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11 août 2009 : Un petit pays au milieu du monde.

Mardi 11 août, après des formalités douanières trés rapides, nous entrons en Equateur. La température s’est réchauffée, mais nous commençons notre découverte du pays par la sierra et l’air y est encore frais.

Première nuit dans le petit village de Catacocha. Nous demandons aux habitants si l’endroit est sûr, on nous confirme notre impression, le village est très tranquille, nous pouvons dormir sur nos 2 oreilles ! Le lendemain, direction Loja, première ville de moyenne importance, sans grand intérêt à part un grand parc avec des reconstitutions de bâtiments célèbres,

de nombreux jeux pour les enfants,

un lac sur lequel nous faisons un petit tour de pédalo…

et un zoo.

Nous passons une seconde nuit à Saraguro village typique où tous les hommes ont les cheveux longs, portent des pantalons courts noirs, un poncho et un chapeau de feutre.

Les femmes elles aussi pour la plupart sont vétues d’une tenue traditionnelle. Nous déjeunons dans un restaurant populaire tenu par des femmes, qui reversent les bénéfices à une association de femmes dans le besoin. Le repas est copieux et très bon, le prix de ces almuerzos est toujours dérisoire, ici 1,8 dollars.

Nous achetons un peu d’artisanat et les prix affichés en dollars sont beaucoup plus élevés que leurs voisins péruviens et boliviens… Depuis l’année 2000, l’Equateur a adopté la monnaie américaine et connu une inflation conséquente.

Vendredi 14, nous approchons de Cuenca, troisième ville du pays. Sous les conseils de Mariane et Nicolas, nous faisons étape à Terraventura…

C’est un lieu d’eco-tourisme, tenu par Luis, amoureux et grand connaisseur de sa terre natale et de la nature en générale. Il n’a pas l’habitude de recevoir des camping car, mais il accepte volontier de nous accueillir pour la nuit, nous fait visiter son beau jardin où s’épanouissent toutes sortes de plantes aromatiques et médicinales.

Sa maison et ses 60 hectares sont un vrai havre de paix.

Samedi, après une belle ballade matinale,

nous reprenons la route pour Cuenca.

Nous sommes trés étonnés des infrastructures modernes, des “Mall”(immenses centres commerciaux à l’américaine) présents dans chaque ville moyenne…l’Equateur nous surprend par sa” modernité”, nous avions une autre image de ce pays…Comme quoi, rien ne vaut le voyage pour contrer les fausses idées reçues !!! Ici aussi, la ville est jugée tranquille par ses habitants et nous bivouaquons à côté d’un grand parc du centre ville.

Cuenca est une ville classée à l’Unesco, mais ce qui nous intéresse surtout ici, ce sont les fameux “Panama”…

Ces chapeaux de paille tréssés à la main et célèbres dans le monde entier sont en effet bien mal nommés, puisqu’ils portent le nom d’un autre pays ! Erreur historique qui leurs volent leur identité.

Nous visitons un petit musée où sont fabriqués ces fameux sombreros de toquilla. Les fibres (toquilla)sont issues d’une espèce de palmiers qui poussent exclusivement sur la côte équatorienne ;

lavées, bouillies, séchées parfois blanchies, elles sont ensuite apportées aux femmes de Cuenca qui ont une habilité particulièrepour tresser les fibres et donner forme aux chapeaux.

Chez Barrenco, nous voyons les phases de finition et essayons les nombreux modèles ( je me revois quelques années en arrière quand je travaillais chez une grande modiste parisienne…).

A “La Casa del sombrero”, nous aprécions le savoir-faire d’Alberto Pulla,

ce vieux monsieur de plus de 80 ans, fabrique ces chapeaux de paille depuis qu’il a 6 ans.

Les prix de 15 à 200 euros dépendent de la finesse du tressage. Ainsi, un superfino se négocie ici dans les 300 dollars et une fois en Europe, dans les boutiques des grands couturiers, il se vendra 10 fois plus cher !

