et un peu inaccessible. Et bien, ça y est, nous y sommes et en ce qui me concerne, j’ai ressenti une grande émotion en franchissant le Détroit de Magellan.

Ce bras de mer qui sépare le continent américain de cet archipel lointain si joliment baptisé Tierra del Fuego par les Espagnols.

Pour les amateurs, un petit rappel historique.
1520 : une grande expédition maritime est commanditée par le roi d’Espagne, à la tête de la flotte : Magellan
Son but : ouvrir une nouvelle voie navigable pour rallier l’océan Atlantique à l’océan Pacifique.

Novembre 1520, les 5 bateaux arrivent au sud du continent américain, il leur faudra 5 semaines pour franchir le détroit rendu difficilement navigable par une météo capricieuse, des vents violents et une multitude d’îlots.
Opération réussie, une nouvelle voie est tracée, le détroit sera baptisé du nom de ce grand explorateur.

Les habitants de ces terres extrêmes sont les indiens Yamanas, ils vivent nus et font constamment de grands feux pour se réchauffer, c’est à la vue de ces lueurs que Magellan appellera ces territoires : Terre de Feu.

Retour en l’an 2008 : c’est au tour du Meriguet-Tour de franchir le détroit ! Pour se faire, il nous faudra d’abord passer la frontière Chilienne. Effectivement l’archipel de la Terre de Feu appartient pour les 2 tiers au Chili.
Les nombreuses mises en garde d’autres voyageurs, laissaient sous-entendre que les douaniers chiliens étaient tatillons et qu’ils ne laissaient pas entrer de nourriture. D’autres informations nous conseillaient pourtant de faire le plein de course avant d’arriver sur la Terre de feu, car les prix y étaient beaucoup plus élevés que sur le continent. Encore très à l’écoute de ce genre d’informations, nous décidons de faire de bonnes réserves et de trouver une planque pour faire passer les produits frais en toute discrétion.
C’est ainsi que 10 kilomètres avant de passer la frontière, Olivier sort sa boîte à outils et se met à dévisser les caches de boîte à néon qui ne nous servent à rien et à y fourrer la viande, les laitages, les fruits et légumes, enfin tout ce qui est susceptible d’être intercepté à la frontière. Tout ceci sous l’oeil médusé et amusé d’un couple d’auto-stoppeur que nous avions embarqués quelque temps plus tôt.

Nous arrivons en vue du poste de douane, nous remplissons quelques formulaires dont celui qui est censé lister la nourriture transportée et effectivement, la liste de produits défendus est longue… Nous nous félicitons en silence de notre petit subterfuge. Quand vient l’heure de la vérification dans le camping car, nous nous réjouissons de ne pas avoir à faire à un chien renifleur qui aurait sans nul doute flairer à 10 mètres notre saucisson et nos tranches de jambon. Mais c’est un douanier très sympathique que nous avons à bord et à qui nous remettons quand même 2 carottes, 1 pomme et 1 citron histoire de ne pas attiser ses doutes.

Tout est en règle, BEF fait ses premiers tours de roues sur le sol chilien, les enfants sont ravis du nouveau tampon sur le passeport et nous, nous gloussons de notre petit tour de passe passe.

Notre premier arrêt au Chili sera au parc Pali Aïke, ce parc n’est pas mentionné dans nos guides et pourtant, il sera pour nous une étape agréable. Nous entrerons au coeur du cratère d’un ancien volcan.

Nous déambulerons sur une mer de lave,

nous croiserons un jeune carancho,

tout cela sous un vent violent et glacial !

Après une nuit passée dans ce parc, nous reprenons la route direction Punta Delgada, dernière ville du continent américain avant de prendre le ferry pour traverser ce fameux détroit de Magellan.

La traversée à cet endroit est très rapide.

La mer est assez calme malgré le vent qui ne faiblit pas. Nous sommes tous les 4 très excités d’arriver enfin sur la Terre de Feu. Après 20 min de traversée pendant laquelle nous verrons quelques petits dauphins noirs et blancs (Tonimas), nous débarquons avec BEF.

Maintenant, c’est 120 km de mauvaise piste qui nous attendent avant de repasser la frontière et de retrouver l’Argentine.
La première grande ville de la Terre de Feu se situe côté argentin et se nomme RIO GRANDE. C’est une ville côtière, très vivante et où l’on trouve de tout et à moindre coût qu’en Patagonie, nous repensons à nos provisions excessives en nous moquant un peu de notre naïveté !!!

