Archives mensuelles : février 2009

26 Janvier 2009 : Une lente remontée

Dimanche 26 janvier, la tribu reprend la route direction El Chalten,

ce petit village perdu proche de la frontière chilienne ne doit sa renommée touristique qu’au fameux Mont Fitz Roy ( 3 405 m. ) pour une fois, la météo est avec nous et nous pourrons l’admirer dans toute sa splendeur !!!

Le site nous permettra de faire 2 belles randonnées.

Nous apercevons de temps en temps quelques condors qui planent bien haut dans le ciel, leur silhouette est caractéristique et leurs ailes immenses, les Andes sont leurs territoires.

En regardant la carte, nous constatons que nous sommes encore très bas et que la remontée s’annonce longue. En plus du nombre conséquent de kilomètres que nous devons parcourir, s’ajoute la piètre qualité des routes qu’il nous faut emprunter.

La ruta 40, qui parcours l’Argentine du sud au nord a très mauvaise réputation. Nous allons vite en prendre la mesure… 3 heures de route pour seulement 100 km. La route est vraiment mauvaise, cailloux, poussière, nids de poule, taule ondulée, un des rares véhicules qui circulent sur cette route nous double et nous voyons arriver une projection de cailloux qui ne tardent pas à s’abattre sur le pare-brise ( 2 fissures ), le vent est violent dans cette partie de la Patagonie et Olivier peine à tenir le cap. Nous passerons une nuit sur le bord de cette route isolée, dans un vent de folie.

Nous sommes avec Isa et Greg et heureusement, nous nous remontons le moral, Olivier réussira même à nous faire une grillade dans ces conditions extrêmes (désolé, pas de photos, ambiance trop poussiéreuse)

Le lendemain, après une matinée studieuse ( les évaluations approchent !), nous reprenons courageusement la route, notre objectif pour aujourd’hui est d’atteindre Bajo Caracoles, un point sur la carte 200 km plus au nord

Nous l’atteindrons en fin d’après-midi. Le village compte 50 habitants, 1 « camping » Une station service- bar- resto-épicerie. Les gens semblent tristes, nous ne leur en voulons pas, pour vivre ici il faut avoir un grand sens du sacrifice ou avoir fait le choix de vivre à l’écart de tout. L’endroit est surréaliste, mais il n’est pas unique, nous en avons déjà traversé plusieurs de ces villages fantômes patagoniens…

Le seul atout du village est qu’il est situé relativement près ( 50 km ) d’un site d’intérêt historique : Cueva de las Manos.

Dans cette grotte, on a retrouvé des peintures essentiellement de mains et d’animaux.

Elles datent de 8 à 10 mille ans et ont été réalisées avec des pigments de couleur rouge et noire.

Le site est au bord d’un canyon magnifique.

Après ce petit intermède culturel et vu que nos compagnons de route sont tout comme nous de bons vivants, nous décidons de commander un agneau grillé au camping.

Pendant la cuisson un match de foot franco-argentin s’organise…

Finalement, même si le lieu était un peu sordide, nous y avons passé une étape agréable.

Maintenant, notre objectif est de retourner au Chili et d’attaquer la Carretera Australe, une route célèbre chez les voyageurs pour son côté difficile. La route qui nous y conduit est d’une qualité épouvantable,

nous progressons à une vitesse moyenne de 30 km/h mais le paysage est incroyable et nous fait un peu oublier les vibrations…

Des espaces infinis avec en toile de fond les Andes,

au loin des sommets enneigés  tranchent avec le bleu du ciel, nous apercevons encore quelques glaciers, et puis des couleurs fantastiques qui me donnent des envies de peinture,

des herbes folles prennent naissance dans des lagunes bleutées

où quelques moutons viennent s’abreuver paisiblement…

A chaque tournant nous poussons une exclamation d’admiration et les arrêts photos se multiplient.

La description est difficile tant ce paysage est riche en détails et fascinant. Nous arrivons même à nous demander combien de temps la magie va opérer, combien de temps nous extasierons-nous devant les charmes de dame nature ?

Dimanche 1er février, nous atteignons notre but, nous faisons nos premiers kilomètres sur la fameuse carretera chilienne, la ruta 7…

 

Cela mérite un bon repas, nous entrons dans le village de Cochrane et trouvons un petit resto. On s’y sent comme à la maison, les propriétaires sont charmantes et nous ont concoctées un bon petit menu.

Nous passons 2 jours dans ce village tranquille, en pleine nature au bord d’une rivière.

