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26 novembre 2009 : Salut à toi Guatemala !

Jeudi 26 novembre, après un passage de frontière rapide,

BEF fait ses premiers tours de roues sur le sol Guatémaltèque. Notre premier arrêt est prévu à Antigua. Nous arrivons de nuit,

et d’emblée nous sommes séduits par cette ville coloniale. Le centre ville est interdit aux gros véhicules, mais profitant d’une borne manquante, nous entrons dans le cœur de ville. Nous cherchons la police touristique, qui met à disposition des voyageurs, un terrain sécurisé. Mais personne ne semble connaître cet endroit. Alors on tourne un peu, pour finalement se retrouver bloqués dans les rues délimitées par les bornes. Le demi-tour s’impose, Olivier manœuvre au millimètre et le spectacle est garanti ! Nous finissons quand même par trouver la sortie et un peu plus tard, le fameux terrain de la police.

Le lendemain matin, nous découvrons notre petit Sarajevo…

Les ruines nous entourent, l’herbe haute et la végétation sauvage laissent peu de place à notre petit salon d’été, les sanitaires sont un peu repoussants, mais quel luxe de pouvoir rester dans un tel endroit, sécurisé  ( policiers et chiens de garde 24h/24), gratuit et

à 5min à pied du centre d’Antigua.

En plus, nous avons le droit tous les matins à notre petit “crachat” volcanique du menaçant volcan Fuego.

Les 3 jours suivants seront consacrés aux évaluations nº4 du CNED :

3 jours de paix, d’amour et d’harmonie !!!

Franck s’éclipse en ville pendant que nous surveillons nos élèves…

Nous avons tous hâte d’en finir avec ces évaluations, car après, une semaine de vacances nous attend ! Samedi soir, Franck et Olive se payent une petite virée by night et vont écumer les bars de la ville. Lors de leur retour tardif, ils trouvent le portail fermé ; et oui, chez les policiers c’est permission de 22h, pas plus ! Courageux et téméraires, ils font le tour des ruines essayant de trouver un mur à escalader, la tentative échoue, les chiens les ont reniflés et les attendent tout crocs dehors en bas du mur ! Plus qu’une solution, réveiller le flic de garde… c’est Franck qui s’y colle en tambourinant sur le portail. Ensuite, de leur air d’enfants sages, ils s’excusent pour le dérangement en promettant bien sûr de ne pas recommencer !!!

Dimanche soir, nous avons la bonne surprise de voir arriver un camping car français, avec à son bord une sympathique famille ardéchoise. Ils voyagent pendant un an, des USA à Ushuaïa…

Lundi matin le réveil sonne à 5h15 : aujourd’hui, nous allons braver les éléments les plus hostiles, nous allons repousser nos limites, nous allons escalader le volcan Pacaya ! Parmi les 38 volcans que comptent le Guatemala, c’est le plus actif. Culminant à 2 600m d’altitude, il est assez facile d’en atteindre le sommet et de voir, si la chance est au rendez-vous, la lave bouillonnante se répandre sur ses versants. Le mini-bus nous prend à 6h15, sur la place principale. A son bord une dizaine de touristes. Il faut compter une heure et demie de route environ. Au bout de 20min, le chauffeur reçoit un coup de fil et fait demi-tour. Il nous informe qu’il a oublié 2 touristes à Antigua ! Nous attendrons 20 bonnes minutes de plus que les touristes oubliés nous rejoignent en taxi ! Il s’agit en fait d’une autre famille française, en voyage d’un an également. C’est incroyable ce que les français voyagent !!! Nous reprenons la route, et cette fois nous tombons au beau milieu d’une manifestation.

Impossible de passer, nous sommes bloqués. Un terre plein coupe la route en 2 voies, après avoir hésité un moment et n’y tenant plus, notre chauffeur de bus survolté tente le franchissement du terre plein. Il nous fait tous descendre pour alléger le véhicule. Les pneus crissent, glissent sur les bordures, le bus se cabre et finalement franchit l’obstacle dans un rugissement plaintif. Nous sommes de l’autre côté de la voie maintenant, mais la route que pensait prendre le chauffeur est elle aussi bloquée. Consultation générale dans le mini-bus, qu’allons nous faire ? L’annulation de l’excursion nous pend au nez ! Le conducteur passe plusieurs coups de fil et finalement, il redémarre et nous fait prendre des chemins de traverse. Nous irons coûte que coûte à Pacaya, une mauvaise piste nous y conduit, nous souffrons pour le bus, mais le chauffeur semble de plus en plus décidé ! Enfin, avec 1 bonne heure et demie de retard, nous arrivons sur le site. Il nous reste 4 km à parcourir à pied, 800 m de dénivelé. Le chemin est rude,

nous grimpons les enfants sur des chevaux pour la première partie de ascension.

