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27 février 2010 : Dernières aventures mexicaines…

Samedi 27 février, nous continuons notre remontée vers le nord du Mexique.

Pour avoir encore une dernière fois l’occasion de profiter des eaux chaudes du Pacifique, nous faisons halte à la station balnéaire de Mazatlan.

Dés notre arrivée, nous sommes abasourdis par l’animation agitée de la ville et par son côté américanisé !

C’est en effet un endroit de villégiature prisé par les américains du nord, les canadiens et les québécois. Ils viennent ici à bord d’immenses bus aménagés ou de grosses caravanes tractées par d’énormes pick-up et se posent là, dans un des nombreux RV parks ( campings spéciaux pour camping car).

Certains trouvent une place en bord de mer, mais nombreux sont ceux qui s’entassent dans des campings en plein centre ville, avec vue sur le Mac Do ! Franchement, on n’a pas trop compris le pourquoi du comment alors qu’ici au Mexique il y a tellement d’endroits plus agréables pour passer ses vacances !!!

Nous n’allons donc pas “poser” à Mazatlan et après un rapide petit tour dans le vieux centre,

et une balade le long de la côte,

nous mettons les voiles…

Nous avons encore beaucoup de route à faire,

toujours cap au Nord,

c’est ainsi que nous franchissons une autre ligne emblématique, celle du Tropique du Cancer.

Sur la route, nous avons également droit à de nombreux barrages militaires. Ils luttent contre le trafic de drogues et d’armes. Notre véhicule attire souvent l’attention, mais c’est toujours avec beaucoup de sympathie que nous sommes “fouillés”. Cette fois ci, c’est la police anti-drogue qui se montrera la plus curieuse . 2 policiers démonterons même les lanterneaux de toit, soupçonnant l’existence d’un faux plafond ! Nous attendrons bien sagement qu’ils réussissent à tout remettre en ordre, car le système est un peu complexe et la moustiquaire enroulante leur pose quelques soucis !!! Ils n’iront pas plus loin dans leur vérification, sans doute un peu confus de leur zèle !

Mercredi soir, nous arrivons à EL Fuerte,

c’est d’ici que nous allons prendre une des plus belles lignes de chemin de fer au monde !

Nous laissons BEF en gardiennage à une charmante petite mamie qui habite juste en face de la gare, elle veillera bien sur lui pendant nos 3 jours d’escapade.

Jeudi 4 Mars 8h55 : le fameux Ferrocarril CHIHUAHUA AL PACIFICO entre en gare !

Nous prenons place à bord du train première classe, excessivement cher, mais aujourd’hui nous n’avons pas le choix, le seconde classe ne circule pas ! Et c’est parti pour 8h de voyage ! Les enfants en soupirent d’avance, Olivier prend place entre les wagons, à l’air libre, pour ne rien rater du spectacle, et moi j’attends avec impatience de voir se dérouler les fameux paysages époustouflants que l’on nous a promis !

Petit résumé sur cette ligne ferroviaire atypique. C’est la seule ligne ferroviaire mexicaine qui transporte des passagers. Inaugurée en 1961, cette ligne est avant tout une prouesse technique, pas moins de 86 tunnels et 37 ponts réalisés tout au long des 655 km qui relient la côte pacifique, à la montagnarde Chihuahua. Nous ne ferons qu’une partie de trajet, jusqu’à Creel.

Assis dans nos confortables fauteuils,

nous avons tout le loisir d’observer les ponts pour certains vertigineux

et de compter les tunnels.

Les arbres en fleurs tapissent les montagnes.

Parti du niveau de la mer, le train monte progressivement pour atteindre une altitude maximale de 2100m. Pour ce faire, il réalise à plusieurs reprises,

des boucles et emprunte des virages à 180°, nous serpentons donc autour de la sierra,

tantôt à flanc de montagne,

tantôt au fond d’un canyon.

Plus on avance sur le trajet et plus les visages des villageois se typent.

Nous arrivons dans les sierras Tarahumaras.

Après 4h de trajet, le train s’arrête un peu plus longtemps à Divisadero et tout le monde descend.

Arrêt ravitaillement pour les uns, les stands de tacos et comidas tipicas se logent tout près des rails et nous attirent comme des aimants, mais pas trop le temps de choisir, on engouffre une gorditas à la viande (délicieux ! ) et on fonce au mirador.

Et oui, ici nous sommes au coeur de La Barranca del Cobre ( le canyon du cuivre) et le panorama est assez impressionnant.

Environ 20 canyons s’entrecroisent et forment une succession de gouffres et de falaises. 9 de ces canyons seraient plus profonds que le célèbre Grand Canyon d’Arizona. Les 15 min sont écoulées, il nous faut remonter à bord.

Nous arrivons à Creel, notre destination, à 16h.