Au camping où nous sommes installés, il y a même des poules et les enfants inventent un nouveau style de pêche : la pêche à la poule !

Le lendemain, nous fêtons l’anniversaire d’Ilinca (3 ans), la plus jeune des enfants voyageurs, un petit spectacle est organisé par les enfants et les adultes une fois encore se retrouvent devant le barbecue ( déception, la viande est beaucoup moins tendre qu’en Argentine !)

Dans ce genre d’endroit bucolique, nous pourrions facilement nous arrêter une semaine, mais cela risque de compromettre la suite du voyage, il nous reste tant à parcourir et les semaines s’égrainent à toute vitesse… Alors en voiture !!!

La route est tellement mauvaise, que nos amis cassent une fenêtre de leur caravane à cause des vibrations.

Les Pouzet arrachent complètement un des coffres du bas de caisse de leur camping-car (identique au nôtre) en descendant une côte pleine d’ornières. Chez nous, les grincements augmentent de jours en jours et la poussière s’infiltre un peu plus de tous les côtés. Nous commençons à nous demander s’il est raisonnable de poursuivre sur cette route au risque d’endommager sérieusement notre bon vieux BEF…

Nous longeons maintenant un lac d’une couleur bleu turquoise surnaturelle,

Dan le pêcheur de la bande forcera la troupe à bivouaquer à côté dans l’espoir d’y attraper quelques poissons…

mais une fois encore ce sont des … que nous faisons griller !

Mercredi 4 février : ce matin petit tour en barque pour admirer la Catedral de Marmol.

Curieux rocher de marbre sculpté par les eaux du lac.

Nous passons dessous pour la plus grande joie des enfants.

Jeudi 5, un peu d’école, un peu de route et un bon bivouac en pleine nature pour fêter l’anniversaire de Greg. Tous les enfants lui ont préparé une pièce de théâtre,

c’est incroyable de les voir si imaginatifs, ils ne s’ennuient jamais et s’approprient en un temps record un environnement chaque jour différent.

Vendredi, ça y est, nous atteignons Coyhaique et nous en avons terminé avec la plus mauvaise partie de la carretera australe.

Nos compagnons de route sont catégoriques, ils ne veulent plus continuer cette route et s’empressent de réserver un ferry pour l’île de Chiloé, notre prochaine destination.

Nous, nous hésitons, cette route mythique qui continue encore sur 600 km vers le nord fait partie des étapes incontournables que nous avions prévues dans ce voyage ( enfin surtout Olivier !).

Moi je l’ai toujours un peu redouter cette route et la poursuivre seuls, c’est moins rassurant…

D’après les renseignements que nous avons pu récolter, l’état de la piste est nettement meilleur à partir d’ici. Alors banco, on continue jusqu’à Chaiten, 420 km plus haut.

Mardi matin, nous quittons nos amis et reprenons la route seuls !

Nous commençons par 80 km de route goudronnée,

ça c’est la bonne surprise, ensuite 20 km de cailloux gros comme des pommes ( aïe ! je commence à regretter notre choix ) et puis à nouveau du goudron, à ce rythme, nous atteignons notre premier objectif, la ville de Puyuhuapi

Le soir même. Le paysage est complètement différent, nous traversons une forêt très dense où la nature se montre exubérante.

Malheureusement, une fois encore c’est dans la grisaille et sous la pluie que nous progressons, nous ne faisons qu’apercevoir des paysages que nous savons spectaculaires.

Le lendemain, pluie !

La grisaille me mine, je suis de mauvaise humeur, le camping-car me semble minuscule, il nous faut un peu de réconfort… Ca tombe bien, nous sommes juste à côté des célèbres thermes de Puyuhuapi. L’endroit semble paradisiaque, situé sur une petite île au milieu d’une végétation luxuriante. L’eau qui alimente les thermes provient de 4 volcans et donc est très chaude !!!

Exactement ce qu’il nous faut pour détendre nos nerfs…

Nous embarquons donc pour un après-midi de plaisir.

Olivier n’est pas attiré par la baignade, alors c’est seule avec les enfants que nous plongeons avec délice dans les piscines d’eau chaude.

Les bassins extérieurs affichent jusqu’à 40 ° et c’est un beau pied de nez au mauvais temps. Nous enchaînons jacuzzis,

bassins d’eau tiède et d’eau chaude, un régal… le soir nous sommes ramollis et notre peau est douce comme celle de nouveau-nés !

