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13 septembre 2009 : Trois semaines en Colombie.

Ce pays ne faisait pas partie de notre feuille de route initiale, mais pour atteindre l’Amérique centrale, il est nécessaire de prendre un ferry, car il n’y a pas de route au sud du Panama. Plusieurs solutions s’offraient à nous,( toutes plus honteusement chères les unes que les autres !) nous avons finalement opté pour la liaison Cartaghène / Puerto Limon (Costa-Rica). Nous allons voyagé avec le camping-car, pendant 5 jours sur un cargo-bananier. Le départ est donc prévu le 4 Octobre de Carthagène.

Nous passons la frontière colombienne le dimanche 13 septembre.

La Colombie est décrite par tous les voyageurs qui l’ont traversée, comme un pays magnifique, à la population adorable. Le seul bémol, c’est la sale réputation qui lui colle à la peau et en fait une destination “dangereuse”, si on ne prend pas un minimum de sécurité. La guérilla bien qu’affaiblit depuis quelque temps, conserve des groupes de rebelles encore bien présents dans de nombreuses zones du pays. Lola n’est pas très rassurée depuis notre rencontre il y a quelques mois avec un français qui nous a annoncé d’un air inspiré : “ La Colombie, il ne faut pas y aller, là-bas, ils enlèvent les enfants et ils leur coupent la tête !” Merci Monsieur l’Intelligent de nous avoir traumatisé les enfants !!!

Enfin, c’est promis nous allons être encore plus prudents que d’habitude, nous allons suivre les grands axes et tant pis pour les bivouacs sauvages.

La route qui nous conduit à notre première destination, longe un canyon et prend des allures vertigineuses…

Première ville colombienne : Pasto. Nous devons y souscrire une assurance obligatoire pour le véhicule. Le regard des gens est plus que jamais curieux et insistant. Les touristes par ici, il n’y en a pas. Mais à aucun moment, nous ne sentons un regard malveillant, bien au contraire, quand nous discutons avec les gens, ils sont ébahis devant le récit de notre voyage, pour eux la France c’est vraiment très très très loin…Le nom de Zidane est ici aussi souvent énoncé, c’est vraiment encore le français le plus populaire en Amérique du sud !

Nous attaquons donc la traversée Sud- Nord de la Colombie et nous allons beaucoup rouler. Contrairement à l’Equateur, ce pays est vaste. La panaméricaine passe dans les zones montagneuses du pays et nous empruntons des routes très sinueuses sur lesquelles roulent de nombreux camions.

Impossible bien souvent de les dépasser, ce qui fait chuter notre moyenne horaire à 40km/h… Nous bivouaquons dans les stations services, ce n’est pas très exotique, mais au moins c’est surveillé.

Nous avons appris à dormir avec le bruit et à nous réveiller avec le jour, c’est à dire vers 6h30. Par contre le soir, à 18h il fait nuit et vers 21h tout le monde dort ! Nous passons dans la ville de Popayan,

toute blanche et ensuite nous mettons le cap sur Cali l’une des principales villes de Colombie. Après une bonne journée de route, juste avant d’entrer dans cette grande ville, nous nous mettons en quête d’un lieu pour la nuit. Nous espèrons trouver un hôtel pour pouvoir y passer un ou deux jours. Nous cherchons vainement pendant une demi-heure, la nuit tombe, la pluie commence elle aussi à tomber, nous sommes sur la voie rapide et c’est dans ce contexte des plus favorables, que BEF nous fait un nouveau coup de calcaire et stoppe tout net…