Les 2 premiers kilomètres grimpent à travers la forêt, nous admirons les 3 autres volcans actifs qui entourent la ville d’Antigua.

Le plus dur reste à venir,

nous attaquons la face du volcan recouverte de lave durcie et de pierres volcaniques .

Les cailloux roulent sous nos pieds,

il fait chaud, dur dur. Les chevaux ne peuvent plus accéder à cette partie de l’ascension. Le sommet approche, mais nous ne l’atteindrons pas, le spectacle a lieu avant. Le guide nous donne quelques consignes de sécurité : rester groupés comme une famille, faire attention où l’on met ses pieds, taper un peu le sol avant d’avancer, pour être sûr qu’il est stable et solide et qu’on ne va pas se retrouver les 2 pieds dans la lave ! OK, les consignes de sécurité c’est fait, on y va ! La chaleur augmente, on n’ose pas poser la main sur les roches, elles ont l’air encore bien chaudes, on se concentre sur nos pieds… surtout ne pas déraper ! Et là, on commence à apercevoir les premiers filets rougeoyants de la lave incandescente,

et puis c’est une poussée plus importante à laquelle nous assistons,

la lave s’écoule, tranquillement, en une masse épaisse et visqueuse. Incroyable, cela se passe à quelques mètres de nous !

Olivier Franck et les enfants vont chatouiller la lave avec un bâton qui s’enflamme instantanément.

Séance photo, dans l’euphorie on en oublierait presque les mesures de sécurité !

Spectacle inouï et fascinant : “Dans la peau d’Haroun Tazieff”.

La descente est beaucoup plus rapide,

notre chauffeur nous attend un peu speed, il lui reste 1 heure pour être à Antigua et récupérer son prochain groupe de touristes ! Il fait tout son possible, mais le pauvre va encore devoir s’arrêter, cette fois c’est la crevaison !

Ce n’était vraiment pas son jour !!!

Mardi, nous quittons temporairement Antigua pour un autre site incontournable du pays : le lac Atitlan .

Ce lac est considéré comme un des plus beaux au monde, entouré de volcans posés dans une végétation verdoyante. Cette image idyllique fait peut-être partie du passé car le lac est complètement envahi par une algue brune depuis quelques mois (due à la pollution) et a perdu sa belle couleur azur. Nous faisons nos premiers achats artisanaux dans les étals de Panajachel. Tout est beau, retenez-moi ou je fais un malheur…

Mercredi matin,

nous prenons un bateau

qui doit nous mener sur 3 des villages qui entourent le lac.

Nous avons pris un circuit organisé et on va vite le regretter. Le bateau avance plus que lentement et une fois débarqués, le pilote nous autorise 45 min de visite du village (au lieu de 1h30). C’est court et nettement insuffisant pour s’immiscer dans la vie de ce petit village.

Ici les gens ont conservé leurs coutumes,

les couleurs des costumes traditionnels sont différents dans chaque village.

Les femmes et les fillettes portent en majorité ce costume, quant aux hommes,

la tradition semble plus suivi par les anciens !

Ces gens ont l’air heureux dans leur petit village semi-isolé.

Nous reprenons le bateau

pour une éternité jusqu’à la deuxième escale du parcours, Santiago, le village le plus important. Là le temps qui nous est imparti est de 1h (au lieu de 1h30) ! Nous commençons à râler, ce n’est pas du tout ce qui était prévu dans l’excursion. Mais le pilote nous tourne le dos et n’écoute absolument pas nos revendications ! Nous prenons deux tuc tuc avec guide

pour nous faire voir rapidement les points d’intérêts : le lavoir maya, où les femmes viennent encore laver leur linge

et surtout Maximon, un personnage vénéré par les mayas, qui est sous haute surveillance, habillé, cravaté, enfumé…

La visite est vraiment trop rapide, nous ruminons en remontant sur le bateau qui nous traine 1heure et demie plus tard sur le troisième village,

le plus petit des 3. Là c’est 30 min chrono ! En plus, très peu d’intérêt à part les femmes que l’on voit tisser dans leur maison.