Jeudi, nous reprenons la route, il nous reste 145 km jusqu’à Chaiten notre ultime étape sur la carretera australe. Il pleut toujours lorsque nous atteignons notre but en début d’après-midi.

La ville a subi une éruption volcanique en mai 2008 et a été recouverte de cendre.

Tout est resté en l’état

et le gouvernement refuse de la réhabiliter car la menace d’une nouvelle éruption est toujours présente.

Les rares habitants revenus dans leur foyer survivent sans eau, sans électricité et réclament l’aide de l’état.

L’ambiance qui résulte de cette situation est des plus pesantes. Nous nous renseignons à la compagnie maritime qui assure la liaison avec l’île de Chiloé, le prochain bateau est prévu dans la nuit de samedi à dimanche. Il nous faut donc patienter 3 jours dans cet environnement peu attrayant et en plus, il PLEUT !!!

Nous cherchons un bivouac, la plage de Santa Barbara attire notre attention et nous nous y installons. Le lendemain, profitant d’une petite éclaircie, nous longeons la plage de sable noir.

Joli paysage. Soudain un aileron attire mon attention… des dauphins !

Ils sont à quelques mètres du bord, nous les suivrons un bon moment.

Retour au camping-car, car il pleut à nouveau, mais nous sommes ravis de ce petit spectacle.

Notre bateau partira finalement dimanche matin.

Nous sommes pressés de quitter cette ville morte et souhaitons beaucoup de courage à ses habitants résistants…

 Prochaine destination : L’île de Chiloé.

 Hasta luego amigos !

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13 Janvier 2009 : La nature dans toute sa splendeur

Mardi après-midi, nous prenons la route vers l’un des plus beaux et des plus réputés parc national chilien : Torres del Paine.

110 km au nord de Puerto Natales, dont 80 km de piste. Nous commençons à appréhender ce genre de routes qui pourtant constituent l’essentiel du réseau routier. Nous sommes toujours surpris de la mauvaise qualité de certaines qui mènent à des parcs nationaux très touristiques et qui sont donc largement empruntées.

Bref, nous oublions vite l’épreuve lorsque nous pénétrons dans le parc.

Il s’agit en fait d’un ensemble montagneux appartenant aux Andes dont certains pics atteignent plus de 3 000m d’altitude alors que nous, nous sommes à peine à 100m au-dessus du niveau de la mer.

Au cœur du parc, 3 pics se dressent majestueusement, il s’agit des 3 tours qui ont donné leur nom au parc. Malheureusement, d’épais nuages gris cachent leur sommet.

Le parc est très étendu plus de 240 000 ha et constitué de lacs, cascades, glaciers, de forêts, steppes et montagnes.

Nous nous installons pour passer la première nuit au bord d’une cascade tumultueuse, bientôt rejoints par une famille de voyageurs autrichiens, déjà rencontrée à Ushuaia. Les gardes du parc ne tardent pas à nous déloger et nous indiquent un endroit où l’on peut passer la nuit. Nous sommes garés en face des Torres et n’avons pas perdu au change.

Nous passerons la soirée à discuter autour d’une bonne bouteille de vin avec nos amis autrichiens.

Le lendemain matin, le vent souffle violemment, nous restons à l’abris pour faire le Cned.

Retrouvaille avec la famille Parcé, avec qui nous échangeons nos dernières mésaventures mécaniques. Ils ont acheté quasiment le même véhicule que nous, chez le même concessionnaire et ont eux aussi quelques déconvenues de batteries, frigo etc… Mais cela ne les empêchent pas de garder un moral d’acier.

L’après-midi, nous décidons d’avancer un peu dans le parc, après le vent, c’est la pluie qui s’installe et nous parcourons des kilomètres de pistes dans un paysage exceptionnel gâché par ce mauvais temps. La route est longue et difficile, mais nous prévoyons quand même de la refaire en sens inverse quand le temps sera plus clément, tant nous sommes frustrés. Olivier est plus que prêt à tenir le siège jusqu’au retour du soleil !!!

Nous dormirons au bord du lac Péhoé, magnifique par sa couleur turquoise. Il pleuvra toute la nuit, puis toute la matinée ( parfait pour l’école ) l’après-midi le vent redouble de force et nous reprenons la route vers le glacier Grey qui se trouve à l’extrémité du parc. Nous retrouverons sur la route Greg, Isa et leurs 3 filles.

