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27 mars 2009 : IGUAZU-Paseo de la luna

Notre feuille de route est ficelée, nous devons être aux chutes d´Iguazu le 9 avril pour la pleine lune. Voilà un mois que nous conditionnons notre voyage avec cette date, l’avenir nous dira si nous avons eu raison.

Nous sommes le 27 mars, il nous reste 2 100 km à parcourir pour traverser d´Ouest en Est l´Argentine.
Bien sûr, nous prévoyons quelques haltes rapides le long de la route, la première se fera à Portrero de los Funes sous les conseils d´un pompiste. La ville s´est organisée autour du circuit automobile lui même construit autour d´un lac.

BEF prend la pôle position sous les yeux amusés des autres automobilistes.

Nous sommes hors saison et il y a peu de monde, mais nous peinons à trouver un bivouac sympa.

La halte sera brêve, dès le lendemain, nous repartons vers les sierras du centre. La région est très agréable et nous nous installons à Mina Clavero pour le week-end.

Au programme, trempette dans la rivière, construction de barrage,

et dégustation des meilleurs alfajores du pays ( les alfarojes sont de délicieux petits gâteaux fourrés au dulce de leche et recouverts de chocolat) c’est dans cette ambiance paisible et sobre que nous fêterons les 37 ans d’Olivier.

Lundi 30 mars : direction Alta Gracia. La ville présente un double intérêt : le premier historique, on peut y voir une ancienne estancia jésuite en partie restaurée, classée au patrimoine mondial de l’Unesco.

Second intérêt, la maison d´enfance d´Ernesto “CHE” Guevara.

Cette maison est désormais transformée en musée, relatant la vie passionnée de ce révolutionnaire.

Les nombreuses photos retraçent sa vie, ses parents, ses amis, ses rencontres dont celle décisive avec Fidel Castro.

Nous traversons les pièces de la maison et remontons le cours de sa vie, la visite est émouvante et nous avons une idée plus précise de ce personnage, les enfants le découvrent et s’intéressent á son histoire.

Mardi, nous filons en direction de Cordoba.

Cordoba est la deuxième plus grande ville d’Argentine, elle compte parmi les villes les mieux conservées pour son architecture coloniale. Mais les grandes villes ne sont pas faciles d’accès en camping car ; il faut d’abord réussir à s’orienter, puis à s’immiscer dans la circulation dense, ensuite, il faut se garer…bref, un vrai tour de force ! Enfin, il faut penser à trouver un bivouac pour la nuit, et les mises en garde sont nombreuses quand on s’approche des grandes villes… Bref, les grandes villes on ne s’y attarde pas. Nous faisons juste refaire notre compartiment pour les bouteilles de gaz, complétement délabré à cause des projections de cailloux, et nous faisons réparer la fissure de la capucine (souvenir de la traversée en cargo). Les travaux sont réalisés par Gibert Car, plus grand constructeur de cellules aménagées du pays . Lui et sa femme sont de grands voyageurs et par sympathie, ils réalisent les travaux en un temps record. Pendant ce temps, Olivier s’installe au volant d’un vieux bus aménagé, plein de nostalgie …

Le 2 avril est un jour férié en Argentine et nous en profitons pour visiter le centre historique de Cordoba. Les rues sont désertes, BEF trouve une place de choix et nous pouvons déambuler sereinement dans les rues piétonnes. Les bâtiments anciens sont en pleine rénovation,

le quartier le plus célébre est la Manzana Jésuite, qui regroupe une église de toute beauté, une université des plus renommée…

l’ensemble des bâtiments est classé à l’Unesco.

En quittant Cordoba, nous passons devant des quartiers insalubres, bidonvilles installés au beau milieu de décharges à ciel ouvert. C’est chose commune en Argentine, dés que l’on s’éloigne un peu du centre ville, la pauvreté et la précarité sont présentes partout.

Nous entrons dans la province d’Entre Rios , il parait que dans cette région, les policiers sont parfois un peu tatillons et un peu corrompus … nous allons vite en faire les frais !!! Il est 12h en ce samedi 4 avril et nous apercevons au loin un barrage de police.