C’est décidé, nous ne rentrerons pas en bateau, nous désertons et montons à bord d’un pick-up collectif, moyen de transport le plus utilisé dans le coin !

On se tasse un peu avec les locaux et c’est cheveux au vent que nous rentrons à Panajachel. Bien sûr, nous ne manquerons pas d’aller exprimer notre mécontentement à la charmante dame qui nous a vendu l’excursion la veille… Elle est désolée, nous assure que personne n’est jamais venu se plaindre, et que donc elle n’est pas au courant des pratiques douteuses du pilote ! Oui mais nous madame on est Français, alors c’est un peu dans nos gènes de râler !

Jeudi matin , nous filons vers Chichicastenango, c’est jour de marché, le plus grand du pays.

Franck doit faire ses petites emplettes avant de repartir !!!

Ici le marchandage est de mise, cela fait parti du jeu, mais à la longue il devient épuisant.

Le marché est très étendu, riche en couleurs,

et on est vraiment au cœur du Guatemala typique.

Le plus dur pour moi est de résister à l’assaut permanent des enfants qui nous proposent des petites choses… alors je craque et pour quelques quetzales, je collectionne les objets inutiles.

Ils sont tellement beaux ces enfants avec leurs grands yeux noirs, leurs magnifiques cheveux et ils savent bien nous amadouer !

Le soir nous retournons à Antigua, le voyage de Franck touche à sa fin et nous voulons fêter dignement son départ. Nous passerons cette dernière soirée avec la famille ardéchoise autour d’un curry de poulet divinement cuisiné par Manu. Quelques rhum pour nous réchauffer, car à Antigua les nuits sont assez fraîches, ce n’est pas plus mal, Franck se réhabitue et le choc sera moins brutal avec la température parisienne hivernale…

Samedi ça y est, c’est l’heure des séparations.

Franck tu vas nous manquer !!! En tout cas tu as été un partenaire exemplaire. Copilote, chef vaisselle, baby sitter…tu t’es glissé dans notre 9m2 comme un poisson dans l’eau, c’est quand tu veux pour un autre mois de vadrouille… au fait, on a fait 2 600 km avec toi !

Le soir, on se fait une petite sortie nocturne.

Diner au Mac Donald qui il faut le signaler est un endroit magnifique d’Antigua. Ensuite, nous assistons à un petit concert donné par un orchestre de jeunes.

Noël approche, les rues sont décorées, et très animées…

Dimanche nous échangeons nos bonnes adresses avec la famille Corbasson qui reprend la route en fin d’après-midi. Nous nous donnons rendez-vous l’été prochain en France, ils habitent à côté de Pierrelatte, une ville où nous avons déjà quelques attaches.

Le lendemain nous quittons à notre tour notre petit Sarajevo,

nous mettons le cap sur les forêts tropicales humides, un des seuls endroit du pays où l’on peut encore observer le sublime et rarissime Quetzal. Cet oiseau somptueux surnommé oiseau serpent par les Mayas à cause de sa longue queue, est la mascotte du pays, la monnaie a même pris son nom et on le trouve dessiné sur tous les billets. Mais l’oiseau sacré est très difficile à voir. Le guide du routard nous donne un bon tuyau, près de la réserve il y a un petit hôtel et dans le jardin, avec un peu de chance on peut y voir le fameux Quetzal. Les propriétaires nous permettent de bivouaquer sur leur parking et Andrea leur petite fille nous emmène aussitôt sur la piste du serpent à plumes… 5 min plus tard, nous avons beaucoup de chance, l’oiseau se montre.

Il est assez loin, tout en haut d’un arbre, mais on est charmé par sa forme originale, sa queue immense verte et bleue séparée en deux, son ventre rouge et sa tête de petit poussin bleu. Lors de son envol il nous révèle toute sa splendeur. Voilà un rendez-vous réussi avec la nature !

Mercredi 9 décembre, nous allons jusqu’à Coban, par hasard nous déjeunons dans un resto tenu par une française qui nous fait découvrir une délicieuse cuisine kekchi.

Ensuite nous roulons

jusqu’au village de Lanquin. Les 20 derniers kilomètres sont de la mauvaise piste et plusieurs fois nous raclons le sol… Enfin, après quelques frayeurs ( je parle essentiellement pour moi ), nous bivouaquons au vert, sur la belle pelouse d’un centre touristique.