A cause de nos batteries qui se déchargent toujours en roulant ( le grand mystère de ce voyage… si un génie en électricité a une petite idée, elle est la bienvenue, car jusqu’à présent personne n’a pu résoudre notre problème !!!), nous sommes obligés de nous arrêter au camping de la ville. L’endroit est peu plaisant mais l’accueil sympathique et cette halte permettra à Olivier de passer une excellente soirée avec le club nautique de la ville, qui y organise tous les vendredi soirs une parilla (grillade géante) suivi d’un karaoké…

Mon mari en reviendra presque bilingue !

Samedi 20 décembre, les enfants nous pressant, nous décidons de rejoindre notre nouvelle bande d’amis voyageurs au camping d’Ushuaia. La route pour y arriver est très agréable et c’est avec un immense plaisir que nous voyons le paysage changer et la végétation s’étoffer au fil des km…

Enfin de la verdure, des arbres… fini la pampa et sa platitude, à nouveau du relief, des virages !

A 30 km d’Ushuaia, nous recevons nos premières gouttes de pluie, la température chute, le bout du monde n’est plus très loin…
C’est donc sous une pluie battante que nous arrivons au fameux camping de la pista del Andino.
Nous y retrouvons nos amis et ferons la connaissance de 2 autres familles françaises qui voyagent depuis 2 ans et 5 ans !

Les enfants sont aux anges, ils sont désormais 14 et passent leurs journées à jouer dans les bois, à construire des cabanes, malgré un temps épouvantable.

Il est temps d’organiser le réveillon de Noël, à défaut de foie gras, nous décidons de faire une orgie de crêpes. Nous prévoyons d’être une quarantaine de français, heureusement, le camping met à notre disposition une grande pièce commune.

La soirée est un peu chaotique, avec tous les enfants qui réclament à tour de rôle une crêpe au jambon ou une au nutella ! Mais tout rentrera dans l’ordre, quand vers 22h, nous voyons arriver lentement une petite silhouette rouge qui marche lentement, appuyée sur un long bâton et qui porte sur son dos, 2 gros sacs remplis de cadeaux !

Les yeux des enfants s’illuminent (eux qui avaient peur d’être oubliés à cause de la distance !), les yeux des plus grands s’emplissent d’émotion : Le Père-Noël ! Sans doute était-il en fin de tournée,(et oui, comme dans la chanson, Ushuaia, c’est tout en bas !!!). La distribution de cadeaux se fait dans une grande joie, Robin et Lola seront bien gâtés.


Le Père-Noël repart, nous n’avons pas vu ses rennes, mais nous sommes quand même ravis de l’avoir vu lui !

C’est sûr, ce Noël à Ushuaia, restera dans tous les esprits.

8 Décembre 2008 : Patagonie forever !

Pour commencer cette nouvelle missive, je voudrais souhaiter la bienvenue à la petite Thelma Rose Naus, née le 8 décembre dernier. Nous l’embrassons bien fort ainsi que son grand frère Ruben et leurs heureux parents Rochelais d’adoption. Loin des yeux mais toujours près du cœur, nous pensons souvent à vous tous famille et amis qui êtes un peu partout dans notre bon vieux pays…

Ceci dit, pour l’instant nous n’avons pas encore le mal du pays. Cependant, Lola regrette le bon camembert de Normandie moulé à la louche, Olive la bonne charcuterie et de temps en tant se laisserait bien tenter s’il en avait par un petit verre de Calvados !

Mais sinon, nous trouvons pour l’instant à peu près tout pour satisfaire notre gourmandise !

Il est vrai qu’à l’approche des fêtes, nous allons sûrement regretter un petit toast de foie gras mais vous en dégusterez en pensant bien à nous !

Après ce petit intermède culinaire, reprenons notre récit…

Position actuelle : 50 ° parallèle sud.

Buenos Aires est à 2200 km au Nord et Ushuaia à 800 km au sud.

Nous avançons assez lentement, faisant des haltes de 2 à 3 jours à chaque endroit qui nous intéresse. La dernière nous l’avons effectuée au Monumento Natural Bosques Petrificado, un lieu impressionnant de majesté. Après une cinquantaine de kilomètres de pistes caillouteuses sur lesquelles BEF se comporte à merveille (exception faite de la poussière qui s’infiltre partout et des grincements de plus en plus nombreux qui apparaissent dans la cellule), nous arrivons au beau milieu de nulle part.