Le dimanche est jour de marché, nous visitons quelques villages aux alentours de Cuenca, pour nous plonger dans les traditions locales… C’est à Gualaceo, que nous nous immergeons dans l’ambiance du pays.

Le marché de fruits et légumes occupe la place du village, partout des bananes en quantité phénoménale, des jaunes ,des vertes, des rouges,des petites, des grosses jamais nous n’ avions vu autant de variétés.

D’ailleurs, “LA” banane est la principale source de revenus du pays, les cultures de plantain s’étendent à perte de vue et dans la nourriture de tous les jours, la banane ou plantain se consomme sous toutes les formes.

Les autres fruits sont bon marché, mûrs à point et délicieux. Pour le déjeuner, une autre expèrience typique nous attend. Nous décidons de nous méler aux locaux pour le déjeuner dominicale au ”comedor”. Au menu : cochon d’Inde rôti…c’est “LA” gourmandise du pays.

Les pauvres bêtes sont embrochées de bas en haut et se font dorer la panse près du feu, délicatement tournés par les femmes… Finalement, je n’arrive pas à oublier mon petit cochon d’inde qui me servait d’animal de compagnie pendant ma tendre enfance et nous ne goûterons pas cette spécialité !

A l’intèrieur du comedor, le spectacle continu, les stands et étals de nourriture sont largement approvisonnés, les gens choisissent leur plat et prennent place à une table. Au second étage, le met à l’honneur est le cochon rôti. Les femmes qui s’en occupent, plonge la main sous la peau dorée pour en extraire une chair tendre et savoureuse.

Nous portons notre choix sur le cochon, en espérant que la madame se soit bien lavée les mains avant de nous servir !!! Les gens nous regardent curieusement, mais avec sympathie, une famille de “gringos” au comedor populaire, ce n’est pas chose courante…

Lundi 17 août, nous quittons Cuenca pour rejoindre Guayaquil, ville côtière en plein essort. Nous ferons la route en 2 jours, car c’est une route de montagne, en travaux, comme quasiment toutes les routes du pays et en plus, il nous faudra traverser à plusieurs reprises,

une mer de nuages qui nous empêchent d’y voir à plus de 2 mètres.

Dommage, car les paysages traversés doivent être sublimes sous le soleil !!!

Une fois redescendus au niveau de la mer, nous sentons la moiteur et la chaleur tropicale. Nous atteignons Guayaquil en fin de matinée. Nous n’avons pas beaucoup d’informations sur cette ville de plus de 2 millions d’habitants, si ce n’est qu’elle est dangeureuse, peu de voyageurs s’y arrêtent et nous n’avons pas de bon plan pour bivouaquer.

On se lance dans un premier tour de ville : circulation dense, rues en sens unique, tous les parkings sécurisés n’acceptent que les petits véhicules, après une heure de recherche infructueuse, nous décidons de tenter notre chance en nous éloignant du centre. Nous arrivons alors dans un quartier récent, au bord du fleuve, ici des bâtiments luxueux sont à peine terminés, mais tous possèdent un parking gardé. Nous négocions notre place auprès du chef de la sécurité, qui nous promet une surveillance 24/24. BEF est entre de bonnes mains, nous partons nous promener dans la ville, l’esprit tranquille… Déjeuner au fast food, pas bon, mais une fois n’est pas coutume…

Ensuite nous empruntons “ la” ballade touristique par excellence : le Malecon 2000.

Entièrement rénové, cette belle promenade longe le Guayas.

Nous atteignons le parc Simon Bolivar

(figure légendaire d’Amérique du sud) où nous allons rencontrés des habitants venus d’un autre âge : dans ce petit parc, en plein centre-ville, vivent des Iguanes !

Très familiers, habitués aux humains, les enfants leurs donnent à manger et nous pouvons même les caresser.

Le soir, profitant de l’aubaine d’avoir un bataillon armé pour garder BEF, nous sortons pour visiter le quartier de Las Penãs.

400 marches nous mènent au sommet pour une vue panoramique.

Le quartier a été totalement rénové, autrefois bidonville, aujourd’hui “petit Montmartre”.

