Archives mensuelles : août 2009

27 juillet 2009 : La côte pacifique et le nord Pérou

 

Lundi 27 juillet, nous reprennons la route en direction de la côte.

Voilà près de 3 mois que nous sommes sur les hauts plateaux et dans les montagnes, un furieux besoin de voir la mer se fait sentir ! Un furieux besoin de chaleur aussi ! Notre prochaine destination est Nazca, à 500 km cap plein ouest. C’est une route de montagne avec de nombreux cols,

nous remontons plusieurs fois encore au-dessus de 4 000m.

Paysages sublimés par de récentes chutes de neige…

les lamas, vigognes et autres troupeaux paissent tranquillement entre les flaques gelées.

Pendant les longues journées de route, les enfants en profitent pour regarder un film ou jouer à la DS, parfois cela leur semble un peu long…

Mardi après-midi, après 200 km de route épouvantable, nous rejoignons Claude et Alain près de l’aérodrome de Nazca.

Ici, en plein désert ont été découverts en 1937, un ensemble de lignes et géoglyphes gigantesques tracés dans la pampa. Leur datation est estimée entre -300 et 600 de notre ère, on les attribut à la civilisation Nazca qui vivait sur cette partie du territoire. Ces dessins sont à ce jour, le plus grand mystère archéologique de la planète ! De nombreux chercheurs, dont la spécialiste Maria Reiche qui a consacré sa vie à les étudier, n’ont pu donner d’explications catégoriques à ce vaste ensemble de lignes et de dessins, mais il semblerait qu’ils constituent un calendrier astronomique. La seule façon de les découvrir se fait par la voie aérienne. Nous réservons un Cesna 6 places pour le lendemain à la première heure. A 6h30, nous sommes à l’aérodrome.

Le plafond est très bas, comme tous les jours en cette saison, les nuages se dissipent vers 10h en général. Nous en voulons un peu à l’employée de la compagnie aérienne de nous avoir fait venir si tôt, mais au moins nous sommes les premiers sur la liste. A 11h, la visibilité est suffisante, nous montrons à bord de l’avion.

Le survol des lignes a la réputation d´être un peu sportif et on nous a conseillé d’être à jeun ou d’avoir bien digéré avant d’embarquer ! “Tout le monde a bien ses 2 sacs à vomi ?”questionne le pilote… C’est parti pour 30 min de bohneur ! le pilote nous amène au dessus de chacun des principaux dessins et nous les montre en effectuant des virages tantôt à gauche tantôt á droite afin que l’on puisse les observer sous tous les angles. A chaque volte face de l’appareil, nous sentons notre estomac se retourner, mais le spectacle est vraiment à la hauteur! Nous découvrons d’abord la baleine,

puis les trapèzes,

ensuite l’astronaute sur sa colline,

le singe et sa magnifique queue en spirale,

le chien plus petit,

le gigantesque condor qui fait plus de 100m de long,

le colibri,

l’oiseau serpent et son bec démesuré,

le perroquet,

et enfin les mains et l’arbre collés à la Panaméricaine.

Leur symétrie est parfaite et leur tracé des plus rectiligne. A la fin du vol, Robin est blanc,

nous sommes tous un peu “barbouillés”,

mais nous sommes époustouflés par le spectacle !

Prochaine étape, la laguna d’Huancachina.

Cet oasis est situé en plein désert, à côté d’Ica, au milieu de gigantesques dunes de sable. Jeudi matin, à peine levés, les enfants partent à l’assaut d’une des dunes.

Nous louons ensuite des sandboard et montons nous aussi jusqu’au sommet.

La montée est rude, nous avons l’impression de gravir une montagne, mais une fois au sommet, le GPS d’Alain indique une hauteur décevante de 100m pour ce tas de sable géant ! Le panorama est sublime,

le désert de sable s’étend à perte de vue. Olivier et Alain chaussent leur planche avec la ferme intention de surfer jusqu’en bas,

mais la glisse n’est pas vraiment possible et finalement nous finirons en position assise.