Nous réservons un bus taxi pour le lendemain, car la piste qui mène aux piscines naturelles de Semuc Champey est très difficile.

Départ à 9h, on fait le tour des hôtels pour ramasser les quelques autres touristes et nous voilà partis pour une belle balade au grand air à l’arrière du mini-bus.

Pendant ces 10km, nous apprécions le paysage couvert de forêts tropicales, les petites maisons complètement dissimulées dans la végétation, les villageois souriants sur le bord de la route… 1h plus tard nous arrivons sur le site de Semuc Champey.

Ici la rivière plonge brutalement dans un tunnel

au-dessus duquel se sont formées une succession de 8 piscines d’eau limpide et turquoise.

Nous passons de l’une à l’autre en sautant ou en descendant le long des toboggans naturels.

Une journée pleine de bonne énergie

entre eau et forêt.

Jeudi matin après l’école, nous continuons la route en direction des grottes de Candelaria. Sur notre carte, la route qui y mène est tracée en blanc, ce qui signifie piste. Celle que nous avons empruntée la veille était également signalée en blanc et elle était très mauvaise, mais bon on décide d’y aller quand même, 50 km, ce n’est pas grand chose… On va vite se rendre compte que BEF a atteint ses limites.

La piste est vraiment dure et en plus ça monte raide. Après quelques km, nous sommes obligés de renoncer. Mais le plus délicat va être de trouver un endroit pour faire demi-tour.

Un bus et un camion qui nous suivent ont l’air pressés et on les empêche de passer. Olive se colle à la paroi de la montagne et le bus nous frôle dangereusement,

ensuite marche arrière et dés que la piste s’élargit un peu, Olive tente le demi-tour. C’est la première fois du voyage que nous reculons devant l’obstacle !!! Le plus ennuyeux c’est que nous devons faire 100 km de plus pour atteindre ces fameuses grottes. Mais là encore, les cartes ne sont pas fiables et nous avons beaucoup de mal à les trouver. Après plusieurs aller et retour sur la route, nous localisons enfin l’entrée du site. C’est un spéléologue français qui a découvert ces grottes il y a une trentaine d’années. Depuis il a ouvert un lodge et un restaurant et organise des excursions souterraines.

Les grottes de Candelaria s’étendent sur plus de 30 km et sont les plus importantes d’Amérique centrale. Nous partons avec un guide du coin faire une balade dans l’inframonde…

Plusieurs entrées se dissimulent dans la jungle, et sitôt franchit le pas, nous pénétrons dans un univers extraordinaire. Les stalagmites et stalactites formés par les infiltrations croissent d’un millimètre par an et forment des sculptures variées.

La hauteur de la grotte atteint par endroit les 100 m.

Le peuple Maya utilise encore aujourd’hui ce lieu pour y célébrer ses croyances,

tout comme le faisaient ses ancêtres, en témoigne cette vasque naturelle qui recueille l’eau de ruissellement et sert de bénitier.

Véritable cathédrale naturelle,

la grotte est semi-éclairée par endroit

par des “fenêtres” au nombre de 9.

A toute heure du jour, l’éclairage y est donc différent et les nuances,

les ombres des parois changent et dessinent de multiples reliefs.

Au retour, nous déjeunons au restaurant du français où le chef cuisinier nous a préparé un bon bœuf bourguignon…

Après cette expédition souterraine, retour à la réalité, nous avons un pneu crevé à l’arrière, il nous faut le faire réparer. Nous trouvons un petit atelier de “pétassage” et pour la modique somme de 5 euros, nous repartons avec un pneu remis à neuf.

Nous filons vers le lac de Peten Itza,

petite promenade dans la ville insulaire de Flores,

mais c’est à El Remate un peu plus loin au bord du lac, que nous trouvons un bivouac agréable.

Les eaux cristallines du lac ont une belle couleur turquoise qui invitent à la baignade.

Dimanche après-midi, nous levons le camp pour les ruines de Tikal. C’est notre premier rendez-vous avec les ruines Mayas. Ce site fut l’une des plus importantes cités de l’empire Maya. Nous prenons un guide pour la visite prévue à 6h le lendemain matin . Nous pénétrons dans la jungle sous la brume du petit matin, les singes araignées font déjà des acrobaties

et les toucans volent dans l’air frais matinal. A l’entrée du site, un magnifique ceiba se dresse à une hauteur vertigineuse.