Nous dînons dans un restaurant au cadre agréable mais à la nourriture désastreuse ! Cette petite escapade nocturne était quand même bien agréable.

Mercredi matin,

Olivier part avec Emigdio au bureau de celui-ci. Ce monsieur a lui aussi fait un beau et grand voyage en 1953 au volant d’une Ford de 1928. Il est fier de partager avec Olivier ses souvenirs de voyage…

Nous mettons ensuite les voiles en direction de la Ruta del Sol. C’est le nom donné à la route qui longe la côte pacifique. Nous devons retrouver Claude et Alain sur la plage des surfeurs : Montañita.

Sur la Ruta del Sol en cette saison , il n’y a pas beaucoup de “sol”. Nous sommes dans la saison sèche, qui se caractérise ici en Equateur, par une température douce, mais une couverture nuageuse quasi permanente. Mais en contre-partie, l’océan est “chaud”. Premier bain pour moi dans le Pacifique. Jeudi nous remontons encore un peu la ruta del sol jusqu’à Puerto Lopez.

En arrivant, nous assistons au déballage de poissons tout droit sortis des barques des pécheurs.

Les poissons sont jetés dans le sable et classés : par-ici les dorades, par-là les requins marteaux un peu plus loin les thons…

La scène est typique et amusante.

Nous allons ensuite rencontrer un drôle de personnage : Winston, qui affiche clairement son goût pour les chansons paillardes françaises !!!

Il propose des sorties en mer pour aller observer les baleines à bosses. Juillet et Août sont les 2 mois durant lesquels les baleines à bosses viennent dans les eaux chaudes du Pacifique au large de l’Equateur pour s’accoupler. Elles restent près du littoral, il est donc facile d’aller les observer. Nous réservons la sortie pour le lendemain matin en espérant que le temps s’améliore un peu…

Vendredi matin, il pleuviote… Winston nous affirme qu’au large le temps est plus clair et que de toute façon, cela n’a aucune incidence sur l’activité des baleines. La mer est démontée, nous sommes un peu secoués dans la petite embarcation ; premier arrêt pour voir les Fous à pattes bleues.

Après un bon moment, nous apercevons d’autres bateaux de touristes regroupés, les baleines sont là !

Les mâles pour séduire leur belle, se livrent à une série de sauts et de battements de nageoires. C’est le spectacle que nous sommes venus voir, mais pour l’instant, ces géants des mers se contentent d’avancer. Elles passent juste à côté des bateaux, elles sont énormes et très nombreuses, il y en a environ une dizaine autour de nous. Winston en fin connaisseur, nous demande d’être patients, il y a trop de bateaux autour d’elles, les baleines ont besoin d’un peu d’intimité pour se livrer à leur parade amoureuse.

Effectivement, 2 des embarcations s’éloignent et nous assistons à un véritable festival de sauts.

C’est notre deuxième rendez-vous avec les baleines, mais celui-ci est vraiment magique… Après ce spectacle grandiose, Winston nous emmène pécher. La mer est assez forte et une fois l’ancre jetée, la houle nous rend un peu nauséeux et en plus le poisson se fait rare. Seul Alain remontera une petite prise…

Avant de rentrer, à l’abris d’une falaise sur laquelle sont regroupés une multitude de Fous , Frégate à col rouge et autres oiseaux marins,

petite baignade pour les moins frileux !

Samedi, nous disons définitivement au-revoir à Claude et Alain qui rentrent en France pour quelques mois, nous avons partager avec eux de très bons moments.

Notre prochaine mission maintenant, est de récupérer 3 colis, dont les nouveaux cours du Cned . Nous avons réussi à obtenir l’adresse de Kostia, un français installé à Manta depuis 3 ans et qui a accepté de recevoir nos colis. Aux dernières nouvelles, il n’a rien reçu, en attendant, nous allons passer le week-end à Crucita,

une autre plage bien animée.