D’habitude, les policiers nous arrêtent plus par curiosité et après un bref contrôle de nos papiers, ils nous souhaitent un bon voyage. Celui qui nous arrête n’a pas l’air engageant… Permis, assurance, feuille d’importation temporaire de la douane, nous sommes parfaitement en règle. Il fait le tour du véhicule et pendant ce temps, avec Olivier nous pressentons qu’il cherche la petite bête!!! Bingo ! Il revient et nous informe de son air le plus mal aimable que nous n’avons pas l’autocollant qui indique la vitesse maximale autorisée pour notre véhicule. Olivier est prié de le suivre auprès de son supèrieur encore moins sympathique. Celui-ci informe Olivier que l’autocollant est obligatoire en Argentine, et que pour cette “falta grava”, il nous en coûtera la modique somme de : 900 pesos (environ 200 euros). Olivier refuse de payer, cette somme nous parait vraiment exorbitante. Il lui confisque les papiers et le renvoie au camping car.

Nous ne sommes pas préssés et nous comptons bien leur montrer…Nous préparons le repas et dégustons nos spaghettis devant le poste de police. Une heure plus tard, le sous-chef rappelle Olivier dans son bureau et lui demande de payer 500 pesos (ça diminue!). Hors de question, nous ne paierons pas, nous expliquons que nous sommes étrangers, que nous ignorions cette loi et que jusqu’à aujourd’hui, aucun policier ne nous l’avait mentionné. Nous proposons même d’aller acheter l’autocollant à la prochaine ville (60 km plus loin) et de revenir lui montrer. Rien à faire, il ne veut rien savoir et renvoie Olivier au camping car. Les enfants paniquent un peu, Robin supplie Olivier de payer pour que nous puissions partir, mais nous refusons cette corruption déguisée en abus de pouvoir. Pendant ce temps, nous discutons avec un routier chilien qui vient de payer une amende de 300 pesos pour un pare-chocs trop bas de 2 cm, et qui est désolé pour nous d’être tombés dans les mains de ces policiers tristement célèbres pour leurs pratiques peu scrupuleuses !!! 1 heure plus tard, Olivier est rappelé au bureau, nouvelle proposition des policiers : il doit partir en stop acheter l’autocollant et revenir. Nous frisons le ridicule et la situation commence à s’envenimer. Olivier refuse de partir et de nous laisser seuls, mais le policier se montre de plus en plus borné! Mon mari resté très calme jusqu’à présent retrouve son instinct de guerrier et colle une droite au policier !!!
Non, je blague ! Il menace juste d’appeler l’ambassade de France, il sort son téléphone, qui ne fonctionne pas ici, tape un numéro bidon sous l’oeil inquiet du petit chef, et là, celui-ci le rappelle dans son bureau. Le policier dresse une amende de 1700 pesos, à régler lorsque nous sortirons du pays, et demande à Olivier de signer. Refus. C’est alors que sorti d’on ne sait où, le chef apparait. Il appelle Olivier dans son bureau et lui explique qu’il faut signer ce papier, mais que celui-ci sera ensuite annulé. Olivier vient me chercher. Je ne comprends rien à ces explications, je comprends juste le “falta grava” qui revient dans la discussion et je m’énerve ( en espagnol, ça vaut le coup !) , comment l’absence d’autocollant peut-il constituer une faute grave dans un pays qui laisse circuler des poubelles ambulantes dans lesquelles sont entassées des familles entières, sans ceintures et de plus, pendant notre sitting devant le barrage de police, nous avons vu passer de nombreuses camionnettes sans ce fameux autocollant !!! Ce qui est sûr, c’est que nous ne signerons pas ce papier sans être absolument certains que nous n’aurons rien à payer. Le chef est tout souriant, très calme, mais incompréhensible. Il finit par nous faire le papier d’annulation et nous commençons à nous détendre. Nous signons, reprennons nos papiers et promettons d’acheter l’autocollant dés que possible. Il est 15h30, nous repartons soulagés et finalement satisfaits de ne pas avoir cédé à ces pratiques douteuses. 60 km plus loin, nous achetons le fameux autocollant et les bandes réfléchissantes… Ça y est, cette fois nous sommes vraiment aux normes argentines !!!

La route est encore longue jusqu’à Iguazu, mais loin d’être monotone. Nous arrivons dans la province de Misiones, la végétation change, il fait de plus en plus chaud et la terre devient rouge.

Cette couleur donne aux villages taversés une chaleur particulière, les maisons, les chiens errants, les voitures tout est teinté de rouge.

Nous croisons nos premières grosses bébêtes !!!

Dimanche soir, après une longue journée de route, nous arrivons à San Ignacio. Nous bivouaquerons pendant 2 jours dans le jardin d’un petit hôtel avec piscine et internet.

