Archives mensuelles : mars 2009

5 Mars 2009 : Santiago – Valparaiso

Jeudi 5 mars : nous entamons notre remontée vers Santiago. Nous avons un timing serré pour monter jusqu’à la capitale, mais nous décidons de faire un premier stop à Valdivia, sur la côte pacifique. En arrivant dans une ville importante, nous savons qu’il est préférable de s’en éloigner un peu pour trouver le bivouac idéal. Olivier grâce à son flair de camping–cariste rôdé, nous trouvera une petite plage parfaitement tranquille dans le petit village perdu de Los Molinos.

Bien que nous ayons déjà aperçu l’océan Pacifique dans les nombreux fjords du sud chilien, c’est la première fois que nous l’avons à perte de vue devant nos yeux éblouis… Les enfants ne tardent pas à se tremper les pieds

et à jouer dans les vagues sans avoir pris le temps de se déshabiller,

ils reviendront trempés et hilares de cette première baignade dans le Pacifique. Des enfants du village viennent nous faire la causette et nous déplorons toujours autant de ne pas maîtriser l’espagnol. Ils veulent savoir combien nous a coûté le camping-car, cet ovni qu’il voit pour la première fois, la conversion en pesos est difficile (x 750) et leurs yeux s’écarquillent devant la somme annoncée. Ils collectionnent les monnaies étrangères et nous leur donnons nos derniers euros.

Le lendemain, nous retournons à Valdivia sur les conseils d‘un couple de voyageurs allemands, pour admirer une colonie de lions de mer

domiciliée sur le port près du mercado central.

Les mâles sont énormes,

ils se vautrent repus de poissons sur les pontons de bois

et grognent

si on vient les regarder d’un peu trop près.

C’est tout ce que nous verrons de la ville, car nous voulons être à Santiago au plus tard dimanche.

Vendredi, après avoir parcouru plusieurs centaines de kilomètres, nous testons notre premier bivouac sur une aire d’autoroute ! La station est très propre, assez calme et luxe de chez luxe, il y a le wi-fi !!!

Samedi, encore beaucoup de kilomètres à parcourir, Robin et Lola en profitent pour regarder des films sur l’ordinateur. Nous arrivons près de la route des vins et sortons de l’autoroute pour visiter quelques domaines viticoles. Première propriété : Miguel Torrès.

En descendant du camping-car, nous ressentons Olive et moi un vrai choc olfactif. Exceptée la cordière des Andes en arrière plan, on se croirait chez nous !

L’air est tiède, ça sent la vigne et la figue ; autour de nous, des palmiers, des platanes et des vignes à perte de vue. AH !!!! Ça fait du bien ! Allez, ne perdons pas de temps allons faire une petite dégustation.

Ce domaine est réputé, mais l’accueil est un peu froid. Nous goûtons du carmenere un cépage très apprécié au Chili et un bon viognier. Les prix sont assez élevés, mais nous prenons quelques bouteilles que nous essaierons d’envoyer en France pour une dégustation future.  

Dimanche matin nous poursuivons la dégustation dans un autre domaine : Viu Manent,

beaucoup plus accueillant…

Il est 10h, je laisse le soin à Olivier de tester les différents crus ! 

L’endroit est sublime, la salle de dégustation a été décorée par un artiste de la région,

le restaurant du domaine a des allures de vieille grange retapée avec soin,

il y a également un magasin d’artisanat dans lequel je m’éclipse quelques temps… Bref, tout est pensé pour les touristes, car cette route des vins est un vrai circuit touristique.

Il nous reste peu à parcourir jusqu’à Santiago, où nous sommes attendus chez un couple d’enseignants français rencontrés quelques mois plus tôt à Ushuaia. Nous arrivons en fin d’après-midi. Julia et Pierre que nous avions juste croisés à Ushuaia en décembre dernier, nous accueillent comme si nous étions des amis de longue date. Julia d’origine tahitienne, nous met tout de suite à l’aise, pour elle l’hospitalité s’écrit avec un grand « H »…

Nos lits sont prêts, les enfants sont installés dans la chambre de leur fils Louis, qui a un jour de moins que Lola ! Nous allons goûter le confort 4 étoiles d’une maison pendant 4 jours !

Nous sommes choyés, logés, nourris et même blanchis…

Nous profitons également de leurs conseils pour découvrir la ville de Santiago où ils habitent depuis 3 ans. Cette ville très étendue, rassemble le tiers de la population chilienne.