Dimanche nous nous réveillons avec le soleil, et passons la journée à jouer dans les vagues. Le temps d’une ballade sur la plage pour observer le repas des pélicans qui plongent raides comme des arbalettes pour saisir le poisson,

nous prenons nos premiers vrais coups de soleil ! En Equateur, le soleil frappe fort !

Mardi midi,nous rencontrons Kostia et après un passage à la poste, l’employé nous confirme que nos 3 paquets sont arrivés, mais qu’il faut revenir le lendemain matin pour les formalités de douane. Kostia nous recommande une plage à côté de Manta pour passer l’après-midi.

Santa-Marianita est un spot de kite-surf et Olivier veut se lancer dans l’aprentissage de ce nouveau sport. Il prend un premier cours et le stage durant 10 heures,

nous allons rester un petit moment sur cette plage ! Le soir nous rejoignons Kostia pour un Manta by night : resto et soirée casino,

BEF trouve sa place juste devant l’entrée et les enfants peuvent dormir tranquillement pendant que nous allons jetter quelques pièces dans les machines à sous !!!

Mercredi 26 à 9h : nous sommes à la poste. La douanière se fait attendre et nous patientons 1h et demie. Les clients devant nous ressortent tous du bureau des douanes sans leur colis mais avec le montant des taxes à payer avant de réceptionner leur paquet. Pour certains le montant est énorme, plus de 200 dollars. Nous commençons à nous inquiéter, car en plus des cours du Cned, nous attendons un appareil photo, des pièces de rechange pour BEF et…du pâté !!! Enfin c’est notre tour. La douanière nous demande juste ce qu’il y a dans ces colis, nous répondons des livres d’école. Les colis ne seront pas ouverts (ouf!) mais elle nous demande 70 dollars de taxe. C’est une nouvelle loi, tous les colis arrivant en Equateur sont taxés ! Nous demandons une dérogation du fait de notre voyage, de notre nationalité étrangère, mais elle ne peut rien pour nous, il faut nous adresser à la caisse des douanes situées à 3 km de là ! A la caisse des douanes même blabla, cette fois on nous parle de surpoids, nos colis dépassant les 30 kilos… bon d’accord, mais on l’a payé ce surpoids à la poste française ! 300 euros de frais d’envoi c’est déjà pas mal ! Dialogue de sourds, il faut payer ! Mais pas ici, dans une banque … on repart…une fois le montant acquitté, nous retournons à la poste et cette fois nous en ressortons avec les paquets sous le bras !

Le soir nous dégustons une bonne boîte de terrine française et ça…ça n’a pas de prix !

Jeudi 27 août : c’est la rentrée !!!

Les enfants découvrent leurs nouveaux livres et nous nous remettons dans le bain tout doucement. Pendant que les petits travaillent, papa fait du sport : deuxième leçon de kitesurf pour Olivier ( dur, dur ) .

Le lendemain lors de la troisième leçon, c’est la blessure : retournage des 2 orteils et étirement des ligaments ( Rémi ne te moque pas ! ) Nous restons malgré tout sur cette plage et nous rencontrons plein de gens sympathiques et pour la plupart kite surfeur.

Lundi, Olivier peut reprendre les cours, il n’arrive toujours pas à se hisser hors de l’eau, mais tout le monde le rassure en lui disant que le vent n’est pas assez fort pour lui. Mais la persévérance paiera et à la derniére leçon, ça y est, il glisse sur l’eau !

Nous quittons ce petit bivouac bien agréable, cela faisait longtemps que nous n’étions restés aussi longtemps dans un même lieu, sans rien faire, mais nous en avions tous besoin.

Mercredi soir, nous retrouvons Kostia pour une petite soirée d’au revoir. Il nous a organisé une paëlla chez ses voisins espagnols Manuel et Maria.

Nous sommes encore une fois accueillis comme des princes par des gens au grand coeur.

Jeudi 3 septembre, nous quittons Manta, petite photo souvenir avec Kostia devant le bureau de son agence WAPA qui vend et fabrique des filtres à eaux.

Un immense merci à toi Kostia et longue vie à WAPA !!!

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