Arbre sacré pour les Mayas, qui le considérait comme l’arbre de vie à cause de ses profondes racines et de ses branches déployées haut dans le ciel. Tikal, c’est avant tout un site étonnant, construit en pleine jungle. Les ruines qui ont été découvertes à la fin du 19 ème siècle, s’étendent sur 16 km2 et comprenaient 3 000 édifices. La cité atteint son apogée vers les années 700 apr. J-C, environ 150 000 personnes vivaient ici. Notre guide nous amène vers les pyramides et les temples les mieux restaurés. Nous commençons par le temple IV, du haut duquel la vue est très belle, mais pour l’instant, la brume matinale ne nous laisse que deviner le sommet des plus hauts temples. Le travail de restauration est titanesque, la cité a quasiment disparue sous une végétation dense pendant 10 siècles.

Les Mayas étaient de grands bâtisseurs, ils avaient une connaissance fine de l’astronomie, possédaient un alphabet de plus de 200 glyphes et un système arithmétique poussé. Et non ils n’avaient pas prévu la fin du monde pour 2 012, c’était juste pour eux la fin d’un cycle de plus de 5 000 ans !

Sur la place principale de la cité,

le temple du jaguar fait face au temple II.

Du sommet du temple II (environ 40 m), nous admirons dans son ensemble l’acropole, le temple du jaguar et autres édifices.

Les Mayas vénéraient en plus de leur roi, plusieurs dieux dont Chac, le dieu de la pluie dont nous pouvons admirer l’énorme masque sculpté.

Une ascension vertigineuse nous conduit au sommet du temple V

et une fois là-haut,

nous avons un panorama fabuleux sur le site.

Le soleil n’est toujours pas de la partie, je prends le chemin du retour avec les enfants pendant que notre photographe repart à l’assaut du temple IV en espérant une éclaircie.

En chemin, nous allons encore observer les grands singes araignées et notre premier fourmilier.

Voilà, notre voyage au Guatemala s’arrête là. Ce pays est vraiment le plus authentique des pays d’Amérique centrale, une fois encore nous aurions aimé mieux le connaître, mais les semaines et les mois défilent, il nous reste encore beaucoup à voir. En plus Noël approche et nous avions prévu de le passer au Mexique…alors en voiture !!! Dans l’empressement, Olivier roule un peu trop vite pour notre pneu fragilisé et le pneu éclate dans un grand fracas . Allez Olive, au boulot !!!

Je ne peux terminer cet article sans vous souhaitez à tous, d’excellentes fêtes de fin d’année. Vous allez bien sûr nous manquer profondément familles et amis, c’est notre deuxième Noël loin de notre bonne vieille France et forcément l’éloignement se fait plus douloureux à cette période de l’année, mais nous allons tenir le coup, nous avons conservé jalousement nos 2 petites boîtes de foie gras envoyées par ma chère sœur et nous le dégusterons non pas près de la cheminée, mais à l’ombre des cocotiers !

Alors pour 2010, on vous souhaite évidemment le Bonheur avec un grand “B”, la Zénitude avec un grand “Z”, l’Amour avec un grand “A”… Pour nous 2 010 sera l’année du retour, donc ce sera plutôt Déprime avec un grand “D” ! Non je blague, rien qu’à l’idée de tous vous revoir dans quelques mois …

Notre cœur fait BOUM !!!!

EXCELLENTE ANNÉE 2010

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6 novembre 2009 : O’brother

Vendredi 6 novembre, direction l’aéroport de San Jose pour accueillir Franck, le frère d’Olivier.

10h30, il arrive un peu fatigué mais ravi d’être enfin là, après 20 h de voyage! Et nous on est bien content de le voir !

Pas de temps à perdre, nous filons vers la Péninsule de Nicoya et ses belles plages. En chemin, nous faisons une halte à Chasqui,

petit village d’artisans qui doit sa popularité à ses charrettes en bois peintes.

Nous arrivons vers 15 h à Puntarenas, le port d’où partent les ferrys vers la péninsule. Une fois encore, BEF va faire du bateau. Après une heure trente de navigation,

nous débarquons à Paquera . Il fait nuit, il pleut, la route est en très mauvais état, bref nous donnons un petit aperçu à Franck de ce que tout bon voyageur averti ne doit jamais faire : chercher un bivouac de nuit ! Mais bon, Olivier veut trouver un premier bon bivouac à 5, alors il transgresse les règles. Vers 19h, on trouve enfin un endroit pas trop mal, sur une petite plage, seul bémol, le bar d’à côté pousse les watts de sa sono un peu fort !