Nous arrivons dans la région subtropicale de l’Argentine, et ici certains moustiques transmettent de sales virus ! Je sors ma panoplie complète de répulsifs et nous nous pulvérisons allègremment à chaque sortie nocturne. La nuit tombe très tôt, vers 18h30.

La région de Misiones rassemble une grande partie des missions jésuites créées au XVII ème siècle.

Pour un bref rappel historique, ces missions ont éte crées par l’ordre des jésuites, pour évangéliser les tribus d’indiens guaranis. Une sédentarisation forcée mais pacifique, pour ces tribus jusqu’àlors persécutées et asservies par les colons. La mission fonctionnait comme un vrai village avec son église, son cimetière,son hôpital, sa place centrale et constituait un état autonome, 2 pères pour 4 000 indiens. Chaque famille avait sa maison, les récoltes étaient en partie commune et la vie s´organisait autour des nombreux ateliers de sculpture, peinture…

L’expulsion des jésuites et le massacre de milliers d’indiens ont tragiquement mis fin à une forme de communauté unique au monde. Des 30 missions réparties entre le Paraguay et l’Argentine, ne reste que des ruines. Celles de San Ignacio Mini font parties des mieux restaurées. Nous les découvrons en fin de journée,

sous une lumière magnifique qui met en valeur ces vestiges du passé.

Le site, le calme, la jungle

qui nous entoure, l’histoire de ce lieu font planer au-dessus de ces ruines une ambiance bien étrange et très émouvante.

Mardi 7 avril, Puerto Iguazu : 230 km. Les chutes d’Iguazu marquent la frontière entre le Brésil et l’Argentine. Des 2 côtés, les excursions s’organisent pour admirer ces immenses chutes d’eau. Nous voulons commencer par le côté brésilien qui offre une vue panoramique. Le passage de frontière est une simple formalité et les douaniers sont très accueillants. C’est vrai on est au BRESIL !!!!!!!!!!! Le portuguais est une langue très chantante,mais à laquelle nous ne comprennons rien. La monnaie est le Real. Nous trouvons un camping juste à côté de l’entrée du parc. Il n’y a personne, sauf des dizaines de papillons multicolores…nous aurons même la chance de voir des toucans !

Mercredi matin, nous sautons du lit de bonne heure : c’est le matin qu’il faut aller voir les chutes, il y a moins de monde, il fait encore un peu frais et la lumière est la plus belle. Et puis surtout, nous avons hâte de les voir ces chutes si réputées ! Un bus nous conduit dans le parc, de là, partent plusieurs sentiers aménagés le long desquels on peut admirer

les cascades nimbées d’arcs-en-ciel.

La balade dure 2 heures

et nous amène au mirador le plus convoité,

celui duquel on contemple “la gorge du diable”. Le nom est bien choisi, à cet endroit, le rio Iguazu tombe brutalement dans une faille de plus de 70 mêtres de haut.

La violence des chutes à cet endroit est inouie, le bruit est assourdissant

et le nuage d’écume qui s’en échappe est visible à plusieurs kilomètres à la ronde.

La visite au Brésil sera brêve, finalement, nous n’irons pas à Rio, ce sera pour un autre voyage…nous ramènerons juste une paire de tongs et 2 hamacs.

Nous profitons de notre proximité avec le Paraguay pour faire un saut à Ciudad Del Este,

ville frontière et vaste zone franche.

Les prix sont intéressants, nous remplaçons un de nos ordinateurs et nous achetons un bel appareil photo à notre Robinou qui va bientôt fêter ses 10 ans !

Jeudi 9, c’est le grand jour… La pleine lune !!! Notre excursion nocturne aux chutes d’Iguazu côté argentin est pour ce soir. Nous nous installons au superbe camping de Puerto Iguazu. La balade est prévue à 20h30, précédée d’un dîner au restaurant du parc. Avec un peu de retard, la centaine de personnes qui nous accompagnent et nous même prenons place à bord du petit train écologique qui parcourt le parc. Après 10 min de trajet dans la forêt tropicale, nous descendons pour parcourir une série de passerelles qui traversent le fleuve jusqu’à la fameuse Garganta del Diablo. La pleine lune est le seul éclairage, mais il est suffisant pour rendre ce moment magique et innoubliable. Les passerelles se succèdent, nous respirons les odeurs de la jungle, écoutons les bruits lointains des animaux sauvages…Robin et Lola aimeraient croiser la route d’un jaguar ou d’un puma, mais même si ces fauves vivent ici, il est très rare de les rencontrer (ouf !) Au loin, nous commençons à entendre le rugissement des chutes et le nuage de vapeur qui s’en échappe est bien visible. Enfin ça y est, la dernière passerelle nous amène au bord du gouffre et maintenant, place au spectacle !!!