Sitôt débarqués, le froid nous surprend. Nous sommes à plus de 2000m d’altitude et le vent a un petit côté glacial. Les rabatteurs des hôtels nous embarquent dans un minibus et presque sans rien avoir demandé, nous nous retrouvons par faute de place, dans une petite cabanas aux faux airs de chalet de montagne !!! Pour une trentaine d’euros, nous avons notre petit chalet avec cheminée,

demi-pension incluse ! Nous avons juste prévu une journée sur place, nous allons donc sans tarder réserver une excursion pour le lendemain.

Chose promise aux enfants, chose due, nous optons pour 4 h de randonnée à cheval sur le territoire Tarahumara…

Vendredi matin, après un petit déjeuner mexicain typique ( œufs aux poivrons, galettes de maïs et purée de haricots secs ) nous allons rejoindre nos montures.

Et c’est parti pour 4h de chevauchée

dans les contrées sauvages et reculées des indiens Tarahumaras

Ce peuple continue à vivre selon ses anciennes coutumes,

habitant dans des grottes

ou des cabanes en bois.

Ils vivent de l’agriculture et de la vente de leur artisanat. Leurs visages sont durs et ils ne répondent pas à nos sourires, ni à nos saluts.

Ils ont clairement refusé le progrès et sont très peu nombreux à profiter du tourisme. Les paysages sont beaux et sur le dos de nos chevaux,

nous nous glissons en douceur dans ce paisible environnement.

Première halte dans la vallée des champignons, puis dans celle des grenouilles.

Nous faisons ensuite le tour du lac Arreko

et après 3h de cavalcade,

les premières douleurs se font ressentir !!! Nous ne sommes pas des cavaliers aguerris et pour nous, 4h sur un cheval c’est trop ! Nous mettons tous le pied à terre avec un soupir de soulagement, mais ravis quand même d’avoir choisi ce mode de “transport” grâce auquel nous pouvons si bien nous fondre dans le décor…

Samedi matin, nous prenons le bus pour mieux découvrir plusieurs points de vue sur le canyon du cuivre,

avant de rattraper le train du retour. Marie-Line et Jean-Yann, un jeune couple de québécois en voyage pour quelques mois, nous accompagne. Malheureusement le temps est couvert et le vent glacial bientôt accompagné de pluie vont nous gâcher le spectacle.

Des différents miradors, nous avons quand même une bonne idée de la profondeur des failles.

Il nous reste 2 heures à attendre avant l’arrivée du train, il fait froid, il pleut , alors nous trouvons un peu de réconfort auprès des poêles des vendeurs de tacos et gorditas.

Puisqu’il faut passer le temps, nous goûtons aux spécialités : Viande marinée, cactus mijoté, poivron pané et fourré au fromage, on a envie de tout dévorer !

Je le répète une fois encore :”on mange vraiment bien au Mexique !!!”

A 14h, enfin le train arrive,

cette fois c’est le classe économique,

qui n’a pas grand chose à envier au première classe et qui est 3 fois moins cher !

Nous arrivons à El Fuerte vers 20h.

Belle escapade que ce voyage en train, sensation d’être allés dans le Mexique profond, sauvage et d’en avoir découvert encore un autre visage.

Notre ultime destination au Mexique est La Baja California. Cette longue péninsule de plus de 1300km est séparée du reste du Mexique par le Golfe de Californie. Pour l’atteindre, le ferry s’impose. Nous embarquons donc à Topolobampo

à bord du Baja ferries en ce dimanche 7 mars . La traversée se fera de nuit,

nous prenons une cabine et dormons comme des bébés .

Lundi matin,

nous posons le pied en Baja à 6h00 du matin. Pour sortir du port, nous avons droit à une fouille conséquente du camping car, toujours pour la drogue et les armes.

Notre port d’arrivée est La Paz,

c’est la deuxième plus grande ville de la péninsule. Nous ne nous y attardons pas, après quelques courses, nous filons vers notre premier bivouac de rêve, la plage de Tecolote.

Nous retrouvons une mer turquoise, des étendues de sable clair,

et surtout un côté “sauvage” qui commençait à nous manquer!

Malgré la présence de quelques camping car américains, la plage est suffisamment grande pour que chacun y trouve son petit coin de paradis.

Premier jour un peu venteux, nous nous baladons sur la plage,

Olivier mitraille, les enfants dénichent des trésors…

La longue plage est coincée entre une mer sublime et des colines de cactus.

Une fois de plus, notre petite maison posée, nous avons un jardin sensationnel !!!

Nous profitons d’une autre journée sur cette belle plage, ayant même le loisir de voir sauter une baleine au loin.

Mercredi, nous continuons notre exploration de cette petite bande de terre arride,

bordée d’un côté par le Pacifique et de l’autre par le Golfe de Californie. Les paysages de toute beauté se succèdent, la route est souvent longue et droite,

nous ne traversons que peu de villages

et l’expression “être seuls au monde” prend ici tout son sens.

A Bahia Concepcion,

nous longeons des baies magnifiques,

sauvages,

des petites bandes de sable blanc se jettent dans l’eau limpide. Le long de ces belles plages, nous trouvons ça et là des regroupements de camping car américains qui profitent de ces petits coins de paradis en toute liberté.