Franck est tellement crevé de son voyage, qu’il passera malgré tout une bonne première nuit. Lola lui laisse sa “chambre” et dort dans le salon sur les canapés. Réveil aux aurores, un peu d’école et on reprend la route vers Montezuma . Les routes de la péninsule sont assez pitoyables et nous avançons lentement, une fois arrivés, le plus difficile reste la recherche d’un endroit agréable pour se poser quelques jours et permettre à Franck de accommoder à notre vie de nomades ! Après avoir chercher vainement sous une pluie battante le “pur” spot, nous rencontrons par chance un chauffeur de taxi qui nous emmène sur un terrain qui sert de camping.

L’endroit n’est pas mal du tout,

à quelques mètres d’une belle plage,

et il y a de l’eau, ce qui pour nous veut dire : confort, luxe et autonomie de plusieurs jours ! Allez Franck, vas-y, saute dans ton maillot et plonge dans les vagues du Pacifique !

Dimanche, nous partons crapahuter dans la réserve de Cabo Blanco.

Mal équipé pour affronter les 10 km de sentiers boueux et escarpés,

Franck vivra ses premières sensations d’aventurier en marchant plus de 2 km pieds nus dans la boue, après avoir casser une de ses tongues ! Pique-nique sur la plage,

réparation de fortune de la chaussure défectueuse

et nous reprenons le chemin du retour . Le soir nous sommes tous vannés…

Lundi au programme :

promenade à cheval sur la plage . Et oui, il y a des clichés auxquels on ne veut pas échapper ! Cette fois ce sont les chevaux qui empruntent des sentiers boueux et pentus,

nous nous contentons de nous accrocher à la selle en espérant que notre monture ne va pas glisser . Nous longeons ainsi les plus belles plages de la péninsule et une fois sur le sable,

les chevaux ne se font pas prier pour se lancer dans un galop grisant ! Au bout de la plage, petite halte près d’une cascade.

L’eau fraiche est la bienvenue !

Nous remontons en selle pour le retour,

et là encore, on se la joue cavaliers émérites en galopant comme de vrais pros sous l’oeil envieux des baigneurs ! Le soir,

jeux d’eaux dans les vagues puissantes de Montezuma. Le lendemain, je ne peux plus m’assoir ! Nos dos nous font tous souffrir et nous marchons les jambes légèrement arquées… Pour réchauffer tous ces muscles endoloris, nouvelle séance de marche en terrain inhospitalier. Cette fois, nous voulons atteindre une cascade. Chemin difficile, encore très glissant, nous nous aidons des racines, des lianes, des branches pour avancer.

Mais l’endroit est joli et la cascade nous offre une baignade rafraîchissante !

Mercredi, nous reprenons la route vers le nord de la péninsule. Nous arrivons en vue de Playa Grande

en fin d’après-midi.

Baignade au coucher de soleil…

Ici se trouve l’un des rares lieux de ponte de la tortue Luth. Le parc Las Baulas, a été créé dans le but de maintenir la plage vierge de toute construction. En effet, toute lumière artificielle a pour effet néfaste de perturber les tortues lors de leurs sorties nocturnes. Ces géantes des mers ne sortent de l’eau que pour pondre, et phénomène étonnant, elles viennent pondre à l’endroit même de leur naissance. Autant dire que si la plage est envahie par les hôtels et les restaurants, la tortue ne daignera pas y enterrer ses œufs et donc ne pourra pas se reproduire. Nous allons nous inscrire pour la sortie nocturne. Le rendez-vous est à 19 h, mais bien sûr, rien ne nous garantit que les tortues seront de sortie ! A 19h, nous visionnons un petit film, qui nous explique la tragique et imminente disparition de cette espèce de tortue. Au parc national Las Baulas, tous les efforts sont faits pour maintenir ce lieu de ponte intact et pour protéger les œufs des prédateurs. Une fois sortis de leur coquille, les bébés tortues doivent réaliser un parcours du combattant pour rejoindre l’océan. 10% seulement des œufs pondus deviendront un jour tortue adulte. En plus, il est pour eux nécessaire de sentir sous leurs pattes le sable de leur plage de naissance pour pouvoir y revenir pondre un jour à leur tour.