Le débit des chutes est si puissant que l’on ne peut pas apercevoir le fond de la gorge noyé dans les remous.

De tous les côtés, l’eau tombe violemment et semble vouloir nous entraîner dans sa chute. C’est tout simplement grandiose !

Nous passerons le week-end pascal au camping équipé d’internet, ce qui nous permettra de passer un petit moment avec certains d’entre vous via skype… Le dimanche matin, après l’évaluation de maths, la chasse à l’oeuf de Pâques a lieu dans la végétation luxuriante.

Dépêchez-vous les enfants, le chocolat fond à vue d’oeil !!!

Pour éliminer tous les chocolats avalés, rien ne vaut une petite promenade de 8h dans la forêt tropicale! C’est ce que nous ferons lundi.

Départ 9h30, direction le parc national d’Iguaçu. Le parc du côté argentin est beaucoup plus étendu, la visite des chutes prend une journée entière. Un circuit nous amène tour à tour aux pieds des nombreuses cascades

qui s’étendent le long du fleuve. Un petit bateau nous permet d’accoster sur l’Isla San Martin, encore un autre point de vue.

Il commence à faire vraiment chaud et nous pique-niquons à l’ombre, l’odeur du pain ne tarde pas à attirer un groupe d’oiseaux affamés…

Ensuite, le paseo supérieur nous permet de surplomber les différentes cascades.

Les enfants marchent courageusement sous la chaleur, ils n’ont qu’une envie, croiser les fameux coatis au long nez … Nous les rencontrerons enfin en milieu d’après-midi,

ils sont très mignons, mais très mal élevés,

ils n’hésitent pas à fouiller dans notre sac à dos à la recherche de nourriture !

Puis c’est la chasse aux papillons, Robin les prend tous en photo.

Enfin, nous referons la même balade que celle de la pleine lune

et le spectacle de la gorge du diable en plein jour est aussi saisissant.

Nous rentrons fatigués, des images plein les yeux, ravis de cette nature spectaculaire. Robin notre petit oeil de lynx nous montrera encore 2 toucans et le bonheur sera total.

Prochaine destination, Salta et le Nord Ouest argentin…

Au sujet de la tombola-tour, nous souhaitons remercier tous ceux qui ont participé, pour les autres, les jeux sont ouverts jusqu’au 10 mai !!!

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Tombola Tour N°1

Voila 6 mois que nous sommes partis et nous cherchons depuis le début un moyen de faire rentrer un peu d’argent dans la caisse voyage !

Non, nous ne ferons pas la quête mais tout simplement nous allons organiser la Tombola Tour.

Inscription du 15/04/2009 au 10/05/2009

 

15 Mars 2009 :Route des Andes – Route des vins

Dimanche 15 mars : allez, il est temps de quitter le Chili, nous sommes attendus à San Rafaël lundi soir pour retrouver Sandrine et Daniel, couple suisse-argentin rencontrés à la douane de Buenos Aires quelques mois plus tôt ! Pour rallier l’Argentine voisine, nous allons emprunter la route des Andes.

Le passage de frontière est à 3000 m d’altitude, c’est donc sur une route de montagne que nous avançons, la fameuse route en lacet qui a récolté de nombreux commentaires élogieux.

Je vais tout vous dire, pour faire cette photo, nous avons dû prendre le petit déjeuner dans un virage, sur le bord de la route en attendant que le soleil éclaire toute la route ! J’avoue, le résultat est concluant, donc parfois il faut s’armer de patience et savoir attendre la bonne lumière, j’en ai pris bonne note !

Une fois la frontière chilienne passée, nous arrivons au parc Aconcagua, qui tient son nom, du plus haut sommet des Amériques : Le Mont Aconcagua qui culmine à 6962 m d’altitude.

La balade qui permet de s’en approcher et de le contempler dure environ 2 h. Allez, c’est parti… à nous le toit des Amériques !!!!!!!!

Les enfants ne sont pas du tout motivés, même l’idée du pique-nique ne les emballe pas.