Les nombreux tremblements de terre qui ont sévis dans cette région ont malheureusement détruit beaucoup de bâtiments anciens et l’architecture de la ville n’est donc pas des plus intéressantes.

Pour avoir une vue globale de la ville, nous prenons un funiculaire jusqu’au sommet du Cerro San Cristobal.

La ville est entourée de hautes montagnes et le panorama serait encore plus beau sans la couche jaunâtre de pollution qui monte de la cité.

Pour descendre, ce sera le téléphérique, des petits oeufs colorés qui plaisent beaucoup aux enfants et dans lesquels nous continuons notre « survol » de la ville.

Le soir, nous retrouvons avec plaisir nos hôtes.

Lola ne veut plus repartir, l’ambiance « maison » semble lui plaire. Mardi, place à la culture, je « traîne » toute la famille au musée d’arts pré-colombiens.

Les nombreuses pièces retracent cet art qui s’étend du Mexique au sud du Chili. Poterie, bijoux, tissus, objets de culte, vaisselle… décidément, cet art me plait. Dans une salle, des momies datant de 2 000 ans, effraient un peu Robin et Lola. Nous testerons ensuite le métro (français) absolument impeccable.

Mercredi, jour des enfants oblige, nous les emmenons au musée interactif de sciences. Situé assez loin du centre, nous laissons BEF et c’est avec le 4×4 de Pierre et Julia que nous y allons…

Olivier se débrouille comme un chef et se fond à la circulation comme un vrai citadin !

Après 3 heures d’expériences en tout genre, dont celle qui consiste à s’allonger sur un matelas de clous,

nous allons acheter du champagne et quelques pâtisseries françaises (éclairs au chocolat et tarte au citron !)  pour fêter notre dernière soirée à Santiago avec nos amis.

Jeudi après l’école, il est temps pour nous de quitter cette charmante famille. Quel accueil incroyable, c’est un bel exemple de la solidarité des français à l’étranger ! Julia, Pierre et Louis, si vous lisez ces quelques lignes, MERCI de tout cœur de votre générosité, votre BED&BREAKFAST est au TOP !!!!

Nous reprenons la route vers la côte, au programme de ces prochains jours : Valparaiso.

Première halte à Quintay, un tout petit port, ancienne « Ballenera » où les chasseurs pouvaient ramener plusieurs baleines par jour à l’apogée de leur activité heureusement interdite aujourd’hui.

Océan,

rime avec poisson et fruits de mer, nous nous offrons un bon resto pour goûter à quelques spécialités chiliennes. Apéritif : Piscosour (eau de vie de raisin et jus de citron, très bon !) ; entrée : camarones au pilpil (crevette aïl et piment) et ceviche (poisson crus marinés dans le citron vert + oignons + coriandre : un délice) ; plat : mérou grillé et ravioles au crabe et en dessert, crêpes au dulce de leche !  Nous nous endormons comme des bébés au rythme soutenu des vagues du pacifique.

Vendredi : aujourd’hui, pas d’école, c’est notre luxe, adapter les cours à notre emploi du temps et non l’inverse.

Valparaiso nous fait rêver, nous avons hâte de la découvrir.

Cette ville a été au XIX ème siècle, le plus grand port du continent et a vu défilé les bateaux et les marins du monde entier. Elle a la particularité d’être composée de 45 collines,

accessibles grâce à de très vieux ascenseurs

en service depuis plus de 100 ans pour certains.

Les maisons sont colorées,

les ruelles escarpées

reliées entre elles par de minuscules escaliers pentus.

Nous allons déjeuner dans un restaurant au nom familier : « Le filou de Montpellier »,

malheureusement, le patron n’est pas là, nous ne parlerons pas du pays avec lui ! Au menu : bœuf bourguignon, gratin dauphinois et tomate à la provençale ! L’endroit semble apprécié, il y a foule !!! Nous sommes sous le charme de cette ville et si nous ne traînions pas 2 boulets (eh oui ! Parfois les enfants se plaignent…), Olivier et moi nous nous serions bien attardés un peu plus longtemps dans ces ruelles.

Je renonce à la visite d’une des maisons musée de Pablo Neruda qui a écrit grand nombre de ses oeuvres dans cette ville,… pour le bien-être familial !!!

Plus haut sur la côte, une immense station balnéaire Vina del Mar,

nous fait fuire par son gigantisme, nous passerons la nuit un peu plus loin sur une autre plage… bruyante !