L’autre grande activité récréative proposée ici, est le tour de buggy dans les dunes. Nous les voyons partir à fond, le moteur vrombissant, cela nous donne envie, même si le côté anti-écologique de l’activité nous fait un peu réfléchir…

Finalement, on réserve le buggy 8 places et nous voilà partis avec nos coéquipiers de sensations fortes pour une nouvelle aventure ! Les hommes devant, les femmes et les enfants derrière, accrochez vos harnais, ça va décoiffer !!! (vidéo ci-dessous)

[MEDIA=16]

Le conducteur semble vouloir nous en mettre plein la vue, il roule vite, devant nous se dresse un mur de sable, il accélère encore et peu avant le sommet, il nous fait prendre un virage en dévers à la même vitesse. S’enchaînent alors les franchissements, les descentes vertigineuses, les virages à la corde et les lignes droites à fond ! Au début je ferme les yeux, je m’agrippe au harnais d’une main et de l’autre j’essaie de bloquer les enfants qui eux sont morts de rire. Claude demande au chauffeur de ralentir sinon elle rentre à pied ! Et puis, on s’habitue, on voit que ça passe et on se détend. Arrêt sandboard,

cette fois-ci c’est en position ventrale que nous défions les dunes et c’est beaucoup plus efficace !

Claude renonce à l’activité pour immortaliser l’instant … Petits et grands se sont une fois encore bien amusés !!!

Vendredi 31 juillet, nous poursuivons notre remontée sur la panaméricaine en direction de la Réserve de Paracas.

Nous retrouvons le Pacifique,

que nous avions quitter 6 mois plus tôt à Valparaiso.

La réserve comprend de nombreuses îles qui se visitent en bateau pour admirer les lions de mer, oiseaux marins et pingouins… Nous avons déjà vu à maintes reprises ces spécimens et en plus le temps est couvert, la mer un peu agitée, nous renonçons à la sortie en mer et nous nous contentons d’admirer la côte découpée et sauvage.

Le lendemain matin, nous allons jusqu’au port et voyons de très près nos premiers pélicans.

Samedi en fin d’après-midi, nous entrons dans Lima c’est notre quatrième capitale, comme à chaque fois, nous avons une liste d’adresse d’hôtels ou de parkings qui acceptent les camping car. Ces informations sont précieuses et nous les devons au vaste réseau de voyageurs rencontrés un peu partout. Nous avons choisi l’hôtel Hitchhikers dans le quartier de Miraflores.

Nous y retrouvons avec plaisir la famille Cousinié. Dimanche 1er août, nous profitons d’une belle journée ensoleillée, rarissime en cette saison hivernale,

pour profiter du bord de mer, visiter le quartier Barrenco,

déguster notre premier ceviche mixto ( poissons, calamars et crevettes marinées dans le citron) et arpenter la plaza mayor.

Ensuite, les rues piétonnes bondées nous ferons renoncer à visiter davantage. Retour à l’hôtel, petit apéro dans la cour et échanges d’anecdotes avec Jacky et Nathalie. Nous quittons Lima le mardi matin. Devant nous une bonne journée de route nous attend, 560 km jusqu’à Trujillo. Arrivés tard, nous trouvons refuge pour la nuit sur le parking d’une station service. Trujillo possède une place magnifique

et de beaux bâtiments coloniaux très colorés.

Petite coupe de cheveux pour Robin

et grosse révision pneumatique pour BEF.

La côte pacifique péruvienne fut autrefois le berceau de nombreuses civilisations. Du Sud au Nord, les ruines et les vestiges de ces peuples plus ou moins anciens, se comptent par dizaines. Nous nous rendons à Chan Chan pour visiter le plus grand site en adobe (briques de terre) jamais construit.

Le site s’étend sur 28 km2, il y a 700 ans, vivaient ici environ 60 000 personnes de la civilisation “Chimu”. Malheureusement, certains phénomènes climatiques ont détruits la majorité du site.

On en visite une petite partie restaurée, l’occasion de voir une architecture bien différente de celle des Incas. Les Chimus étaient très liés à la mer et on trouve des frises marines sculptées sur de nombreux murs du site.

Après la visite, nous rejoignons la plage de Huanchaco un peu plus au nord.

Bivouac sur la plage, ce soir nous serons bercés par le va et vient des vagues du Pacifique. Cette plage est un bon spot de surf,

mais on y rencontre également des pécheurs qui utilisent des embarcations d’un autre âge, pour partir à l’assaut des vagues.” Los caballitos de totora”,

sont réalisés avec des roseaux et ont une durée de vie d’environ 1 mois…La grisaille persiste en cette première journée, mais les enfants et Olivier veulent eux aussi “surfer” la vague et louent des bodyboards.

La force des vagues et la fraîcheur de l’eau me laisseront juste le temps de prendre la photo souvenir !!!