Une immense étendue de steppe semi-désertique peuplée de quelques guanacos,

nandous et renard gris que nous aurons la chance de rencontrer.

Tout autour, une chaîne de monts et d’anciens volcans. Au milieu, des troncs immenses, couchés et pétrifiés.

Nous avions déjà vu ce phénomène lors d’une précédente étape à la différence que cette fois, tout c’est passé sur place il y a environ 150 millions d’année.

A cette époque, l’endroit était une vaste forêt luxuriante bientôt dévastée par des vents violents et recouverte d’un manteau de cendres volcaniques. L’eau de pluie en s’infiltrant dans le bois des arbres, se cristallise et provoquera ce phénomène de pétrification au bout de plusieurs millions d’années.

Nous passerons 2 nuits à côté de ce parc national, dans un silence absolu.

Comment dans ces conditions voulez-vous que nous ouvrions un oeil avant 8h30 le matin ?

A cette heure-là, bon nombre d’entre vous ont déjà attaqué courageusement leur journée de travail et tous les petits écoliers sont en rang devant la porte de leur classe ! C’est ce que nous mettons en avant quand Robin et Lola ouvrent péniblement leur cahier de français vers 10h, en se plaignant de ne jamais avoir le temps de jouer.

Comme vous l’aurez compris, l’école en voyage ce n’est pas si simple et notre patience de parents éducateurs est bien souvent mise à rude épreuve. Mais nous sommes rassurés de constater que dans les familles qui voyagent depuis longtemps, les enfants prennent le rythme la deuxième ou troisième année !

Allons nous devoir prolonger notre voyage pour vérifier ces dires ?

Enfin, aujourd’hui le week-end commence et nous rangeons les cours du CNED bien au fond du placard… Place à la découverte et à l’observation de la nature !

Nous nous dirigeons vers un parc national côtier : El Parque Monte Leon, pour y accéder, encore 20 kilomètres de mauvaise piste (en Argentine, les beaux endroits se méritent !)

Mais une fois encore, nous ne sommes pas déçus. Cette fois, il s’agit d’une côte très découpée, et qui laisse apparaître à marée basse, des îles, des promontoires et des grottes sculptées au fil des ans par les marées successives.

Il y a comme un petit air d’Etretat sur ces falaises !

Nous passerons tout le week-end dans ce parc avec nos amis français. Les enfants passent leurs journées sur la plage à observer, gratter le sable, construire des barrages, ramasser des coquillages.

Ils remontent juste au campement à l’appel du ventre et une fois rassasiés, repartent à leurs découvertes. Il y a un parfum de liberté très fort qui flotte autour de nous, et souvent nous repensons à vos réactions à tous, lorsque nous vous avons annoncé notre désir de faire ce voyage. La plupart d’entre vous nous qualifiait de « courageux » et bien non, je vous assure  nous ne sommes que « chanceux » .

Demain, nous reprenons la route, dans 3 jours au plus tard, nous sommes sur la Terre de Feu, le bout du monde approche…

Hasta luego amigos !

29 Novembre 2008 : CAP AU SUD…

La route est encore longue jusqu’à la terre de feu, nous avons prévu de passer notre premier Noël d’expatriés sur ces terres du bout du monde. Nous avons décidé de passer ces fêtes de fin d’année avec tous nos compagnons de voyage rencontrés récemment, et avec qui nous nous entendons plus que bien. Lola espère que le père Noël ne sera pas découragé par la distance et que ses rennes réussiront à le guider jusqu’à nous !

Pour l’instant nous ne ressentons pas du tout l’ambiance de Noël, sûrement à cause de la température (c’est difficile d’acheter ses guirlandes en tongues !)

Mais nous sommes quand même le 29 novembre et j’ai promis aux enfants de parer notre maison roulante aux couleurs de Noël, dés le premier décembre. Robin et Lola insistent pour mettre le sapin, je crois que cela ne sera vraiment pas envisageable…

Nous avons prévu de nombreuses haltes le long de cette « routa 3 » qui mène à Ushuaia et qui est bien longue, bien  monotone, bien droite et le long de laquelle s’étend à perte de vue la pampa patagonne…

Le premier point d’intérêt se situe à Punta Tumbo, là-bas se trouve la plus grande colonie de « pinguinos » d’Amérique latine. En fait, il s’agit de Manchots de Magellan, car les pingouins se trouvent uniquement dans l’hémisphère Nord.

