Archives mensuelles : janvier 2009

26 Décembre 2008 : Brèves du bout du monde

Vendredi 26 déc. Après 6 jours passés au camping, nous avons des fourmis dans les jambes et BEF commence à rouiller, il est temps pour nous de reprendre la route malgré une météo épouvantable. La pluie ne nous a pas quittés depuis notre arrivée et le camping ressemble à une grande pataugeoire de boue !!!

Nous décidons donc de partir à l’est d’Ushuaia, et d’aller jusqu’au bout de la route, au bout du bout du monde en quelque sorte…

Après 80 km, nous arrivons à l’Estancia Harberton. Une estancia est une grande propriété agricole souvent consacrée à l’élevage de bovins ou de moutons. Celle-ci a un intérêt historique  puisqu’elle a été fondée en 1886 par un pasteur anglais, Thomas Bridges, premier européen à s’être installé en Terre de Feu et farouche défenseur des indiens Yamanas, qu’il accueillera sur ses terres et protégera.

Le domaine est immense, 20 000 hectares, il est toujours resté dans la même famille et a vécu de son activité agricole jusqu’en 1992. Aujourd’hui, c’est un endroit touristique.

Après s’être présentés à la réception, nous pouvons circuler librement et gratuitement dans le domaine, plusieurs aires de stationnement sont prévues pour y passer la nuit. L’endroit est magnifique, Olivier le trouve très photogénique et ne lâchera pas son appareil photo, même en conduisant ! Nous croiserons des chevaux en liberté, de nombreux renards et de belles oies sauvages.

Non loin de là, un musée très intéressant sur la faune marine de la région, où des scientifiques récupèrent les ossements des animaux échoués sur les côtes et reconstituent leur squelette. L’occasion de voir à taille réelle une multitude de dauphins, baleines, orques et autres pingouins, les enfants sont très intéressés par une telle diversité d’animaux marins.

La piste longe une côte sauvage et découpée,

nous roulons le long du canal de Beagle.

Une fois encore, nous ne nous lassons pas d’admirer cet endroit authentique, où seule la nature puissante a laissé son empreinte si l’on en juge par la forme de certains arbres !!!

Nous passons 2 nuits sur ces terres et le deuxième matin, nous nous réveillons sous une pluie de flocons de neige… On vous l’a dit, « ici c’est l’été mais il fait froid » !

Dimanche 28 déc. , nous décidons de retourner au camping d’Ushuaia. Robin et Lola trépignent d’impatience à l’idée de retrouver leur bande de copains. Les retrouvailles se savourent autour d’un bon barbecue. Ici, la météo ne sera jamais un obstacle à l’organisation d’un asado et même sous la pluie, à grand renfort de bâches tendues, la viande succulente est saisie sur le grill.

Le lendemain, les plus bricoleurs du groupe décident de s’attaquer à notre problème de batterie.

Le capot est ouvert, les testeurs en tout genre sont sortis et de nombreux tests seront effectués.

Sans que toutefois en fin de journée, notre problème ne soit résolu…

Mais bon, ce qui importe c’est la grande solidarité qui règne entre nous tous, voyageurs novices ou affranchis aux atouts divers et multiples. Nous, nous n’avons pas encore ce côté « débrouille » qui caractérise souvent ceux qui ont déjà pas mal bourlingué, mais nous avons les oreilles grandes ouvertes prêtes à capter une multitude de bons tuyaux !!!

Mercredi 31 déc. , une nouvelle fête se prépare, cette fois c’est un agneau entier grillé que nous avons au menu. Nous trinquons au champagne au son de la guitare d’Olivier et sur un air bien connu repris en chœur par tout le camping, des Brésiliens, des Argentins, des Israéliens, des Australiens… «  Ushuaia… donde esta…  »

Une bonne soirée, qui me vaudra une bonne migraine le lendemain matin, le champagne argentin serait-il de piètre qualité ?

Vendredi 2 janvier, visite au Museo maritimo y del Presidio, qui est en fait l’ancien pénitencier de la ville. La prison a été construite en 1902, pour essayer de peupler la ville d’Ushuaia. Il retrace 500 ans de navigation autour de cette région, mais c’est également l’occasion d’avoir un bon aperçu des conditions de détention des bagnards, car une aile entière de la prison est restée en état et se visite.

Les enfants ont montré un grand intérêt pour cet endroit et ont joué pour quelques instants aux prisonniers.

Samedi 3 janv. , le soleil brille, la température est un peu plus clémente, il n’y a pas de temps à perdre pour se rendre dans le parc naturel de la Terre de Feu. Dans ce parc, on y trouve le bureau de poste le plus austral du monde où l’on peut faire tamponner son passeport comme preuve de son passage,

on peut y voir le train du bout du monde, ancien train qui servait à amener les bagnards pour tailler le bois, l’appellation « bout du monde » est utilisée à tout va, ça fait partie du jeu !

C’est également ici que se termine en cul de sac, la fameuse ruta 3 que nous avons longuement empruntée depuis Buenos Aires.

Nous ferons notre première grande randonnée (3 h de marche),

le paysage est somptueux, d’un côté les montagnes enneigées qui se jettent dans le canal de Beagle,

de l’autre la forêt qui à cause d’une multitude d’arbres morts prend des allures inquiétantes.

Nous partirons même un soir en expédition pour voir les castors qui causent ici des dommages conséquents pour l’environnement du fait de leur nombre important, mais nous reviendrons bredouilles, le castor ne se laisse pas trop observer !

Lundi 5 janv. , fini les vacances, l’école reprend sous les soupirs et les plaintes… 15 jours de vacances ça fait prendre de mauvaises habitudes, mais en tant que parents enseignants, nous en avions vraiment besoin !!!

Il nous tarde maintenant de quitter la région et de remonter vers le soleil, mais nous attendons un colis et cela nous pose quelques problèmes… Expédié de France le 19 déc. par Fedex, il est introuvable, après deux jours entiers de recherches et d’appels multiples durant lesquels nous avons reçu une multitude d’informations erronées. Aux dernières nouvelles, il serait bloqué à l’aéroport de Buenos Aires par la douane… Buenos Aires n’est après tout qu’à 3 070 km plus au nord !!! C’est affaire courante si l’on en croit les témoignages récoltés autour de nous, l’Argentine est un magnifique pays désorganisé…

Dans la série des choses qui fâchent, la honteuse habitude de tout faire payer plus cher aux touristes :ici, les prix du gasoil, du gaz, des musées, des entrées dans les parcs, tout est de 2 à 4 fois plus cher pour les étrangers, c’est une spécialité de la région, certainement pas la plus accueillante !

Impossible de terminer ce carnet de route, sans vous remercier chaleureusement pour tous vos mails et SMS de bons vœux !

A notre tour de souhaiter à nos familles adorées, à nos amis fidèles et à tous ceux qui suivent notre aventure, une EXCELLENTISSIME année 2009,  pleine de joies, de bonnes surprises, de bonne humeur, de bons petits plats, de soirées entre amis, de ballades dans la nature, d’étoiles dans le ciel, de voyages, de nouveaux projets, de rêves qui se réalisent, …………………………………………………….. de VIE !