Nous retrouvons sur cette plage Claude et Alain et nous faisons la connaissance d’une famille française qui voyage depuis plusieurs mois avec le même itinéraire que nous, mais en sens inverse. L’occasion d’échanger de nombreuses infos autour de bons ti-punch ! Les enfants ont de nouveaux petits copains français et ils en profitent !

Pour que ces bons moments durent un peu, Marianne et Nicolas décident de faire un petit bout de route avec nous. C’est donc ensemble, que nous allons découvrir les trésors de Sipan…

Il y a 20 ans une découverte majeure s’est produite dans cette région du Pérou. Des pilleurs de tombe ont mis la main sur un trésor enfoui, provenant d’un site funéraire. L’ archéologue Walter Alva alerté par ce trafic d’objets de grandes valeurs fait son enquête et découvre le fameux site datant de l’an 300, les pyramides ressemblent à s’y méprendre à de vulgaires buttes de terre,

mais sont en fait des tombes de hauts dignitaires du peuple Mochicas. La plus importante des sépultures étant celle du seigneur de Sipan. Les tombes sont restaurées avec exactitude,

le tombeau royal contient 8 corps en plus de la dépouille du roi. Des femmes, un gardien, un vigil, un soldat, un enfant, un lama et un chien. La mort représentait un passage dans une autre vie et pour y conserver son rang, les défunts apportaient avec eux de nombreuses offrandes rassemblées dans des urnes et étaient parés de leurs plus beaux atouts. Le contenu des tombeaux est présenté dans un musée ultra-sophistiqué à la hauteur du trésor qu’il renferme.

Nous parcourons les différents étages et découvrons une quantité impressionante de bijoux, plastrons, ceintures en or massif ou en cuivre, cernés de turquoise. Les Mochicas étaient de brillants orfèvres et la qualité de restauration des objets trouvés est fantastique. Nous sommes devant un véritable trésor et les archéologues continuent les fouilles, certains que d’autres gisent encore sous terre !

Nous quittons Mariane Nicolas Timothé et Zoé, encore une belle rencontre dans la famille des voyageurs…

Mardi 11 août, notre périple au Pérou se termine, demain nous entrons en Equateur.

Article suivant …

20 juillet 2009 : Welcome to the jungle !

Et si on se payait quelques jours de vacances ? Après tout on est au mois de juillet, bon c’est vrai, on est un peu en vacances prolongées depuis quelques mois, mais bon, déserter notre 9m2 pour quelques jours, c’est tentant !!! On a envie de chaleur, d’exotisme, d’aventure et de nouvelles sensations, quelle destination peut bien répondre à tous ces critères ???

L’ AMAZONIE bien sûr !!!!!!!!!

Claude et Alain nos amis voyageurs sont partants eux aussi, Olivier et Alain partent à la recherche du séjour parfait dans les nombreuses agences de la ville. La destination idéale est Puerto Maldonado, cette ville touristique située à 50 min d’avion de Cuzco, est en bordure de 2 rivières amazoniennes, le rio Madre de Dios et la rivière Tambopata. De nombreux lodges sont construits sur les berges, nous optons pour le lodge Corto Maltes tenus par des français. Le programme 4 jours 3 nuits nous permettra d’avoir un premier contact avec la jungle, de faire de belles excursions et d’avoir toutes les explications nécéssaires dans notre langue.

Jeudi 20 juillet 10h15 : décollage immédiat. Nous quittons Cuzco sous un froid hivernal en nous réjouissant à l’avance de bientôt retrouver le soleil et la chaleur.

Une petite heure plus tard, nous sortons de l’aéroport de Puerto Maldonado et le choc thermique est brutal. L’humidité ( 80%) et la chaleur ambiante (35º) nous plongent instantanément dans l’ambiance “jungle”.

Nous faisons la connaissance de notre guide, Carlos dit “Carlito” et du groupe de touristes français qui débarquent en même temps que nous.

Nous entassons les blousons et polaires dans le sac, et prenons place sur la petite embarcation qui nous conduit au lodge situé à 10 km en amont du fleuve.

Après un petit jus de fruit de bienvenue, nous nous installons à notre table pour un premier repas. Tout est bien organisé, nous n’avons pas l’habitude d’être pris en charge de la sorte, mais ma foi ce n’est pas déplaisant.