Juste le temps pour Olivier de se mettre sur le bas côté, devant la barrière d’une propriété. Je n’y connais rien, mais cela ressemble bel et bien à une panne sèche… Olivier rallume, BEF tousse, mais ne redémarre pas. La pompe du réservoir supplémentaire de gasoil semble ne plus fonctionner et nous avons épuisé notre réserve. A situation d’urgence, les grands moyens : nous vidons un bidon d’eau, Olivier se glisse sous le véhicule, défait le tuyau d’alimentation du réservoir arrière et récupère quelques litres d’essence. A ce moment, la porte de l’estancia devant laquelle nous stationnons, s’ouvre et un homme en sort avec sa moto. Nous lui demandons si nous pouvons dormir sur le terrain, en expliquant notre problème. Il appelle son patron par téléphone et celui-ci lui donne son accord. Olive vide l’essence dans le réservoir principal et essaie de redémarrer. BEF refuse et continue à tousser. A force d’obstination, il redémarre et nous pouvons nous mettre à l’abris dans l’estancia. L’employé nous indique où nous mettre, près de l’écurie, il nous allume la lumière et après s’être assuré que nous ne manquions de rien, il repart chez lui sous des trombes d’eau. OUF ! Nous sommes en sécurité pour la nuit, si c’est juste la pompe qui a lâché, on s’en sort bien ! Le lendemain matin, nous découvrons le magnifique cadre dans lequel nous avons passé la nuit, le domaine appartient à un riche colombien, qui possède des chevaux de polo. Par contre mauvaise nouvelle, le camping car ne démarre plus. Là, ce n’est plus drôle du tout, je commence à pester contre la nouvelle technologie si peu fiable au bout d’un an de voyage ! Bon, il nous faut trouver un garage, mais pour y aller, c’est dépanneuse obligatoire ! Les 2 employés de l’estancia appellent pour nous et en trouvent une qui semble assez grande. Nous attendons, Lola en profite pour faire un peu de cheval avec un beau petit colombien qui passera toute la journée avec nous.

A midi, la dépanneuse arrive. Au premier coup d’oeil, nous jugeons que le plateau sera trop court. Après plusieurs tentatives, on renonce.

BEF ne peut être hissé sans risque d’être endommagé. Le problème, c’est qu’il n’y a pas de dépanneuse plus grande dans le coin… Que faire ? Olivier retente le coup de l’essence, peut-être qu’il faut en ajouter plus pour redémarrer le moteur. 10 litres plus tard, après avoir toussoté un bon moment, le moteur rugit de nouveau !!! On a envie de crier victoire, mais cela nous paraît trop beau pour être vrai !!! Tout l’après-midi, nous ferons des tests et vers 17h, nous sortons sur la route pour essayer l’engin… jusqu’à la station service la plus proche. Nous faisons le plein et ça roule !

Après toutes les émotions du jour, nous passons une seconde nuit à l’estancia. Alors que la nuit tombe et que nous aspirons à un repos bien mérité, nous allons subir un assaut d’insectes volants.

Ils sont attirés par nos lumières et sont des centaines à se jeter sur nos vitres et moustiquaires dans un grand fracas. Le cauchemar est à son comble, quand ces petites bêtes réussissent à se faufiler sous les fenêtres et à rentrer chez nous ! Cris des enfants, traumatisme de la mère( du moins dans les 10 premières minutes), panique du père qui démarre le camping car et nous fait faire un tour de terrain pour chasser les envahisseurs… L’attaque a duré une dizaine de minutes, et nous mettrons plusieurs heures à venir à bout de ces petits objets volants non identifiés.

Il y a certains jours où je me demande encore, pourquoi j’ai quitté le confort douillé de ma maison !

Nous passons une troisième nuit à l’estancia, plus calme cette fois, l’orage du soir a découragé les vilaines bébêtes. Nous remercions chaleureusement nos hôtes

et reprenons la route pour Cali, où ne nous attarderons pas.

Vendredi 18 septembre, nous arrivons à Armenia, nous sommes dans une des régions de la Colombie que nous avons préféré : la zone caféière.

Les paysages sont sublimes, la végétation d’un vert brillant, des bougainvillés géants ornent les façades de propriétés aux couleurs vives. Tout est propre, entretenu, paisible. Dans cette région, se trouve le Parc national du café, un des lieux les plus visités du pays. Les hôtels ici sont nombreux et pourtant nous avons du mal à en trouver un qui nous accepte avec le camping car ; grâce à un jeune guide qui ne va pas nous lâcher, nous en trouvons un bien placé avec piscine.

La baignade du soir est divine après la chaleur de la journée. Nous sommes à 1100m d’altitude, alors la nuit sera douce.

Samedi : journée loisir, Le Parc du café est en fait un grand parc d’attractions,

au milieu de plantations de café.

L’endroit est magnifique, nous pouvons observer de près nos premiers caféiers .

la Colombie est le deuxième producteur de café d’Amérique du Sud. Les enfants prennent la pause devant la célèbre jeep de Juan Valdez alias Jacques Vabre : “ EH ! Gringo !!! “, la fameuse publicité des années 80…

Nous déambulons dans les allées du parc, tantôt au milieu des caféiers, tantôt au milieu de bambous géants ( les Guabas) et puis vient l’heure de l’amusement et toute la journée nous accompagnerons les enfants dans les attractions les plus diverses, de l’auto-tamponneuse en passant par le kart,

jusqu’au grand huit

pour finir par les sensations fortes de la cumbre !