Malgré tous les moyens mis en place, la population des tortues luth ne cesse de décliner et cette espèce de tortue, vieille de plus d’un million d’années risque de disparaitre dans les 10 prochaines années !

Les gardiens patrouillent sur la plage et dés qu’une tortue se pointe, ils préviennent le guide qui nous emmène. L’attente peut être longue, heureusement nous stationnons juste devant l’entrée de la plage, aux premières loges ! Nous attendons motivés jusqu’à 23h, mais les enfants n’en peuvent plus et vont se coucher. Je ne tarde pas à les rejoindre. Vers minuit, toujours pas de signal de tortue, Olivier et Franck jettent l’éponge à leur tour…mais 10 minutes plus tard, le guide tape à la porte du camping car, ça y est : tortue en vue !!! Branle bas de combat, on saute dans nos tongues, et dans un demi-sommeil, nous rejoignons notre groupe. Les consignes sont draconiennes, pas de photo, pas de lumière, pas de bruit, en rang 2 par 2 et toujours derrière la tortue, jamais devant. Nous arrivons près de 2 tortues. La tortue luth est énorme, 1m 50 de long. Les traces qu’elle a laissé dans le sable sont équivalentes à celles d’un tracteur. Elle creuse avec difficulté un trou assez profond dans le sable sec et après une vingtaine de minute, nous la voyons déposer une quarantaine d’œufs blancs et brillants au fond du trou. Une autre tortue marine beaucoup plus petite à choisi le même endroit pour pondre. Les guides les éclairent avec une lampe infra rouge. Nous assistons au retour à l’eau de la petite tortue, mais nous ne pouvons malheureusement pas regarder la tortue luth repartir, toujours dans un souci de moindre dérangement. Bien sûr, c’est un peu frustrant nous aurions aimé en voir plus, ramener une belle photo souvenir, mais on comprend… l’enjeu est de taille !

(trace laissée par la tortue)

Le lendemain nous profitons encore au maximum de la magnifique Playa Grande, l’air tonique du pacifique nous donne des ailes…

Vendredi 13, notre long séjour au Costa-Rica se termine par la visite d’un autre parc national : Rincon de la Vieja. Situé à 800 m d’altitude, la température se rafraichit sensiblement et nous contraint à ressortir les pulls en début de soirée. Les différents sentiers de ce parc volcanique

nous emmènent tour à tour près de trous de boue bouillonnants,

de petites mares en ébullition d’où sortent des vapeurs sulfureuses.

Et puis toujours une végétation exubérante, les figuiers étrangleurs qui ne laissent aucune chance à leurs hôtes parasités.

En fin d’après-midi, nous détendons nos muscles de marcheurs dans une source d’eau chaude bien agréable.

Nous avons passé un mois et demi dans ce pays et plus que jamais nous avons été témoins d’une nature incroyablement riche, variée et fragile. Magnifique Costa Rica, mais pour combien de temps encore ???

Dimanche, nouveau tampon sur le passeport : Bienvenidos a Nicaragua.

Nous voulons encore profiter des plages et nous cherchons un bivouac dans la station balnéaire de San Juan del Sur.

Nos recherches nous éloignent de la ville et c’est ainsi que par hasard nous débouchons sur une plage quasi déserte,

où nous rencontrons une famille française ! C’est vraiment incroyable ces rencontres inopinées ! Anne-Laure, Patrice et leurs 3 enfants sont ravis de nous voir, cela fait 4 mois qu’ils ont commencé leur voyage en camping car et nous sommes les premiers français qu’ils rencontrent. Ils nous conduisent à 500m de là, chez Roy et Karen,

un couple d’américains qui tiennent des cabañas. L’endroit est très accueillant à l’image de ses propriétaires.

Nous allons passer 4 jours chez eux, 4 jours festifs et ludiques. Roy est un sacré personnage, un peu magicien et très joueur.

Ça tombe bien, il va se mesurer aux 2 grands french boys ! Fléchettes, horse shoes, freesby golf et

pocker (bravo Franck pour tes 2 victoires) ! On ne peut pas dire que cette région du Nicaragua nous donne une image authentique du pays. Ici, c’est plutôt gringo land ! Tous les hôtels et cabañas du coin sont tenus par des américains !!! Olivier et Franck en profitent pour aller suivre le match décisif de l’équipe de France dans l’un des hôtels. Roy qui n’a jamais vu un match de foot de sa vie se prend au jeu et se laisse emporter par l’euphorie des 2 frangins lors de la victoire finale !

