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14 décembre 2009 : Noël dans la Riviera Maya

Pour nous cette année, ce sera Noël sous les cocotiers caribéens, on l’avait prévu depuis le début du voyage, il nous reste une quinzaine de jours pour y parvenir.

Le 14 décembre, nous quittons le Guatemala pour entrer au Belize. Ce petit pays apparaît comme une exception sur le continent latino américain puisqu’il fait partie du Commonwealth et qu’ ici, on parle anglais. La population (250 000 habitants) est majoritairement créole.

Nous avons la malchance de tomber sur des douaniers peu aimables (serait-ce un trait de caractère recherché pour exercer ce métier ?) qui nous prennent de haut, fouillent le camping car et nous confisquent tous les légumes, la viande et les œufs ! Voilà longtemps que nous n’avions pas eu de contrôle sanitaire et nous nous sommes fait avoir comme des bleus. Je suis folle de rage, je demande l’autorisation de rester sur le parking, le temps de consommer quelques-uns de ces aliments (l’heure du dîner approchant) mais ils ne veulent rien savoir et nous font déguerpir. Le Belize, ça commence bien ! En plus, il fait nuit, le passage de frontière s’est avéré assez long et nous ne savons pas où dormir. Finalement nous trouverons un bivouac dans la ville suivante. Nous n’avons pas d’idée précise sur notre cheminement dans ce pays, nous hésitons à aller sur un des nombreux atolls qui bordent la côte du pays, mais le temps couvert et pluvieux nous fait renoncer. Nous roulons vers Belize City,

la plus grande ville du pays.

Ici les vieilles baraques en bois sur pilotis font le concours de la plus bancale,

la ville est sale, on n’a vraiment pas envie de s’y arrêter. Sous les conseils d’ autres voyageurs, nous décidons d’aller au Baboon Sanctuary.

C’est une réserve où vivent plusieurs colonies de singes hurleurs. Nous cherchons un guide dénommé Shane qui a un petit camping et comme par magie, sur la route, sous la pluie, Shane voit passer notre véhicule et nous arrête.

Jeune rasta en total harmonie avec la nature, il nous explique fièrement son concept “’d’éco-lution”( la révolution de l’écologie en quelque sorte, à moins que ce ne soit l’évolution ou la solution de l’écologie ???).

Après avoir étudié le comportement des singes hurleurs, il a constaté que ceux-ci ne descendaient jamais à terre, alors, pour les apprivoiser il a installé entre les arbres de son jardin, des échelles de corde. Les singes s’approchent donc en toute facilité et dégustent tranquillement leurs fruits préférés . Mais ce n’est pas tout, il communique aussi avec eux et nous promet de les approcher dés le lendemain matin. La balade commence dans la jungle et sous la pluie, Shane nous donne à chacun des plumeaux en fibre de coco pour chasser les moustiques. Il nous parle des arbres,

de la rivière Belize qui s’écoule en amont et dans laquelle on pourra se baigner un peu à l’écart des crocodiles si le cœur nous en dit ! Il nous montre un iguane géant percher en haut d’un arbre, et de temps en temps pousse un petit grognement pour appeler les singes. Finalement, ceux-ci sont quasiment dans son jardin et après les avoir repérés, il les appelle, et les singes s’approchent. Nous donnons quelques petits morceaux de fruit à un jeune peu farouche qui n’hésite pas à nous tenir la main.

Les adultes restent un peu en retrait, mais ils sont quand même tout près de nous. Ensuite, Shane nous fait la démonstration incroyable de son “dialogue” avec les singes hurleurs qui comme leur nom l’indique : hurlent.

En reproduisant avec sa voix un cri semblable, il déclenche chez le mâle de la tribu un hurlement puissant. Bien sûr, nous essayons tous de l’imiter sans succès. Le hurlement de ces singes est comparable au rugissement d’un lion et peut être entendu à plusieurs centaines de mètres à la ronde. Ok, nous sommes convaincus l’eco-lution c’est pas mal !