Le soir une fois les enfants couchés, nous établissons ensemble le programme des prochaines randonnées. Malheureusement, c’est sans compter sur cette fichue météo réputée pour être extrême dans cette partie du pays. Il pleuvra ainsi 2 jours et 2 nuits…

Nous commençons à accuser le coup, la pluie glaciale et le vent qui nous donne l’impression de vivre et de dormir dans une lessiveuse, c’est trop pour moi ! Petit coup de blues et mauvaise ambiance généralisée. Enfin, le samedi matin, nous profitons d’une petite accalmie et tentons notre chance. Nous choisissons la randonnée pour voir le glacier.

Il fait froid et finalement les magnifiques icebergs détachés du glacier que nous verrons, illustrent parfaitement la température de la région.

L’après-midi, le soleil fait son apparition mais le vent est tellement violent, que nous choisissons de faire une autre randonnée sans les enfants. Nous les laissons tous les 5, bien à l’abris devant un bon DVD. Cette fois, nous partons à l’assaut des 3 cornes ( Los Tres Cuernos) autre massif montagneux emblématique du parc. La ballade est rude à cause du vent, mais nous pouvons enfin admirer sous le soleil, ces monstres de granit aux sommets bicolores qui se jettent dans un lac bleuté. 

16 km de marche dans la journée, c’est dur et le soir nous nous couchons fatigués mais ravis.

Demain c’est décidé, nous repartons voir les Torres, convaincus que cette fois le beau temps va enfin s’installer !

Et bien non, les nuages jouent avec nos nerfs,

et cette fois, les réserves alimentaires sont plus que désastreuses, il nous faut capituler. Nous quitterons le parc un peu déçus, Olivier n’aura pas « la » photo, mais voici que la pluie refait son apparition, alors vite roulons vers d’autres horizons moins nuageux !!!

Mardi 20, nous nous arrêtons à El Calafate, dernière ville très touristique avant d’entrer dans le parc national des glaciers. Ici aussi, tout est beaucoup plus cher pour les étrangers !!!

Nous retrouvons Dan et Marilena avec leurs 3 enfants et Eric, Patricia et leurs 2 filles, avec qui nous faisons route depuis un bon moment et c’est un convoi de 4 véhicules qui se dirige vers l’entrée du parc.

Sur nos guides datant de 2008, l’entrée du parc est annoncée à 30 pesos. Lorsque nous arrivons, nous constatons que celle-ci vaut maintenant 60 pesos et qu’en plus, elle n’est valable qu’un seul jour ! C’est fou ce que les prix ont augmenté depuis un an ! Heureusement, nous bénéficions d’un euro fort en ce moment ( 1 euro = 4,40 pesos ) mais il est vrai que tous les parcs nationaux sont payants ici et que cela représente un budget conséquent !

Encore 30 kilomètres de route semi-goudronnée et nous arrivons devant le Perito Moreno…

Ce monstre de glace est le plus imposant et le plus accessible de tous les glaciers qui composent El Campo de Hielo Sur (Le champs de glace du sud, 500 km de long, à cheval entre l’Argentine et le Chili).

Le Perito Moreno, nous en rêvions, nous avions lu et vu tant de témoignages et de photos à son sujet, mais en arrivant sur les passerelles qui le surplombent, le choc est réel. 

On reste sans voix devant une telle splendeur.

Imaginez un géant de glace de 50 km de long et de 4 km de large atteignant les 60 m de haut qui se jette dans un lac aux reflets turquoises. Ce géant est vivant, il avance de 2m par jour dans une succession de craquements et de détonations.

Nous restons là à l’observer durant des heures guettant les morceaux de glace qui se décrochent dans un grand fracas et se brisent en arrivant dans l’eau. Le soir de notre arrivée, nous organisons une sortie nocturne pour obtenir une magnifique photo de nuit.

Il pleut à nouveau toute la nuit ( nous sommes poursuivis !) et le réveil prévu à 5h45 pour la photo au lever du jour est annulé. Mais quelques heures plus tard, le soleil est là et nous passons toute la journée à contempler le spectacle que nous offre ce glacier.

Les enfants contemplent les nombreux pics et crevasses qui se tintent de mille reflets bleutés.

Le soir, nous avons du mal à quitter cet endroit.

Nous passerons ensuite 2 jours dans un camping gratuit, au bord du lago Roca. 

Nous prenons place entre les arbres, à l’abris du vent. Un petit air de liberté et de bien être souffle au-dessus de nos têtes. Nous faisons la connaissance de Peter et Anke, un couple d’Allemands en voyage de noce. L’apéro s’improvise dans la bonne humeur. 