Le lodge est très agréable, notre bungalo spacieux et exotique,

mais nous n’avons qu’une envie, enfiler les maillots de bain et plonger une tête dans la piscine… L’eau fraîche est un vrai plaisir,

la végétation autour de nous est féerique,

les perroquets du lodge et le toucan apprivoisé viennent à notre rencontre…

le décor est posé et il est du genre paradisiaque !!!

Au loin on aperçoit des éclairs, le ciel s’obscurcit et nous avons bientôt droit à notre première averse tropicale…

L’orage passé, le soleil refait son apparition et il est temps de se préparer pour notre première excursion dans la jungle.

Nous chaussons les bottes en caoutchouc, le terrain est un peu détrempé. Autour de notre groupe, flotte le doux parfum des répulsifs anti-moustique dont tout le monde s’est largement aspergé. C’est parti aventuriers, nous entrons dans la selva…

D’abord clairsemé, le sentier que nous suivons depuis le lodge pénètre petit à petit dans une végétation plus dense et par endroit quasi impénétrable. Nous faisons de nombreux arrêts devant certains arbres ou plantes et à chaque fois Carlito nous donne de nombreuses informations. La jungle est un milieu hostile, nous observons les fourmis “balle”,

longues de plusieurs cm et dont la douloureuse morsure équivaut à un coup de revolver, ensuite les fourmis “flamme” un peu plus petites, qui se fondent à l’écorce de l’arbre qu’elles protègent et sur lequel elles vivent , je vous laisse imaginer la sensation de leur piqûre ! La végétation aussi peut-être sans pitié, c’est le cas du ficus étrangleur, qui s’enroule impunément autour de palmier jusqu’à les étouffer… Les arbres de fer ( à cause de leur dureté) se dressent majestueusement, sur leurs branches s’enroulent et pendent des lianes gigantesques.

Les palmiers marcheurs peuvent se déplacer grâce à leur drôles de racines aériennes. Les bruits et les odeurs sont multiples dans cet environnement richissime…les moustiques aussi, mais les répulsifs semblent les maintenir un peu éloignés. Notre ballade durera 3 heures, ponctuée de petits moments de détente…

difficile de résister à l’envie de jouer les tarzans dans un tel décor…

Retour au lodge, il est 17h45 et la nuit commence à tomber.

Avant le dîner, c’est le moment du “safari caïmans”.

Nous embarquons pour une ballade sur le Madre de Dios pour débusquer le caïman blanc. Le bruit du moteur ne doit pas les mettre en confiance, car ils se font putôt rares ! Après 20 min de navigation, nous nous approchons de la berge, moteur au ralenti, Carlos se penche et plus rapide que l’éclair il saisit un bébé. C’est un spécimen d’environ un an, un petit caïman blanc à lunettes.

Il fait environ 50 cm et pendant que le guide lui maintient la gueule bien fermée, nous en profitons pour lui faire un petit câlin !!!

Nous en apercevrons 2 autres, qui filent se réfugier sous l’eau quand ils prennent le projecteur dans les yeux ! Au retour, nous saluons madame tarentule …

20h, madame est servie…le dîner est délicieux, “la” chef est française et ça se sent ! Nous regagnons notre bungalow , les lits sont tous recouverts de moustiquaires, il fait bon, l’architecture sans fenêtre et le toit en feuilles de palme tréssées laissent passés un air doux et tiède, nous nous glissons sous les draps heureux de laisser au placard les couvertures !!! Le réveil est prévu à 5h45, pour assister au petit déjeuner des perroquets sur la falaise d’argile.

Ce n’est pas le réveil qui nous sortira du sommeil ce vendredi matin, mais un petit air frais. Dehors, il fait gris, les nuages épais forment un bouclier antisoleil. Nous nous levons surpris, et rejoignons le point de rdv pour les perroquets. Il n’y a personne de notre groupe, un autre guide nous informe que les perroquets ne viendront pas par ce froid, la sortie est annulée. Bon, nous retournons dans notre chambre, sur le chemin “Touqui”le toucan nous accompagne

bientôt rejoint par “Lola”

le petit perroquet vert.

Lola se prend d’affection pour Olivier et ne veut plus quitter l’épaule robuste qui lui sert de perchoir !!!

Il faut patienter 2h avant le petit-déjeuner, nous trouvons refuge dans les hamacs,

ressortons les polaires et les blousons, Olivier s’improvisent un poncho dans une des couverture.