Nous déjeunons d’un bon poulet préparé par la grand-mère de Shane, le business ici c’est une histoire de famille !

On reprend la route en direction de la frontière mexicaine, pour sortir du Belize nous devons nous acquitter d’une vingtaine de dollars par adulte, décidément sympa ce pays ! L’entrée au Mexique sera repoussée au lendemain, car les bureaux ferment à 17h pour les véhicules, nous, nous sommes officiellement entrés au Mexique, mais pas BEF, super, on va devoir trouver un bivouac au beau milieu de la zone franche qui grouille de monde…Le gardien du parking d’un casino nous propose l’hospitalité pour 20 dollars la nuit, ça va pas non ? On n’a jamais payé autant même dans le plus top des campings ! On se gare juste derrière et on passe une nuit tranquille malgré ses mises en garde ! Le lendemain, après avoir réglé les formalités, nous entrons enfin sur le territoire mexicain !

Certains diront qu’ici, dans cette partie du Mexique, la péninsule du Yucatan, ce n’est pas le “vrai” Mexique, c’est plutôt la grande cour de récréation des américains en mal de soleil, qui viennent y poser leur énormes camping car pour 6 mois… au milieu des résidences et autres hôtels de luxe bondés en cette fin d’année ! Nous savons tout ça, mais je vous promets que nous allons vite faire abstraction de ces petits désagréments quand devant nos yeux éblouis, s’étend pour la première fois la mer turquoise des caraïbes qui vient caresser le sable blanc de la plage de Tulum !

Malgré la grisaille et le froid inhabituel des 3 prochains jours, nous resterons sur le parking de la plage à admirer le spectacle sublime que nous offre une fois de plus la nature.

Enfin, au matin du 4ème jour, le soleil revient et avec lui la chaleur, le bleu de la mer est encore plus spectaculaire et le sable blanc éblouissant.

Nous profitons de ce beau temps pour aller visiter les ruines de Tulum.

Ancienne cité Maya, datant des années 1200, dressée derrière une enceinte de remparts.

Surplombant la mer, Tulum était une place forte .

Nous découvrons les ruines de plusieurs temples et palais

dans lesquels on aperçoit encore quelques sculptures.

Quand les conquistadors longèrent ces côtes en 1518,

la cité était encore habitée et se parait de couleurs chatoyantes qui séduirent les espagnols.

Nous sommes le 22 décembre et nous devons trouver notre petit coin de paradis pour attendre le père Noël. Xpu Ha a reçu les éloges de nos amis Rodolphe et Myriam, nous leur faisons confiance et décidons d’y aller. Le camping est déjà rempli de véhicules en tout genre arborant des nationalités multiples, certains sont installés pour 6 mois et ont recréé une “maison” de vacances. Nous trouvons un emplacement au pied de la dune de sable et on s’installe nous aussi pour quelques jours.

Jeudi 24 décembre, les enfants sculptent des temples mayas dans la dune,

nous décorons notre arbre de Noël qui sera un cocotier,

nous préparons notre petit repas de Noël… quand vers 18h nous voyons arriver un camping car français ! Ravis de rencontrer une nouvelle famille de voyageurs, nous les invitons à partager un peu plus tard dans la soirée, le dessert de Noël… Vers 21h,

pendant une petite promenade au clair de lune sur la plage, le père noël en profite pour glisser au pied du cocotier, quelques cadeaux pour Robin et Lola.

Et oui cette année encore il nous a trouvé chapeau père Noël ! Nous finissons la soirée avec la famille Matton, d’emblée, entre nous, les familles en baroude, se crée une réelle complicité, nous connaissons les mêmes galères ( je pense au CNED en particulier !), nous enrichissons nos carnets de route mutuels, nous notons les bons et mauvais plans de chacun, les discussions ne se tarissent jamais.