Robin a un bobo au genou qui « l’empêche » de marcher et Lola trouve la promenade trop longue. Peu importe, Olivier et moi, nous savons que ce genre de rendez-vous ne se manque pas, alors on motive les troupes et en marche. Des lagunes,

des formations rocheuses de toutes formes charriées par les anciens glaciers, aujourd’hui disparus, forment le paysage.

L’Aconcagua se dresse majestueux devant nous, son sommet est enneigé et se distingue des autre monts qui l’entourent. Dans cette partie des Andes, les sommets vont de 5000 à presque 7000m, c’est vraiment impressionnant, on se sent si petit !

La ballade nous a fatigué, nous sommes quand même à plus de 3000m et nous le ressentons.

Nous reprenons la route et juste après la frontière argentine, nous arrivons au village de Puente Del Inca.

Le site est extrêmement touristique et juste derrière les nombreux vendeurs d’artisanat, nous découvrons le fameux pont formé par les Incas qui en détournant les eaux sulfureuses d’un fleuve ont réussi à créer cette arche ocre orangée qui scintille sous le soleil.

La journée a été bien remplie,

nous établissons le bivouac à Uspallata, pour la petite histoire c’est dans cette région que Jean-Jacques Annaud a tourné Sept ans au Tibet, pour sa ressemblance avec l’Asie mineure.

Demain soir nous devons être à San Rafaël, qui est à 4h de route plus au sud. Hélas, il en sera autrement : Lola souffre de forts maux de ventre depuis 20h, elle a un peu de fièvre et toute la nuit qu’elle passera avec moi sera ponctuée de réveils et de pleurs. Le lendemain, nous préférons allés consulter le médecin de garde à l’hôpital d’Uspallata.

Il y a beaucoup de monde, c’est un peu le bazar. Nous sommes reçus par le médecin de garde qui semble avoir 2 de tension tellement elle est dynamique. Nous expliquons le problème de Lola qui peine à dire où elle a mal tant la douleur est étendue. L’hypothèse de l’appendicite est évoquée. Mais rien n’est moins sure, une prise de sang et une analyse d’urine sont prescrites. Nous allons au laboratoire, Lola redoute les prises de sang et semble angoissée :

«  Maman, c’est normal que je ne voie plus rien ? »

Juste le temps de la prendre sur mes genoux, notre petite Lola a failli tomber dans les pommes ! Elle est blanche comme un linge, nous la ramenons au médecin, l’infirmière l’allonge, sort un carton du placard et 2 paquets de coton et lui cale sous les jambes (position de sécurité ?) Nous sommes obligés d’aller chercher de l’eau dans le camping-car pour lui donner un peu à boire. Peu à peu elle reprend des couleurs, l’infirmière lui pique le bout du doigt pour récolter un peu de sang et ensuite une fois sur ses 2 jambes je l’emmène faire l’analyse d’urine dans un WC qui ne ferme pas, sans papier toilette ni savon.

Nous attendons les résultats environ 1 heure. Le médecin nous conseille par précaution d’aller à l’hôpital pédiatrique de Mendoza (100 km), car les analyses révèlent un taux de globules blancs trop élevés et elle ne peut écarter l’hypothèse de l’appendicite. Elle met à notre disposition une ambulance, pas pour l’urgence, mais plus pour éviter une attente insupportable à Mendoza, en effet, les enfants qui arrivent en ambulance sont reçus en priorité. Je prends donc place dans l’ambulance avec ma petite malade. Olivier et Robin nous suivent avec BEF.

1h30 plus tard, nous débarquons aux urgences. Je me renseigne sur la renommée de cet hôpital auprès de l’ambulancier, qui ne tarit pas d’éloge : « el mejor ». Olivier n’est pas autorisé à entrer avec nous, un seul accompagnant par enfant. J’explique brièvement le problème à l’infirmière et nous voilà parti pour une nouvelle attente. Inutile de vous raconter le film catastrophe qui se déroule dans ma tête à ce moment- là… J’imagine l’opération, dans un hôpital en mal d’hygiène avec toutes les complications que cela impliquent… Enfin le médecin arrive, il tâte avec application le ventre douloureux de Lola : le verdict tombe : inflammation des intestins, l’appendicite est écartée. Le soulagement est simultané pour moi et Lola. Par contre, pas de médicament, la diète est préconisée.

Nous quittons l’hôpital de Mendoza à 16h, quelle journée !