Nous accédons à ce site protégé après 100 km de pistes caillouteuses et poussiéreuses (m’en fiche, maintenant j’ai un bel aspirateur !).

A peine garés, nous apercevons nos premiers manchots. Le chemin qui parcourt tout le site est balisé tantôt par des pierres, tantôt par des passerelles en bois, ici le pingouin est roi, le gardien à l’entrée nous indique les règles à observer :

– priorité aux pinguinos traversant

– laisser au minimum une distance de 1 mètre entre nous et les manchots

– bien sûr ne pas les caresser.

Nous sommes ici chez eux c’est leur territoire et non l’inverse, nous l’avons bien compris et cela rend l’endroit encore plus attachant.

Chaque année, les mâles arrivent ici à la fin du mois d’août, ils réhabilitent leur nid de l’année passée, ensuite quand le ménage est fait, les femelles arrivent à leur tour, c’est la période de reproduction. Début octobre, chaque femelle pond 2 oeufs et les couve durant 40 jours, nous avons donc pu voir de tout jeunes manchots à peine sortis de l’œuf, ils sont tout gris et c’est seulement à l’âge d’un an qu’ils auront leur plumage définitif.

Leur nombre est hallucinant.

Partout des petites silhouettes se dandinant, peu effarouchés par l’homme, certains viennent jusqu’à nous piquer les chaussures avec leur bec.

Le soir, nous dormirons sur le parking de la réserve et plusieurs d’entre eux viendront voir BEF d’un peu plus près. Ensuite, place au concert : le manchot s’avère être un peu bruyant et pousse un cri assez strident, mais cela ne nous empêchera pas de passer une excellente nuit.

Pour le week-end, nous retrouvons nos amis voyageurs et reformons notre campement dans un site également protégé et très sauvage : Cabo Dos Bahias. On peut y voir des manchots de Magellan, des lions de mers et de nombreux oiseaux marins.

Nous réalisons à chaque fois la chance que nous avons de pouvoir nous « poser » dans ces endroits sauvages sans aucune difficulté. Les gardiens viennent nous voir et sont toujours prévenants et agréables. Les enfants sont ravis et ils passent leur journée à « chasser » les guanacos et les moutons et le soir, tous munis d’une lampe frontale, ils cherchent le tatou.

Pour les parents, le week-end est souvent synonyme de bricolage, rangement, dépoussiérage (c’est fou le temps que l’on passe à ranger dans ce camping car )! Mais, rassurez-vous, nous trouvons toujours le temps de siroter un petit verre de vin argentin au soleil couchant…

Après un réapprovisionnement complet à Comodoro Rivadia en eau, gasoil et nourriture ( Carrefour est présent dans chaque ville, nous n’arrivons pas à nous en désintoxiquer c’est un cauchemard ! ), nous prenons la route vers Sarmiento, petite ville à l’ouest sans grand intérêt si ce n’est qu’à 30 km de là se trouve le Bosque Petrificado José Ormachea. Il s’agit en fait d’un territoire désertique, où ont été charriés il y a environ 65 millions d’années, des troncs d’arbres pétrifiés provenant de forêts ayant subi une forte activité volcanique. Le sol est jonché de morceaux de bois plus ou moins gros tous transformés en pierre. Le tout se trouve dans un décor lunaire, vallonné et entouré de falaises striées de rouge et d’orangé… de quoi dynamiser le photographe le moins inspiré (ce qui n’est pas le cas d’Olive je vous rassure !)

Nous arrivons sur le site vers 17h, en bon camping caristes avertis, c’est l’heure de trouver le bivouac pour la nuit. Nous demandons au gardien si nous pouvons passer la nuit sur le parking devant l’entrée, il refuse, mais nous autorise à dormir à 500 m de là. Avec Greg, Isa et leur 3 filles, nous dressons le campement dans un décor désertique. Dommage, ce soir le vent est violent et glacial, il fait gris et nous ne pouvons pas vraiment apprécier ce paysage.

Heureusement, le lendemain c’est un soleil radieux qui nous accueille au saut du lit.

C’est même sous un soleil brûlant que nous avancerons péniblement lors de notre excursion entre les troncs pétrifiés.

Le climat est vraiment étonnant dans cette partie de l’Argentine, il nous arrive souvent de passer du débardeur-short-tongues au jean-polaire-chaussettes dans la même journée ! Mais c’est bien là notre seul souci, alors…nous acceptons volontiers les caprices de la météo patagonne !!!