Notre bungalow si agréable hier ressemble aujourd’hui à un vrai frigidaire !!! Pendant le petit-déjeuner, Carlos nous annonce la mauvaise nouvelle : le temps ne va pas s’améliorer et même se rafraîchir en fin de soirée ! On se regarde un peu incrédules, c’est une mauvaise blague ! J’avais bien lu dans les guides que de temps en temps un phénomène météorologique amenait des courants froids des Andes, mais quelques jours par an, pas plus ! BINGO ! Nous sommes en plein dedans…

Nous nous équipons au plus chaud et partons pour notre deuxième journée d’excursion. La pirogue quand on se gèle, c’est beaucoup moins fun.

Premier arrêt, l’île aux singes. Sur cette petite île au milieu du fleuve, ont été réintroduits plusieurs spécimens de singes capucins. Le guide dépose quelques bananes sur un système de monte-plat et aussitôt les singes accourent de toute part.

Nous voyons aussi de petits singes écureuils. Les singes capucins sont un peu terrifiants quand ils montrent leurs dents et Carlos nous recommande de ne pas sourire car nos dents peuvent être perçues par eux comme un signe d’agression. Le chef du groupe se montre enfin, mais il n’y a plus rien à manger. Je reste seule, un peu plus longtemps que le groupe, avec les enfants pour observer ces petits primates quand soudain le chef singe descend à toute allure de sa liane et nous montre ses dents en criant…

J’te jure, j’en ai plus des bananes moi ! Allez les enfants, sauve qui peut !!!

Nous réembarquons à destination du lac Sandoval. Le lac est au coeur de la réserve Tambopata et pour l’atteindre, une marche de 4km. Carlito nous conseille de prendre un bâton ( pourquoi ?)

En fait, le bâton s’avèrera très utile, car nous allons patauger dans la bouillasse et la gadoue pendant 1h et demie.

Le chemin est glissant, détrempé et le souvenir des fourmis balle et flamme nous empêche de nous tenir aux arbres pour faciliter notre progression ! Les enfants marchent d’un bon pas, je redoute le moment où l’un d’eux va glisser et se vautrer dans une flaque, mais il n’en sera rien. Nous arrivons enfin aux abords du lac. Une petite barque nous y emmène, et à chaque mouvement de l’un d’entre nous, nous risquons le bouillon !

Le lac Sandoval est le refuge d’une faune variée et abondante,

mais ces gentilles petites bêtes ne sont pas habituées à ce froid polaire et donc ne se montrent pas. Nous déjeunons dans la barque, notre guide a apporté une préparation délicieuse servie dans une feuille.

Cette feuille que nous avions touchée la veille a des vertus calorifères. Elle permet la cuisson des aliments en papillotte et permet de les conserver au chaud de nombreuses heures. Nous avons même le droit à un petit café réconfortant. En longeant les rives du lac, nous verrons quand même de drôles d’oiseaux,

des martins pécheurs, des chauves-souris plaquées sur les troncs d’arbres et pour finir, une colonie de singes écureuils qui nous suivra un petit moment.

Le retour se fait dans la boue, à une allure sportive. Carlito félicitera les enfants d’avoir si bien suivis. Il est 17h, nous devons attendre 3h avant le dîner…l’idée de rentrer dans notre bungalow glacial ne nous réjouit pas, encore moins l’idée de prendre une douche tiéde dans la salle de bain ouverte !!! Bon et bien allons boire des cocktails au bar, ça nous réchauffera ! Le personnel du lodge semble frigorifié, tout le monde nous accable en insistant sur le caractère exceptionnel de la météo !

Samedi matin, nous sommes réveillés par lola le perroquet et Touqui qui essaient d’entrer dans la chambre,

Paco le ara rouge est de la fête lui aussi.

Nous leur gardons les fruits du petit déjeuner qu’ils viennent déguster avec gourmandise. A 10h, nous partons pour rendre visite à des indiens de la communauté Eseeja. En remontant la rivière Madre de Dios, nous voyons les barges des nombreux chercheurs d’or.

Avec un système de pompe, ils aspirent les sables auriféres et captent les paillettes d’or sur un large tapis. Ils peuvent en prélever jusqu’à 15 g par jour. Nous sommes accueillis par un drôle de personnage qui va assurer le spectacle pendant une petite heure.