Vendredi 25 décembre, il fait très chaud,

nous lézardons sur la plage entre 2 séances de “snorkeling” (plongée avec masque et tuba),

car en plus d’être une plage de rêve,

Xpu Ha est un véritable aquarium.

Une multitude de poissons multicolores habitent les petits récifs coralliens tout proches du bord.

Lola raffole de ce sport et nous dit qu’elle a l’impression de voler !

Nous ne nous lassons pas d’aller observer les copains de Nemo

qui nagent entre les gorgones violettes et les formations rocheuses. Nous allons même apercevoir à plusieurs reprises une raie majestueuse…

Et pour clore cette belle journée, nous louons des kayaks de mer.

Samedi 26, en fin d’après-midi, une troisième famille française arrive au camping. Laurence, Christophe, Noah et Tom voyagent depuis les États-Unis pour une virée d’un an. Les deux journées suivantes, nous les passerons à discuter autour de bonnes tablées, à rire de nos anecdotes mutuelles, les enfants forment une bonne bande et ne manquent pas d’idées pour s’occuper.

Mardi 29, nous levons le camp les premiers : photo souvenir de ces 2 belles rencontres lors de notre Noël mexicain…

Sous les conseils de Christophe, nous mettons le cap sur Akumal, une autre plage, pour aller observer des tortues marines. Ici, pas de coraux, mais une algue goûtue dont les tortues raffolent et qu’elles viennent brouter sous les yeux des plongeurs curieux.

A 100 m du bord, nous les trouvons comme prévu et nous nageons un peu avec elles.

De temps en temps elles remontent à la surface pour respirer et replongent tranquillement pour continuer leur festin.

C’est à Puerto Morelos 30km plus au Nord, que nous basculerons en 2010, en toute tranquillité.

Nous passons plusieurs jours dans ce village qui a échappé aux constructions massives

et réservons une sortie en bateau pour aller plonger au-dessus de la barrière de corail.

Ici l’eau est extrêmement limpide,

et nous évoluons dans un aquarium

encore plus grand et encore plus beau…

Nous avons du mal à quitter cette côte paradisiaque, car nous savons que c’est la dernière fois du voyage que nous voyons la mer des Caraïbes …

Une autre particularité de la péninsule du Yucatan que nous ne pouvons pas rater est la présence de nombreux cenotes… Ces puits naturels dus à l’érosion du sol très calcaire de la région, très nombreux environ 3000, étaient sacrés pour la civilisation Maya qui y voyaient un passage vers l’inframonde. Nombreux sacrifiés y étaient jetés et les archéologues ont retrouvé de nombreux ossements.

Nous choisissons ceux de la région de Valladolid pour aller faire trempette. Dans le premier cenote, percé d’un puits de lumière naturelle,

un arbre y jette ses immenses racines .

L’eau est assez claire, fraîche et la baignade sous terre nous laisse une drôle d’impression. Le deuxième,

le Cenote Dtiznup, comporte de nombreux stalactites et stalagmites.

Dimanche 3 Janvier : cap sur Chichen Itza autre cité Maya de toute première importance. Le prix d’entrée comprend un spectacle son et lumière, notre première vision du site sera nocturne. Nous sommes dimanche soir et aujourd’hui c’est gratuit pour les mexicains qui se pressent en grand nombre !

Lors du spectacle, le jeu de lumière recrée sur la pyramide centrale,le phénomène solaire qui se joue aux équinoxes et qui fait apparaitre une série de triangles évoquant la progression d’un serpent.

Le lendemain matin, nous nous rendons sur le site au plus tôt, afin d’éviter les hordes de touristes qui débarquent en milieu de matinée.

Cette grandiose cité Maya fut construite et habitée par le peuple Maya jusqu’au 9 ème siècle, puis abandonnée et repeuplée un siècle plus tard.

Ensuite les Toltèques ont pris possession de la cité et reconstruits leur temples par-dessus les structures existantes. Ils ont donc introduits leurs croyances et notamment le plus vénéré de leur dieu : Quetzalcoatl.