A 18 h, le parc ferme, le téléphérique nous ramène à l’entrée, et nous apprécions vu d’en haut, un environnement splendide.

Dimanche, petite visite à la Grange de Mama Lulu…

Petite démonstration d’écologie et de vie en totale autonomie par une famille de 10 personnes qui vit, cultive, crée son énergie, retraite ses déchets, recycle son eau en utilisant au mieux la nature qui l’entoure.

Les projets d’éco-tourisme sont nombreux dans cette région de Colombie, et on comprend que les gens d’ici tiennent à préserver un si bel environnement…

On quitte cette région magnifique et toujours cap au Nord, plus on monte, plus la chaleur se fait lourde. Visite éclair dans la ville de Medellin ,

un nom qui a lui seul dégage toute une ambiance… On se contente d’aller voir la place où sont exposées des statues de Botero

et pour se faire, nous prennons le métro moderne, de création française !

Les kilomètres défilent,

nous savons que nous allons vers le plus beau de la Colombie, Cartagena et la côte caraïbe…alors les enfants acceptent ces longues journées de route, préssés de se baigner dans les eaux chaudes d’une mer de rêve…

Les contrôles routiers sont nombreux sur la route et nous nous faisons arréter à chaque fois, par des policiers curieux et toujours très aimables. La présence militaire est bien présente aussi sur tout le territoire. 2 fois, Olivier commet une petite infraction au code de la route, et 2 fois nous bénéficions de la clémence des policiers sans que jamais ne planne une ombre de corruption !!!

Nous sommes jeudi 24, il nous reste une dizaine de jours avant le départ du bateau, alors nous dévions un peu de notre route pour nous immerger dans une Colombie plus secrète, plus inaccessible : “en route” ou plutôt “en bateau” vers Monpox.

Ancien port de première importance pendant la colonisation espagnole et première ville de la Nouvelle Grenade( ancienne Colombie) a déclaré son indépendance en 1810, Monpox est aujourd’hui une petite ville paisible entourée par les bras du fleuve.

On y accède uniquement par bateau.

Ensuite, une heure de route est nécessaire pour atteindre ce petit bijou.

Ici, le temps s’est arrété, les maisons coloniales ont gardé toute leur beauté,

certaines transformées en hôtel , nous laissent ressentir le charme de ces belles bâtisses. Nous faisons le tour de la ville en moto-taxi avec un guide qui nous conte sa ville avec amour. La chaleur est presque insupportable, l’air est étouffant, la température frôle les 42º, nous rasons les murs pour trouver un peu d’ombre. C’est très dur cette chaleur, Lola en souffre et moi je dois affronter des migraines quotidiennes ! La nuit, c’est pire, nous dormons dans un four ! L’ achat de 2 ventilateurs nous permet de brasser un air à 35º… dans un bruit assourdissant ! Autant dire que nos nuits sont brèves et que l’humeur de chacun commence à se noircir… Vendredi, après l’école, nous retrouvons notre guide qui nous montre de jolis singes

et nous emmène visiter un atelier de filigrane.

Les ouvriers artistes,avec une patience et une habilité exemplaire, jouent avec des fils d’argent et composent des bijoux uniques.

D’aprés notre guide, BEF serait le premier camping car a avoir à sa connaissance, franchi les frontières de Monpox

Samedi matin, ça y est, nous atteignons Carthagène.

Nous cherchons un bivouac toute la journée et finalement, nous optons pour un grand parking gardé, en face la mer.

Le parking est un peu sale et au premier abord me rebute un peu, mais il y a de l’eau, l’endroit est surveillé 24/24 et il nous faut juste traverser la route pour nous jetter dans la mer alors, c’est décidé c’est ici que nous passerons notre dernière semaine en Colombie.

Le dimanche, c’est baignade à outrance, l’eau est à 30º, l’air a 35º, les vagues sont parfaites pour que nous peaufinions notre style en body board.

Tout serait parfait si une fois sur le sable, nous n’étions sollicités toutes les 2min par les vendeurs ambulants . Massage, tresse, lunettes de soleil, tee-shirts, boissons, fruits…crevettes marinées, statuettes, dessins, beignets, glaces, cigarettes… C’est un défilé permanent et un peu pénible, en fait, il n’y a que dans l’eau que nous sommes tranquilles !