Notre bande ne cesse de s’agrandir, et notre regroupement fait parfois penser à un camp de gitans ! Nous profiterons ( je profiterai) de ce petit havre de paix pour faire un grand nettoyage de BEF.

La poussière des pistes s’infiltre de plus en plus et j’emploie tous les stratagèmes pour la combattre. Les vis des placards continuent à tomber allègrement ( nous en avons une boîte pleine ) et quelques-uns uns seulement ferment normalement. Le pauvre BEF est bien malmené, Olivier a du mal à assurer la maintenance, la splendide boîte à outils que son papa lui a offert ne l’inspire pas plus que ça !

Vendredi 24 : La croisière s’amuse !

Réveil à 7h, nous partons à la découverte de 3 autres glaciers accessibles uniquement en bateau.

Là encore, nous sommes assommés par l’augmentation des tarifs : 295 pesos par adultes et 205 pour les enfants au-dessus de 6 ans !

Dan, qui parle très bien l’espagnol essaie de négocier un tarif de groupe, rien à faire, les touristes sont nombreux, les bateaux sont pleins, pourquoi nous ferait-il une faveur ?

Comble de l’arnaque, il faut repayer l’entrée du parc national (valable une seule journée) !

Heureusement nous avions gardé nos anciens tickets et nous réussissons à les faire passer, ni vu ni connu !

La croisière nous emmènera d’abord au pied du glacier Upsala dont la superficie est plus grande que la ville de Buenos Aires.

Nous naviguons sur le magnifique lac Argentino, entre les icebergs plus ou moins bleutés selon leur ancienneté, car plus la glace est ancienne et donc tassée, plus le bleu est profond.

Certains sont gigantesques et dérivent tranquillement.

Deuxième arrêt devant le glacier Spegazzini, que je trouve sublime.

Et enfin, après 6 heures de navigation,

nous sommes au pied du Perito Moreno

une fois encore nous le contemplons sans nous lasser.

Retour à 16h30.

La splendide ballade a été un peu longue par moment et heureusement nous avons parmi nous Thierry, ancien notaire et futur comique qui se charge de mettre un peu d’animation…

Le soir, nous bivouaquons tous ensemble autour d’une montagne d’empanadas !!!

De retour au camping-car, nous apprenons par SMS le décès accidentel de Renaud, le cousin d’Olivier. Nous sommes sonnés. Comble du sort, nous avions parlé de lui quelques heures plus tôt en expliquant à nos amis les joutes languedociennes.

Nous savons que dans ces moments si difficiles, les mots sont dérisoires, mais nous tenions à dire à toute la famille que nous partageons votre peine et que nous pensons sincèrement très fort à Gersande sa femme, Kelly, Pauline, Hugo et Ronan ses enfants, Jacky et René-Paul ses parents, et à toute la famille. 

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9 Janvier 2009 : Bienvenue au Chili

Vendredi 9 janvier, voilà une semaine que nous nous battons pour récupérer notre colis. Il est 17 h, nous raccrochons le téléphone après une ultime tentative d’explications espano-anglaises. Fedex Argentine nous confirme que le colis est bien bloqué en douane à l’aéroport de Buenos Aires.

3 solutions s’offrent à nous :

– Retourner à Buenos Aires ( 3 000 km)

– Abandonner notre colis ( 600 € de perdus)

– Faire appel à un broker ( intermédiaire habilité à retirer des colis bloqués pour les particuliers ( combien ça va nous coûter ?)

Cela implique une prise de décision délicate. Quoi qu’il en soit, nous n’avons plus rien à faire à Ushuaia, et nous décidons de larguer les amarres le soir même. Une nuit au bord d’un joli lac à Tolhuin qui nous vaudra un coucher de soleil divin, quelques bons empanadas et notre moral remonte.

Le lendemain, nous quittons la Terre de Feu et repassons la frontière du Chili.

Première ville étape, Puerto Natales. La route qui nous y conduit est sublime, nous longeons un bon moment le détroit de Magellan, puis nous passons devant une suite d’Estancias joliment entretenues avec de nombreux et impressionnants troupeaux de bétails. Petite halte sur le bord de mer où 2 carcasses de bateaux échoués datant du 18ème siècle, rouillent paisiblement depuis plusieurs dizaines d’années. Pourtant classés monuments nationaux, ils ne bénéficient d’aucun entretien.

Ils sont échoués devant une estancia elle aussi à l’abandon,

le tout forme un paysage désolé et saisissant.