Vétu d’un simple tissu ajouré provenant de l’écorce d’un arbre, il nous parle de sa vie d’indien d’amazonie, de ses coutumes et rituels. D’après lui, les cheveux blancs sont la conséquence d’une trop grande absorption d’alcool , lui ne boit que du jus de canne à sucre ! Il se vante d’avoir 5 femmes et 14 enfants et d’après lui, la stature d’Olivier lui permettrait d’avoir 40 épouses (!). Il chante, nous fait danser et même si le numéro est bien rodé, nous passons un agréable moment. Nous terminerons la journée par une autre excursion dans la forêt jusqu’à un arbre aux racines gigantesques, de plus de 400 ans.

Carlito nous fait découvrir des plantes et arbres aux vertues médicinales.

Cet environnement est d’une richesse incroyable, la nature regorge de trésors,

protégeons-la !

La vision des zones brûlées et déforestées n’en est que plus écoeurante !

Après une dernière nuit glaciale, nous nous levons à l’aube, sous le soleil, qui vient nous narguer le jour du départ.

Direction la falaise d’argile où cette fois les perroquets sont au rendez-vous…

Ils viennent ici tous les matins, picorent une petite quantité d’argile afin de se protéger des germes et microbes qu’ils ingurgiteront par la suite dans leur alimentation. Cette dernière ballade matinale nous permet de nous ennivrer encore des parfums et des sons de la selva, qui sous le soleil se révèle tellement plus belle !

Retour à Cuzco pour ma part avec un bon rhume et une bonne angine, mais heureux et enrichis de cette nouvelle expèrience.

Article suivant …

12 juillet 2009 : Sur les traces des Incas

Dimanche 12 juillet, nous arrivons à Cuzco. Une arrivée tardive à la nuit tombée nous permet d’avoir une vue illuminée de cette magnifique ville.

Nous élisons domicile dans le jardin-camping d’un Hollandais, qui accueille les nombreux voyageurs qui font halte à Cuzco.

Nous sommes au coeur de l’empire Inca et pour ceux qui voudraient en savoir plus sur ce peuple de légende, voici un petit résumé de leur histoire :
Le XII ème siècle, voit la naissance du premier couple d’Incas, Manco Capac et sa soeur-épouse Mama Huaca, si vous vous souvenez, ils sont nés sur l’île du soleil du lac Titicaca, pour obéir à son père Inti, le dieu soleil, Manco Capac, doit trouver “qosq’o”, le nombril du monde là où il pourra enfoncer un bâton d’or dans le sol. L’ayant trouvé, il fonde la ville qui demeurera la capitale de l’empire Inca et deviendra par la suite : Cuzco. A ce stade et pendant plus de 2 siècles, les Incas ne formeront qu’une petite tribu parmi d’autres.
Vers 1430, un peuple rival attaque Cuzco, l’empereur est mis en déroute, mais son fils, Pachacutec tient tête à ces féroces ennemis et gagne la bataille. Pachacutec s’empare alors du trône et va donner à l’empire Inca un essort et une puissance inégalés. Pendant un siècle environ, les Incas assouvissent les autres tribus, leur promettent protection et subsistance et ainsi obtiennent une main d’oeuvre considérable. Les Incas sont des bâtisseurs, la pierre est leur matériau de prédilection et ils maîtrisent l’art de la taille et du polissage mieux que quiconque. L’empire s’étend sur des milliers de km, de l’Equateur jusqu’au nord du Chili. Ils créent de nombreuses routes pour acheminer les marchandises et provisions provenant des différentes contrées du royaume. En 1527, une épidémie ravagea l’empire et fit succomber l’empereur d’alors. Le royaume se trouva divisé entre ses 2 fils Athahualpa et Huascar. Ce fut le début du déclin de l’empire. Lorsque les espagnols arrivèrent quelques années plus tard, l’empire était déjà dévasté par les nombreuses guerres livrées par les frêres ennemis. Atahualpa fut enlevé par les conquistadors et monnaya sa liberté contre un immense trésor d’or et d’argent. Les richesses affluent de tout l’empire, mais malgré cela les espagnols exécuteront l’Inca.
Par la suite, les espagnols remettront sur le trône un empereur fantoche, mais celui-ci organisera la résistance et malgré la supèriorité des espagnols, le peuple inca résistera encore de nombreuses années. Finalement, l’empire sera pillé, détruit et il n’en reste que des ruines, certaines sont mondialement connues, c’est dans la vallée sacrée le long du fleuve Urubamba, que nous allons les découvrir…
Bien sûr, cette histoire est en partie légendée, les incas ne possédaient pas l’écriture, il n’y a donc aucune trace écrite de leur histoire exceptés les récits que feront les conquistadors par la suite. Sur l’échelle du temps en France à ce moment-lá étaient édifiés les châteaux de la Loire.
La ville de Cuzco a conservé également de nombreux murs de cette époque, dont un trés célèbre qui comprend la pierre à 12 faces,

certains servent de fondation à des églises, et au fil des siècles, ils ont résisté á plusieurs séismes alors que les autres bâtiments de la ville ont été rasés.