Le lendemain, nous retournons à Valparaiso, visiter un autre quartier et finir le reportage photo avec une meilleure lumière.

Pour finir cet article, nous voulions juste souhaiter un très bon rétablissement à Michel, le père d’Olivier qui a subi un très grave accident cardio-vasculaire le 11 mars. Heureusement, aujourd’hui les nouvelles sont bonnes, c’est un vrai miracle ! Le plus difficile maintenant pour lui va être de se reposer !!! Spécial gros bisous à Annie et à Michel, et prenez soin de vous.

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15 Février 2009 : La route des lacs

Vous êtes nombreux à nous dire que vous attendez avec impatience le récit de notre voyage, et nous, nous lisons avec délice vos commentaires. Nous sommes ravis, notre objectif est atteint, ce blog est un véritable journal de bord qui nous sera bien utile plus tard pour nous remémorer ce début de voyage, mais c’est aussi un vrai lien que nous gardons avec la France et avec vous tous qui nous suivaient avec tant d’enthousiasme.

Vous l’avez compris, notre style de voyage n’est pas synonyme de vacances, et nous manquons de temps pour répondre à vos nombreux e-mails. Nous avons retrouvé un grand nombre d’amis grâce à ce blog, certains avec qui nous n’avions plus de contact depuis plusieurs années et c’est de l’autre bout du monde que nous renouons le fil, on adore !

Bref, ceci est un petit message pour vous dire que l’on vous aime familles, amis, lecteurs d’un jour ou accro au Meriguet-tour !!!

Nous vous avons quitté sous la pluie, nous vous retrouvons sous la pluie !!! Il se pourrait bien que le dérèglement climatique soit bel et bien d’actualité.

Après 4h de traversée, le ferry nous débarque sur l’île de Chiloé.

Cette petite île, grande comme la Corse a des airs de Bretagne, elle est surtout connue pour ses nombreuses églises témoin de la colonisation jésuite. L’architecture est particulière, les maisons colorées sont recouvertes de tuile en bois d’alerce. Nous passons notre première soirée en bord de mer… la pluie se remet à tomber, laissant peu de temps à Olivier pour prendre quelques photos.

Nous sommes prévenus, ici, il est coutume de dire qu’il pleut « 370 » jours par an, ça nous remonte le moral !

Cette première étape sur l’île, nous permettra de goûter à l’une de ses spécialités : le curanto.

Mélange de saucisses, de viande de porc cuisinée avec des fruits de mer dont des moules géantes et des palourdes. Ce plat ne nous laissera pas de souvenir impérissable, mais plutôt quelques lourdeurs digestives !

Nous reprenons la route vers Castro, la capitale de l’île. Nous y retrouvons nos amis les Pouzet et les Lebourg. Il pleut toujours… Nous visitons la cathédrale de Castro,

dont l’intérieur tout en bois sculpté est des plus chaleureux,

et en quittant la ville, nous  prendrons rapidement une photo des célèbres palafitos (maisons de pécheurs sur pilotis) classés patrimoine de l’UNESCO.

Toujours sous la pluie, nous faisons route vers la petite île de Quinchao, après 5 min de traversée, nous avançons résignés, sous un ciel plombé, vers l’un des endroits recommandés par nos guides touristiques. Effectivement, le petit village de Curaco de Velez avec son église en bois

et toutes ses petites maisons multicolores semble être d’un autre temps.

Nous trouvons un bivouac en bord de mer et admirons le spectacle des cygnes blancs à tête noire qui paressent sur la plage.

Nous sommes en face d’un restaurant qui propose de déguster les fameuses huîtres géantes de l’île.

L’endroit est plein de charme et les huîtres vraiment géantes, les empanadas au fromage sont divins et les quelques bouteilles de bon vin blanc nous font presque oublier la pluie !!!

Le lendemain midi nous décidons de continuer le festin avec des empanadas aux fruits de mer. Rien de tel qu’un bon repas entre amis pour oublier les caprices de la météo chilienne.

Jeudi 19 février, nous quittons l’île de Chiloé un peu déçus, mais maintenant c’est sûr, ce qu’il nous faut c’est du soleil, alors direction le nord (et oui, ici pour avoir du soleil il faut aller vers le nord !)!!!