Le serpent à plume Toltèque se partage donc la vedette avec Chac Mool le dieu Maya de la pluie . Sur tous les temples, palais, pyramides nous retrouvons des sculptures et des représentations de ces divinités.

Le site est grand, le Castillo en est l’image la plus connue.

Le jeu de pelote est immense et très bien restauré,

ce jeu tenait un caractère religieux, les 2 équipes rivales devaient faire passer une balle à l’intérieur d’un anneau de pierre situé en haut des murs latéraux.

Les historiens ne savent pas trancher sur la question suivante : à qui coupait-on la tête, au chef des vainqueurs ou à celui des vaincus ? En tout cas, la plateforme des crânes évoquent à elle seule le goût prononcé de ces peuples pour les sacrifices et la décapitation !!!

El Caracol, ou observatoire, purement de style Maya ,

permettait aux prêtres de prédire avec précision la position des étoiles dans le ciel et d’informer le peuple des dates de rituels, semailles et récolte du précieux maïs.

Mardi 5 janvier, nous faisons route vers Tixcocob, un village de tisseur de hamacs. Nous traversons Izamal, surnommé la Ciudad Amarilla ,

ici c’est le jaune qui domine ! Les franciscains y ont construit un énorme monastère, tout jaune, pour rivaliser avec tous les temples mayas des alentours.

Mercredi, nous négocions ferme plusieurs jolis hamacs colorés. Ici le hamac remplace les lits, c’est pourquoi ils sont réputés pour être très confortables et de bonne qualité.

En fin de journée, nous arrivons dans un petit village pour y visiter une hacienda encore en activité.

Dans cette région du Mexique était cultivé l’agave, une espèce de cactus dont on extrayait une précieuse fibre : le sisal. D’immenses haciendas cultivaient cet “or vert” et amassaient des fortunes. L’avènement de la fibre synthétique plongea nombre de ces propriétés dans la faillite. L’Hacienda de Sotuta de Peon continue d’exploiter cette ressource et son propriétaire américain en propose la visite guidée. Mais, nous n’avions pas prévu un tel droit d’entrée, le riche exploitant demande 30 dollars par personne pour 2h de balade dans l’exploitation !!! Ce sera sans nous ! Nous restons quand même sur la place du village pour y passer la nuit. Les enfants ne tardent pas à accourir et une partie de foot s’engage avec Robin et Olivier. Ces enfants sont comme toujours très ouverts, très souriants et très débrouillards.

Jeudi, nous quittons le petit village déçu de ne pas avoir visité l’exploitation, mais ravi d’avoir partagé un bon moment avec les enfants du village. Tout au long de la ruta Puuc, nous voyons les ruines d’anciennes haciendas abandonnées. Nous visiterons quand même celle de Ochil, en partie rénovée,

et nous imaginons un peu ce que pouvait être un tel domaine pendant l’âge d’or de l’agave.

La journée n’est pas finie, non loin de là se dresse le site d’Uxmal.

Encore une cité Maya,

mais différente des autres.

Nous tombons sous le charme,

les monuments sont grandioses et nous déambulons dans les ruines, émerveillés…

Vendredi 8 janvier, nous arrivons à Campeche. Le Mexique subit actuellement une vague de froid inhabituelle, la grisaille et la pluie vont un peu ternir le charme de cette ville coloniale.

La ville se situe dans le golfe du Mexique et était un port de première importance sous la domination espagnole. Cible de choix des pirates des caraïbes, le gouverneur de la ville reçu l’ordre de dresser des remparts tout autour de la cité. Classé au patrimoine mondiale de l’Unesco,

le centre historique a fait peau neuve et les façades arborent de jolies couleurs.

Petit tour au fort,

dans lequel se tient un musée maya recelant de magnifiques pièces.

Ainsi se termine notre périple dans le Yucatan, mais le Mexique est vaste et nous n’en sommes qu’au début de nos découvertes…

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