Nous nous balladons avec plaisir dans cette ville hautement touristique.

Les rues pavées sont magnifiques,

la Plaza de Armas majestueuse avec sa cathédrale et ses arcades…

A côté de notre camping, se trouve le site de Saqsaywamán. Le seul bémol ici, ce sont les prix exhorbitants ! La plus grosse escroquerie nous la trouvons dans le “bolleto Turistico”, ce billet est le pass pour entrer dans 10 sites ou musées des alentours . Il est valable 10 jours et est vendu 130 soles ( 45 euros). Bien sûr, les 10 sites ne sont pas incontournables et seulement 4 d’entre eux nous intéressent. Mais le prix d’entrée à l’unité des 4 sites est plus cher que le bolleto . Avec Claude et Alain, que nous retrouvons au camping, et sur les conseils d’un guide Péruvien nous essayons de pénétrer dans cette ancienne forteresse sans dépenser le moindre soles en passant par l’arrière du site. Raté !!! Un gardien nous intercepte et c’est en courant à travers bois que nous rebroussons chemin …nous sommes donc coincés et obligés d’acheter ce fameux bolleto. Arnaque pour arnaque, nous mentons délibérement sur l’âge de Robin ´pour qu’il ne paye pas… ( Non mais !!!)
A la fois forteresse et lieu de culte,

le site de Saqsaywamàn impressionne par ses 3 murs en zigzag et la dimension hallucinante de leurs pierres.

Certaines pesant plus de 300 tonnes. Elles sont toutes ajustées à la perfection et nous retrouverons cette rigueur sur tous les sites. Nous visitons le site de jour et revenons la nuit tombée sans les enfants .

Les ruines sont maintenant illuminées et nous sommes seulement deux à profiter de cet instant privilégié.

Nous ne sommes pas au bout de nos dépenses, car maintenant nous devons préparer notre excursion pour le fameux Machu Picchu. Le charme et l’attrait de ce site proviennent en premier lieu de son côté inaccessible. La cité perdue, en haut d’une montagne… au coeur de la jungle ! Seul moyen d’aller là-bas, le train ou la marche. Nous optons pour le train au départ d’Ollantaytambo, à mi-route entre Cuzco et Agua Calientes terminus pour le Machu. L’excursion est programmée du 18 au 20 juillet.
En attendant, nous profitons du bon internet du camping, pour appeler la famille et souhaiter au passage un bon anniversaire à ma chère soeurette qui fête ses 40 ans avec toute ma famille de normandie…( Ce n’est que partie remise Nath !)
Vendredi 17 juillet,

nous prenons la route de la Vallée sacrée pour Ollantaytambo. En chemin, nous ferons halte à Pisac autre grand ensemble de ruines.

Le site perché sur un piton rocheux est immense, les terrasses s’étalent avec majesté et régularité jusque dans la vallée.

Ces terrasses étaient cultivées grâce à un systéme d’irrigation très ingénieux.

Nous grimpons, escaladons ( le top pour les enfants qui rechignent un peu à voir “encore” des cailloux !),

traversons le site jusqu’au temple du soleil,

précieusement caché derrière une colline.

Après 3 heures de visite, nous redescendons au village. De loin, nous apercevons le camping car de Claude et Alain, garé devant une cour d’où s’échappe de la musique.

Le village de Pisac est en fête,

il célèbre la Vierge de Carmen.

Des groupes déguisés se succèdent et dansent.

La bière coule à flot,

tout est gratuit, le repas et les boissons…

Nous admirons le spectacle un petit moment et reprennons la route pour Ollantaytambo, une fois arrivés, nous cherchons un parking gardé pour laisser BEF pendant notre absence. Nous trouvons un hôtel qui accepte le gardiennage.
Samedi 18 juillet, 8h30 nous nous pressons vers la gare,

cela fait bien longtemps que nous n’avons “découchés”, cela fait tout drôle.