Le soir, nous retrouvons Nelly et Rodolfo, couple suisse, que nous avions croisé á Cuzco et qui prennent le même cargo que nous.

Mardi après-midi, nous sortons de la ville pour jouer aux petits cochons !!! Direction le volcan del Totumo : de ce volcan, on n’aperçoit qu’un petit cône de boue de 7m, le reste du volcan est enfoui dans le sol.

Après avoir gravi l’escalier, un bain de boue visqueux à souhait nous attend. Sensation unique et déconcertante que de s’immerger dans cette matière gluante et épaisse.

Seul, on ne peut y entrer tellement la boue est dense.Une fois sur le ventre, c’est grâce à des efforts impressionants que l’on parvient à se retourner, et debout, impossible de s’enfoncer alors que sous nos pieds il y a 2 000m de profondeur… Le rinçage se fait dans une lagune chaude où des femmes nous attendent pour nous “décrasser” vigoureusement.

Jeudi soir, nous visitons Carthagène,

cette ville est tout simplement magnifique.

Ancien coffre fort des conquistadors espagnols qui faisaient partir du port tout le butin amassé et pillé dans les différentes villes d’Amérique du sud, la ville a connu de nombreuses attaques de pirates. Pour protéger leurs richesses, les Espagnols ont construits autour de la cité, des remparts et plusieurs forts. Le centre est très bien conservé, les maisons aux couleurs pastel et leurs balcons en bois,

les nombreuses places verdoyantes, les arcades…

La ville était aussi un des bastions du commerce d’esclaves et doit sa richesse et l’existence de somptueuses demeures à ce sombre trafic.

Nous rentrons en calèche vers notre parking situé dans le quartier moderne de Bocagrande.

Autour de nous les buildings rivalisent de hauteur et contrastent fortement avec l’architecture du centre historique.

A l’unanimité, nous décernons à Cartagena le prix de plus belle ville coloniale de toute l’Amérique du Sud !

La semaine se termine par une visite à l’hopital, rien de grave, une otite pour Robin et une angine pour Lola, excès de ventilateur et de baignade…

Voilà, c’est fait, nous avons traversé le continent sud américain du Sud au Nord, 35 000 km, 6 pays traversés, 11 mois sur les routes, des paysages sublimissimes, des rencontres passionnantes, des populations authentiques, des rires, des larmes, des petits bobos, des petites frayeurs …

Demain , BEF rentre au port, l’ aventure va continuer … en route vers l’Amérique centrale !!!

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3 septembre 2009 : Latitude 0º 00. 00’

Voici le programme des prochaines semaines :
Le 4 Octobre, nous embarquons avec BEF à bord d’un bananier au départ de Cartagène (Colombie) à destination du Costa-Rica. Il nous reste donc un petit mois pour parcourir plus de 2500 km.
Jeudi 3 septembre, nous quittons Manta et ses plages pour rejoindre les Andes. La route assez mauvaise

passe au milieu de forêts tropicales. Les vallons verdoyants, la température moite, les vendeurs de banane et de fruits sur les bords de la route, les gens allanguis dans les hamacs devant leur maison …C’est dans ce joli décor que BEF choisit de faire des siennes et se refuse brutalement à avancer… plus de puissance, nous roulons à 40 km/h. Les voyants s’allument sur le tableau de bord et clignotent en alternance !!! Le livret Iveco nous annonce clairement la couleur : “panne grave, contactez votre garage Iveco le plus proche !” Au fait, il est où notre garage Iveco le plus proche ? Ah oui, à Quito, à 250 km !!! Olivier éteint la bête, la rallume, de temps en temps les voyants s’allument, puis s’éteignent et pour finir, BEF se met à cracher une fumée noire et épaisse digne des camions les plus polluants du continent ! Nous sommes près de la ville de Quevedo, nous décidons d’aller chercher secours auprès d’un garage. Toyota, c’est pas mal, ils ont des moteurs modernes ça doit ressembler un peu à Iveco ! Les employés sont très aimables, Olivier leurs expose le problème, il explique que notre filtre à aire ne tient plus, que peut-être la poussière de la mauvaise route à bloquer les injecteurs, le mécano semble sceptique, mais il répare quand même le filtre. Pour le reste, le diagnostique ne peut être établi qu’avec un ordinateur…et oui, nous redoutions d’être confrontés à ça un jour, mais voilà c’est fait ! Le moteur trop moderne de notre engin nécéssite un bilan électronique qui dépasse les compétences des garages sud-américains. Mais le garagiste nous redonne malgré tout espoir…il connait quelqu’un qui possède les programmes et l’ordinateur pour faire les diagnostiques de panne sur Mercedes. Pas de temps à perdre, il nous y emmène. L’ordinateur se connecte, mais malheureusement, les programmes de diagnostiques s’adressent aux voitures, toutes les marques défilent, mais bien sûr pas d’Iveco… Tout le monde est désolé pour nous, BEF ne dévoilera pas sa faille ! Tant pis, nous décidons de dormir ici, il parait que la nuit porte conseil !!!
Vendredi matin, au démarrage, les voyants sont tous éteints, BEF ronronne normalement et plus de fumée noire à l’horizon !!! Alors on décide d’avancer, de poursuivre la route, en faisant confiance à notre bon camping car qui jusqu’alors, ne nous a jamais déçu. Le test va être vite fait, car nous retrouvons les Andes et des altitudes qui frôlent les 4000m. BEF a besoin de toute sa puissance pour franchir les nombreux cols…