Isabelle va bientôt avoir son bébé, nos amis décident de s’arrêter à Puerto Varas pour attendre l’heureux évènement. Nous trouvons un camping au bord du lago Lanquihe, face au magnifique volcan Osorno.

Nous y passerons tout le week-end sous le soleil ; les enfants sont ravis de profiter encore un peu de leurs amis, car l’heure des séparations approche.

Lundi matin, nous reprenons la route tous les 4, direction l’Argentine et San Carlos de Bariloche. Nous roulons toute la journée, et découvrons cette région rebaptisée la Suisse argentine en fin d’après-midi. Nous sommes dans la région des lacs, qui, entourée de montagnes recouvertes de sapins ressemble un peu il est vrai à la Suisse.

De plus, l’une des spécialités de la ville est le chocolat ; on y trouve également du fromage et plusieurs resto proposent des fondues. Nous en rêvions en venant ici, mais malheureusement nous subissons à tour de rôle notre premier épisode de turista !!!

La ville est hyper touristique, les rues commerçantes regorgent de magasins de marque et de chocolatiers, la clientèle est assez huppée. Pendant qu’Olivier mettra le blog à jour au cyber café du coin, j’emmène les enfants au musée. Une des salles est consacrée à la faune patagonienne. L’occasion de voir de nombreux animaux empaillés. Nous avons déjà vu certaines espèces, et nous en découvrons d’autres. Le deuxième étage est consacré aux indiens Mapuches, peuple qui vivait dans cette partie de la Patagonie et qui a été largement décimé par les colons espagnols.

Le lendemain, après avoir fait le plein d’excellents chocolats, nous quittons la ville de Bariloche pour découvrir ses environs. Nous prenons le téléphérique qui nous monte au sommet du cerro Campanorio

et nous permet d’apprécier une vue panoramique grandiose de cette région.

Il fait chaud, nous bivouaquons au bord d’un lac et une petite baignade rafraîchissante est la bienvenue.

Vendredi 27 : nous bouclons les évaluations numéros 7, elles sont au nombre de 10, cela signifie que nous avons déjà effectué les ¾ du programme scolaire… à ce rythme nous serons en grandes vacances fin mai ! Je m’occupe le plus souvent de Lola et Olivier de Robin, même si nous échangeons nos élèves de temps en temps selon notre degré de patience !

Au programme géographique cet après-midi, nous avons la route des 7 lacs. Cet itinéraire est chaudement recommandé par notre bon vieux guide du routard. Nous prenons d’abord la route qui longe la vallée enchantée,

curieuse suite de rochers sculptés par des siècles d’érosion. Certains ont un nom, comme le « doigt de Dieu »,

d’autres sont libres d’interprétation et chacun y voit un animal ou une forme différente. Ensuite nous empruntons une très mauvaise piste pour découvrir ces fameux lacs.

Rien d’exceptionnel, ces paysages n’ont rien de dépaysant pour nous européens. Bivouac en pleine nature au bord d’une petite rivière, c’est le calme absolu… Au réveil, chaque matin une vue différente… les enfants nous avouent ne plus savoir toujours où ils sont lorsqu’ils ouvrent les yeux !

Prochain objectif, le volcan Lanin (3759 m).

Nous l’atteignons après avoir traversé une forêt d’araucarias, arbres résineux très « piquants » .

Dimanche matin, nous faisons une belle ballade jusqu ‘au pied du volcan.

En consultant nos e-mails, nous apprenons la naissance de Maud, quatrième fille de nos amis Isa et Greg. Pas de temps à perdre, nous redescendons jusqu’à Puerto Varas. Là-bas, toute notre bande d’amis est réunie pour fêter la naissance de ce bébé voyageur ! Retrouvailles chaleureuses autour du traditionnel barbecue !

Nous profitons pleinement de ces derniers instants tous ensemble, voilà 3 mois que nous nous suivons et partageons ces quelques milliers de kilomètres entre l’Argentine et le Chili…

Dan, Mariléna et leurs trois enfants rentrent en Europe dans moins d’un mois et sont les premiers à partir, nous nous reverrons sans aucun doute sur un autre continent !

Les Lebourg vont adapter leur rythme à celui du bébé, Les Parcé vont visiter des lieux que nous connaissons déjà, mais rendez-vous est pris avec eux pour de prochaines destinations !

Quant au Meriguet-tour : destination Santiago ! 1000 km nous séparent de la capitale chilienne, mais cette fois, c’est de l’autoroute… autant dire du caviar !

Hasta pronto…

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