Le soir, nous fêtons les 9 ans de Cléa dans une ambiance quasi-familiale.

Jeudi 19, l’heure des séparations a sonné… Chacun reprend sa route et Roy et Karen se préparent à recevoir d’autres touristes…

Nous atteignons les bords de l’immense lac Nicaragua dans l’après-midi.

Dans ce lac,sur l´île Ometepe trônent majestueusement le volcan Concepcion et le volcan Maderas. Nous réservons un taxi pour le lendemain afin de faire le tour de l’île.

Départ du 1er ferry à 7h30.

Une heure plus tard nous débarquons. Notre guide taxi nous attend et nous emmène tour à tour découvrir les plus beaux sites d’Ometepe.

Celui que nous préférons est l’ojo del agua,

une grande piscine naturelle remplie d’une eau thermale fraîche.

L’île recense 41 000 habitants et produit essentiellement des bananes et de la canne à sucre. Le tourisme y est important, mais Ometepe a su conservé une vraie authenticité.

Samedi 21, nous arrivons à Granada “la” ville coloniale par excellence du Nicaragua.

Nous dormons le premier soir au centro turistico,

genre de base de loisirs située au bord du lac. Nous cherchons longtemps un endroit pas trop souillé pour nous installer. La vision du lac pollué et de ses abords jonchés de détritus n’est pas très attirante. Pourtant, le lendemain les gens affluent dés 7h00 du matin

et se baignent pour la plupart habillés dans ces eaux troubles !

Dimanche, visite de Granada. La place principale est entourée de maisons coloniales colorées, par les portes entrouvertes

nous apercevons les patios fleuris. Au détour des rues, nous nous attardons sur les détails des portes en bois magnifiques, sur les ferronneries…

puis en haut du clocher de l’église de la merced,

nous admirons les toits de tuiles et la cathédrale qui tourne le dos au lac.

Lundi 23, nous visitons les ruines de Leon Viejo, qui fut au 16ème siècle, la première capitale du pays. L’ensemble est classé à l’Unesco. Les ruines n’ont été découvertes que dans les années 60 . La ville a été abandonné par la population en raison des nombreux tremblements de terre et éruptions volcaniques.

Le site ne nous impressionne pas plus que ça.

Nous roulons ensuite en direction de la frontière hondurienne. Nous dormons sur un parking un peu glauque, mais sécurisé. Entre nos 4 murs et nos fils barbelés, nous sortons quand même la table pour passer la soirée, rien ne nous arrête !

Mardi 24 : journée frontière.

Olive s’est mis la pression pour cette journée. De l’avis de tous les voyageurs rencontrés depuis ces derniers mois, les frontières de ces pays d’ Amérique centrale sont une épreuve de patience… Les douaniers honduriens ne respirent pas la joie de vivre et sont plutôt du genre bourru. Nous ne tardons pas à nous faire alpaguer par les locaux qui nous proposent leur aide contre quelques pièces. Après 2 heures de formalités douanière, nous voilà en Honduras. 126 km nous séparent du Salvador que nous comptons bien atteindre dans la journée. Le Honduras est en pleine crise politique, ce pays nous semble assez triste, nous n’avons pas envie de nous y attarder.

Sur cette route, nous allons passés 9 barrages de police et être contrôlés 7 fois ! Un record ! En plus des papiers du véhicule, des passeports, il faut leur présenter à chaque fois les 2 triangles de sécurité, l’extincteur… et ils nous réclament des bandes réfléchissantes sur les côtés du camion. Mais bon, nous leur expliquons que nous sommes sur leur territoire pour quelques heures seulement, alors de mauvais gré ils nous laissent passer.

En milieu d’après-midi, nous sommes en vue de la frontière du Salvador. La transition est frappante, les douaniers accueillants, la population souriante… Et en plus, les formalités sont minimales nous entrons sur le territoire très facilement !

Nous passons 2 petites journées au Salvador. Le pays vient de subir la violence de l’ouragan Ida et même si les régions que nous traversons n’ont pas été très touchées,

nous sommes contraints de traverser une rivière à guet car le pont a été emporté par la rivière en crue.

Ce pays est lui-aussi bien américanisé ! La chaleur est étouffante, vite, direction la plage

… dernier bain dans le Pacifique

pour Franck !

Prochaine étape haute en couleur : le Guatemala

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