Le train est plein de touristes qui se rendent tous à Agua Calientes point de départ quasi-obligé pour visiter le site du Machu Pichu. En chemin,

le paysage change, passant de montagnes arrides à celles couvertes d’une végétation dense.

Nous débarquons à Agua Calientes une heure et demie plus tard. Nous allons directement au restaurant de Patrick, un français croisé par hasard la veille et qui est installé ici depuis 15 ans.

Il nous accueille chaleureusement dans son antre décoré avec beaucoup de goût ( L’ INDIO FELIZ ). Il nous conseille un hôtel (nouveau trou dans le budget) et ensuite nous allons déjeuner chez lui, les enfants se régalent d’une quiche lorraine !!!

Nous passons l’après-midi dans la chambre, Robin et Lola ne veulent plus décoller de cette immense chambre avec télé, baignoire et grand lit…

AH ! les mauvaises habitudes reprennent vite le dessus ! Olivier et moi sortons pour acheter le billet d’entrée au Machu ainsi que l’aller en bus. 400 soles de plus !!! Le soir dodo de bonne heure, car nous voulons partir au plus tôt à l’assaut de la cité perdue…
Dimanche 5h30, nous dégustons un bon petit déjeuner et à 6h nous sommes dans la file d’attente pour le bus.

Environ 600 touristes sont passés avant nous si on en juge par la rotation des mini-bus qui se succèdent toutes les 5 min. Enfin c’est notre tour, le bus parcourt un chemin sinueux et étroit, 20 min plus tard, nous sommes au pied du site,

le soleil va bientôt passé par dessus la montagne et c’est à cette heure matinale que les ruines se parent de la plus belle lumière…Olivier nous presse, il ne veut pas manquer “THE photo”.

Il ya déjà un monde fou, le site accueille plus d’un million 8oo mille visiteurs par an, et en plus nous sommes en haute saison, les groupes défilent , mais nous, nous avons le temps de savourer le moment et d’en prendre plein les yeux !

Le site n’est pas immense,

les ruines assez bien conservées de part leur découverte tardive ( 1911),

comme dans toutes les cités incas, nous retrouvons le même schéma,

une porte d’entrée unique, les quartiers nobles, les temples, les bains céromoniaux, les fontaines et canaux d’irrigation et toujours ces fenêtres et niches de forme trapézoïdales,

ensuite une large place marque la séparation avec les quartiers profanes où l’on retrouve des constructions plus simples,

de maisons, greniers et les fameuses terrasses.

Mais ici, sur ce site, plus que la qualité des constructions, c’est l’emplacement de la cité,

la forme des montagnes qui l’entourent, comme la fameuse Wayna Picchu (le jeune sommet) qui en accentuent la beauté, on a l’impression d’être dans un lieu suspendu…Nous déambulons dans les ruines toute la journée,

les photos s’enchainent…

Petit aparté pour ma grande soeur : “Monique, nous avons rempli le contrat, ton chapeau est allé jusqu’au Machu Pichu !”

Malgré la foule et le prix de l’excursion, nous confirmons : Le Machu Pichu mérite bien son titre de merveille du monde …
Le soir nous retournons chez Patrick,

à l’Indio Feliz, le meilleur resto d’Agua Calientes et nous nous régalons une fois encore en compagnie de Claude et Alain.
Lundi matin, nous reprennons le train et retrouvons notre maison roulante. Nous faisons une visite éclair dans les ruines d’Ollantaytambo

( le côté vieilles pierres commencent un peu à nous lasser)

là encore, les groupes de touristes affluent et de temps en temps nous nous joignons à l’un d’entre eux pour écouter les explications des guides…

Nous nous apprétons à reprendre la route en direction de la côte, mais les chauffeurs de bus nous informent d’un nouveau mouvement de bloqueos qui pourraient durer plusieurs jours . On chosit la prudence et pour éviter d’être bloqués au milieu de nulle part, nous décidons de retourner à Cuzco. Sur la route du retour, nous faisons une petite halte aux Salinas de Maras,

vaste système de puits salants irrigués par une petite rivière très salée.

Ces puits étaient déjà utilisés à l’époque Inca.

Le soleil n’est pas au rendez-vous et ne nous permet pas de profiter à fond du paysage incroyable que forment ces milliers de puits.
Retour à Cuzco, notre périple dans la vallée sacrée s’achève, nous nous préparons maintenant à vivre de nouvelles aventures dans des contrées plus reculées : La fôret Amazonienne…

Article suivant …