et il y parvient avec brio !!! Le mystère restera entier, mais puisque ça marche, on avance …
Si tôt passés de l’autre côté de la cordillère, nous retrouvons les paysages et une population andine que nous connaissons bien. De ce côté, la végétation est toute autre, les versants des montagnes sont plus arides, les paysans cultivent de petites parcelles de quinoa et de pommes de terre… Partout des enfants au visage tanné et aux grands yeux noirs surveillent leur petit troupeau de moutons. Première halte : la laguna Quilotoa.

Cette lagune se trouve à 400m de profondeur dans le cratère d’un ancien volcan. Nous arrivons en fin d’après-midi, le vent souffle très fort nous empéchant presque d’avancer. De plus, l’ascencion a été un peu rapide et Lola souffre de l’altitude : maux de tête et vertiges. Nous passons la nuit à 3 800m au bord du cratère. Insomnie pour toute la famille à cause de l’altitude et du vent tempétueux qui nous secoue dans tous les sens ! Samedi matin, le vent n’a pas faibli, nous renonçons à la randonnée de 3h qui descend au bord de la lagune. On décide de redescendre un peu pour se réadapter plus doucement .
L’Equateur est aussi le pays des volcans, pas moins de 20 sommets se dressent dans cette partie du pays. Nombre d’entre eux sont actifs. Celui que nous allons voir fait parti des plus hauts ( 5897m) et des plus beaux. Un parc national porte son nom : le parc Cotopaxi.

Le volcan a le sommet recouvert par les glaces, il se dresse majestueusement au milieu du parc. Après une petite ballade autour d’une jolie lagune,

nous décidons de monter avec le camping-car jusqu’au refuge situé sur le versant nord du volcan à plus de 4800m. Encore une fois, BEF arrive à se hisser jusqu’en haut d’une piste bien éprouvante.

Une fois là -haut, il est possible d’aller toucher les glaces du Cotopaxi

après une heure de marche…

Mais, c’est sans compter le vent violent et glacial qui souffle ici ! Seul Olivier est prêt à relever le défi, nous, nous l’attendrons bien à l’abris…

Au bout d’une heure et demie, il revient gelé et déçu, trop dur, trop froid et trop loin la neige éternelle… Nous redescendons au bord de la lagune, pour un bivouac de rêve,

seuls au monde face à ce volcan sublime.
Lundi 7 septembre, on rejoint la panaméricaine en direction de Quito. La capitale de l’Equateur est décrite dans nos guides comme un bijou de l’art colonial.

Le quartier historique est classé à l’Unesco . Mais Quito est aussi une ville moderne et la “ville nouvelle”est une succession de buildings, hôtels modernes et boutiques branchées. Nous trouvons une petite cour d’hôtel pour stationner pendant quelques jours. Pour avoir un aperçu général de la ville,

nous prenons le téléphérique construit sur les flancs du volcan Pichincha. Terminus : la Cruz Loma, 4 100m. Quito est situé au fond d’une haute vallée andineentourée de montagnes et volcans.

Ensuite, nous découvrons le centre historique, de belles églises, de beaux bâtiments…on sent presque comme une petite lassitude, non ? Alors soyons fous, visitons pour une fois une de ces églises par l’envers du décor !!!