Quelques km avant d’arriver à Puerto Natales, nous sommes intrigués par un rassemblement de voitures et de chevaux, il s’agit en fait d’un tournoi de rodéo. Génial, un spectacle auquel nous n’avons pas encore assisté !

Les participants sont vêtus de la tenue traditionnelle des gauchos ( pantalon noir bouffant, bottes de cuir, large ceinture et béret sur la tête), le cheval sauvage est attaché à un poteau, on lui bande les yeux, on lui met un genre de tapis sur le dos, de drôles d’étriers et une fois le cavalier en selle, le cheval est détaché ; s’en suit alors une série de ruades auxquelles les participants résistent tant bien que mal,

tout ça sous les coups de klaxons des spectateurs assis dans leur voiture autour de l’enclos…

Lundi matin, nous décidons de nous tourner vers Fedex France, pour nous aider à résoudre notre problème de colis. Le commercial chargé de notre dossier nous annonce très vite la couleur : « vous feriez mieux de renoncer à votre paquet, l’Argentine c’est la misère, les douaniers sont tous des « c…s », je ne vois pas de solutions, à part vous, personne ne peut débloquer la marchandise ! » Il insiste en nous disant que s’il avait connu notre situation, il n’aurait jamais fait partir notre colis !!!

En fait, le colis a été envoyé de France par notre concessionnaire et contient des pièces pour le camping-car : des protections isolantes (qui auraient dû nous être livrées avec le camion !), un ventilateur pour le frigo, un système de filtre pour les WC… mais ce colis portait bêtement la mention pièces électriques, la douane l’a intercepté et le considérant comme marchandises d’importation, elle réclame des taxes d’où le blocage ! 

Nous commençons à baisser les bras… Parmi nos obligations ménagères, nous avons celle d’aller régulièrement porter notre linge sale à la laverie. Celle que nous choisissons est tenue par un personnage haut en couleur : Tomislav Govic. C’est un Chilien d’origine croate, qui a pas mal bourlingué et a vécu quelques temps au Québec, nous commençons à discuter en Français, parlons de notre voyage etc… En plus de la laverie, il tient également un centre d’informations touristiques et nous donne des renseignements sur nos prochaines destinations.

Nous décidons d’aller manger une bonne pizza pour nous remonter le moral bien malmené par cette histoire de colis. Et pendant le repas, nous vient une idée, si nous demandions à Tomislav d’appeler pour nous la douane et d’essayer de débloquer notre situation ? Notre anglais trop limité et notre espagnol hésitant sont des obstacles à toutes discussions et tentatives de négociations. De retour à la laverie, nous expliquons notre désarroi à .Tomislav qui est tout de suite d’accord pour nous aider. Nous prenons place dans le camping-car et grâce à Skype, notre hôte se met au travail.

Pendant plus de 2 heures, baladé de numéros en numéros il va batailler, discuter, négocier, plaider notre cause et obtenir la possibilité de faire intervenir un broker pour débloquer le colis à notre place et le faire parvenir à Rio Gallegos ( 350 km plus au sud en Argentine).

Comme il se plait à nous le dire, notre colis est maintenant son colis, et il fera tout pour bousculer cette léthargie douanière et procédurière si caractéristique de l’Argentine voisine.

Bilan, si nous voulons notre marchandise, il nous faut :

retourner à Rio Gallegos ; faire un virement de 340 dollars au broker ; envoyer nos bons de transports originaux en express 34 dollars de plus ; payer les frais de garde du paquet 4 dollars par jour depuis le 26 déc. soit 80 dollars, attendre le colis encore plusieurs jours, et enfin, payer les taxes d’importation au bon vouloir du douanier !

Tomislav a fait tout son possible, il a surtout mis sa générosité et sa verve à notre service et nous lui en sommes grandement reconnaissants,

mais l’addition se révèle trop lourde et cette histoire nous a déjà fait perdre suffisamment de temps, nous renonçons à notre colis.

Dans la liste des choses à ne pas faire, nous ajouterons celle-ci : 

Ne plus jamais se faire envoyer d’effets autres que personnels en Argentine !!!

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A la recherche d’internet !

Les fidèles lecteurs du Meriguet-Tour s’impatientent !!! Pas de nouvelles de nous depuis plus d’1 mois, et pourtant, nous nous efforçons de vous tenir au courant de nos déambulations le plus vite possible…

Les retards sont dus au manque de connexion internet haut débit au fin fond de la Patagonie !!!

Mais réjouissez-vous, aujourd’hui à Cochrane (Chili) c’est peut-être gagné, la suite du feuilleton est pour bientôt !!!