Nous passons 3 jours à Mendoza,

nous préférons restés à proximité de l’hôpital et en plus, BEF va faire sa première vidange. La ville est agréable, très arborée, les places et jardins sont nombreux.

En faisant nos traditionnelles courses à Carrouf, nous rencontrons un couple de français. Ils possèdent une bodega (domaine viticole) à 70km de Mendoza et nous proposent de la visiter. Rendez-vous est pris pour le lundi suivant.

Vendredi 20 mars, direction les thermes de Cacheuta.

L’endroit est très grand et les bassins plus ou moins importants. Ils sont construits dans la roche, certains sont froids et d’autres très chauds. De quoi nous occupés tout l’après-midi. Il y a même un toboggan qui fait la joie des enfants.

Pour passer le week-end, nous optons pour un camping au bord d’une rivière. Il fait chaud, l’endroit est calme, nous avons un barbecue à notre disposition et il y a de l’eau pour occuper les enfants, que demander de plus ? Le dimanche, les argentins arrivent en grand nombre pour passer la journée. Ils sont très équipés et sont friands de ces journées au camping. A peine sortis de la voiture, les familles parfois entassées à 8 dans une vieille auto, débarquent tout le nécessaire et allument le feu pour l’asado du dimanche. Bientôt notre petit endroit paisible se transforme en champs de fumée et la musique jaillit de toute part ! Tant pis, nous ne nous mélangerons pas à la foule locale, nous préférons chercher un endroit plus paisible pour terminer le week-end !

Lundi 23, nous rejoignons Vista Flores pour visiter la bodega de monsieur et madame Cuvelier.

Leur domaine fait partie d’une vaste propriété que se partagent 7 familles françaises dont certaines assez connues (Rothschild et Dassault).

Le clos de los siete existe depuis une dizaine d’années. Avant, cet endroit était un désert au pied des Andes. La culture de la vigne n’est possible que grâce à un vaste système d’irrigation.

C’est l’époque des vendanges

et nous commençons la visite là où arrive le raisin fraichement cueilli.

Les grappes sont ramassées à la main dans des cagettes. Ensuite, le tri manuel commence. Nous goûtons quelques grains de merlot et de malbec délicieux et très sucrés. Les grains débarrassés de leur rafe, tombent dans une cuve en inox refroidit afin que la fermentation ne débute pas trop tôt. Une fois pleine, celle-ci est déplacée au dessus des immenses cuves de la cave.

Bertrand et son épouse nous expliquent chaque étape, jusqu’à la mise en bouteille. Bien sûr, nous aurons droit à une petite dégustation, d’abord du jus de raisin fraîchement pressé puis en cours de fermentation et enfin, nous finirons par la cuvée collection de 2006.

Malheureusement, l’angine que j’ai depuis 2 jours et le rhume d’Olivier nous empêchent d’apprécier à sa juste valeur ce délicat nectar. Le soir, nous dormirons dans les vignes, face à la cordillère des Andes, un petit moment de pur bonheur.

Encore une rencontre inattendue qui nous a permis de passer une journée passionnante. Un grand merci à monsieur et madame Cuvelier pour leur accueil.

Mercredi 25 mars, nous faisons route vers San Rafaël la région recèle de choses à voir, mais il nous faut faire des choix, car le temps passe si vite. Voilà 5 mois que nous sommes sur les routes et il nous reste tant de pays à parcourir… Nous portons notre choix sur le Canyon Del Atuel

et en faisons le tour par la route.

Le fleuve qui coule en bas du canyon est le rio Atuel, le long duquel sont construits 4 barrages hydro-électriques.

Le paysage est très beau,

la roche sculptée se décline dans tous les tons d’ocres.

Les activités sportives sont nombreuses dans la région, et pour le plaisir de toute la famille, nous optons pour un peu de rafting. Une fois équipés de gilets de sauvetage et de casques,

le guide Fernando, nous enseigne les gestes de bases et surtout les ordres qu’il faudra suivre. Nous prenons place sur l’embarcation avec un autre couple argentin.

Les vagues des rapides et les nombreuses éclaboussures que nous infligent Fernando avec sa rame, finirons de nous tremper intégralement.

Nous descendons 7km du rio et passons plusieurs rapides. Les enfants s’éclatent, et nous aussi… c’est sûr, il faudra renouveler l’expérience !

Prochain objectif : Iguaçu, à quelques 2100 km de là vers le nord-est… Roule BEF ! Et tient le bon cap !

Hasta Luego amigos.

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