Les tours et le clocher de La Basilica del Voto National vont nous donner quelques sensations fortes… Les enfants aujourd’hui, séance escalade. On commence l’ascencion par un escalier classique, ensuite sur une petite passerelle en bois,

on passe au dessus des voûtes, au bout de la nef, une échelle raide nous amène au premier niveau d’une des tours et ensuite 2 échelles rouillées successives adossées à la façade nous permettent d’atteindre le plus haut niveau de la tour…

Les enfants et Olivier adorent et moi j’évite de regarder en bas .

Mercredi, j’entraîne ma petite troupe à la découverte d’un immense artiste équatorien : Oswaldo Guayasamin. Ce monsieur a consacré une grande partie de son oeuvre aux indigènes qui ont tant souffert à l’arrivée des conquistadors.

Pour que l’on n’oublie pas ces milliers de morts et que l’humanité ne connaisse plus ce genre de tragédie, il a construit “La Capilla del Hombre”sorte d’oeuvre d’art /musée dédié à l’éternel espoir d’un monde meilleur !

Nous sommes séduits par ses peintures et ses fresques monumentales.

Ensuite nous visitons son ancienne propriété transformée en musée, l’occasion de contempler sa collection privée d’objets précolombiens.
La visite de Quito se termine, elle fut brève mais nous laissera de bons souvenirs.
Jeudi 10, maintenant une urgence s’impose, il nous faut trouver une usine de gaz pour remplir nos 2 bouteilles. En général, nous trouvons facilement, en plus le gaz en Equateur est vraiment très bon marché. Cette fois, c’est un peu plus compliqué, l’usine n’est pas sur notre route et nous faisons un bon détour pour nous y rendre.

En plus, les employés ne sont pas très préssés et nous font patienter 2 bonnes heures !!! Enfin, nous aurons gagné en patience durant ce voyage… Il est plus de 17h, pas de bivouac en vue, on décide de la reprendre la route. Notre GPS nous indique que nous ne sommes plus très loin de franchir la ligne de l’Equateur, alors on continue, ce soir on veut dormir dans l’hémisphère Nord !!! On suit avec une certaine excitation la descente des degrés et des minutes, et au moment où le GPS affiche 0º 00. 00’,

c’est la fête !!! Par contre, rien sur la route, même pas un petit trait !!! Première nuit en hémisphère Nord (sur une station service), ça mérite bien un petit apéro avec une bonne terrine de campagne !!! Le lendemain les caprices de la route, nous font repasser dans le côté sud du globe, et c’est ainsi qu’un peu plus loin, à Cayambe , se dresse un monument signalant : mitad del mundo.

Cette fois, c’est officiel nous sommes bien sur la ligne virtuelle de l’Equateur, la seule, l’unique, mesurée au degré près par l’armée.
Au moment où nous franchissons cette ligne, nous sommes à peu près au milieu de notre voyage, sur le chemin du retour en quelque sorte…
Notre périple en Equateur touche à sa fin, pour ce dernier week-end, nous allons une dernière fois nous méler à la foule et à la population du pays pour le marché hebdomadaire d’Otavalo. Mais avant de rejoindre la dernière grande ville de notre parcours, nous empruntons des chemins de traverse pour admirer les lagunas de Mojanda…

La piste que nous allons suivre nous entraîne dans des paysages magnifiques,

mais les nuages de poussière que BEF déplace me laisse présager du pire en ce qui concerne l’habitacle… Je ne suis pas déçu du résultat, la poussière brune et fine s’est bien infiltrée PARTOUT, dans tous les recoins, mais pour un fois, je ne cède pas à l’appel de l’aspirateur, allons nous balader, le ménage attendra.
A Otavalo, se tient tous les samedi, un immense marché.

Les rues sont bondées, les vendeurs ambulants nombreux,

les étals proposent des mets de toute sorte,

pour certains peu appétissants… Une place de la ville est consacrée à l’artisanat. Nous négocions quelques articles (maintenant, on sait y faire !), mais l’artisanat nous déçoit, rien de nouveau ici, en fait nous voyons les mêmes produits depuis la Bolivie ! L’après-midi, nous allons observer les rapaces et autres oiseaux de proie au Parque condor.

L’occasion de voir de prêts tous ces oiseaux qui planent dans le ciel équatorien y compris le gigantesque condor des Andes!!!

Ce petit mois passé en Equateur ne nous a permis de découvrir qu’une partie de ce petit pays aux multiples facettes. Nous reviendrons…plus tard ! Maintenant, en route vers la Colombie …

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