Le vent souffle toujours et nous prive de baignade.

Au fil de la route,

nous nous arrêtons au petit village de Santa Rosalia,

construit par une compagnie française, et au milieu duquel, trône une église conçue par notre bon vieux Gustave Eiffel.

L’église a été construite en France, puis démontée pour être assemblée ici.

Nous traversons ensuite le Désert de Vizcaino,

dont le sol est tapissé d’une multitude de fleurs.

Petit bivouac

dans la palmeraie de San Ignacio,

un autre petit village

qui possède une ancienne mission.

Samedi 13 mars, nous arrivons à Guerrero Negro.

Ici, dans cette réserve protégée, se rassemblent chaque hiver, des centaines de baleines grises qui descendent de l’Arctique pour venir mettre au monde leurs petits dans les eaux chaudes de la Baja. La région est désertique,

les salines s’étendent au milieu des dunes et façonnent un décor très photogénique.

Pour rejoindre la laguna ojo de liebre , un des points de départ des expéditions “baleines”, nous empruntons une piste d’une vingtaine de km au milieu de nulle part,

mais que ce “nulle part” est beau !!!

On se réjouit après 16 mois de voyage, après avoir vu tant de belles choses d’être toujours aussi sensibles et attentifs aux merveilles de la nature. Nous arrivons enfin au centre d’information et à notre plus grande surprise, nous y trouvons un bivouac tout confort .

Dimanche 14, malgré un vent assez fort, nous décidons de partir en bateau à la rencontre des baleines. C’est notre troisième rendez-vous avec ces animaux, mais ici en Baja, se produit un phénomène unique au monde auquel nous avons fortement envie de participer. En effet, certains baleineaux se montrent plus curieux que d’autres et viennent jouer près des embarcations allant même pour certains, jusqu’à se faire caresser… Nous montons donc dans une petite barque motorisée, nous sommes 4 à bord,

cela ressemble à une excursion privée ! Le pilote met les gaz et nous allons plus au large. Les jets de baleines se font bientôt voir de tous les côtés,

elles sont bien là, évoluant tranquillement avec leur petit.

Nous essayons de nous approcher un peu plus des couples que forment les mères et leur petit, mais cela semblent les gêner et tous les 2 plongent plus profondément. Pour l’instant, ce sont les dauphins qui viennent jouer à côté du bateau et ce n’est déjà pas si mal…

Nous apercevons d’autres barques chargées de touristes qui sont plus chanceux que nous et ont trouvé un baleineau câlin.

Notre pilote nous emmène un peu plus loin et nous suivons d’autres spécimens.

C’est toujours incroyablement impressionnant de voir ces géants évolués si paisiblement. La baleine grise adulte mesure entre 15 et 20 m, les petits de 2 mois mesurent déjà 7m et pèsent plusieurs tonnes !

Nous suivons un autre duo mère-enfant et bientôt le petit va venir à notre rencontre,

mais il n’ira pas jusqu’à se faire caresser.

Les enfants sont déçus, mais ne désespèrent pas, nous poursuivons l’expédition …

Le même baleineau va revenir et cette fois,

il sortira suffisamment haut sa tête pour que l’on puisse le toucher et au moment où il nous regarde, le temps s’arrête…

L’instant est à jamais gravé dans nos mémoires, nous avons caressé un bébé baleine, c’est tout simplement magique.

Nous sommes tous surpris par la douceur de sa peau. Mais maman baleine ne tarde pas à rappeler à l’ordre son petit qui part la rejoindre. Nous les suivons encore un petit moment et le jeune curieux revient vers nous pour jouer encore un peu, re-caresses et re-bonheur !

Nous rentrons à l’embarcadère sur un petit nuage,

conscients d’avoir vécus un nouveau moment fort de notre voyage !

Nous reprenons la route, toujours cap au Nord.

Nous nous approchons de la frontière américaine, plus que 600km… Nous traversons une autre réserve protégée de la Baja, la Vallée de Los Cirios dans laquelle se dressent différentes variétés de cactus.

Les arrêts photos se succèdent,

la lumière se prête magnifiquement bien aux clichés

et les cactus sont du genre photogénique.

Mardi 16 mars, dernière étape proche d’Ensenada,

nous allons y voir la Bufadora,

le deuxième plus grand geyser marin du monde.

Nous restons un bon moment à regarder les jets plus ou moins importants provenant du trou coincé dans les rochers en contrebas.

Pour notre dernier bivouac mexicain, nous trouvons un “perchoir” dominant le Pacifique,

endroit idéal pour siroter une dernière cerveza en admirant le soleil plongé dans l’immensité de l’océan…

Mercredi 17, un mélange d’excitation et d’appréhension se fait ressentir à la vue de la frontière américaine. C’est toujours le cas lorsque l’on quitte un pays où l’on a passé un certain temps et dans lequel on s’est senti en parfaite harmonie, il faut changer ses repères, ses habitudes, pour s’adapter au nouveau pays que l’on va visiter. Mais les USA, c’est un peu différent, d’abord il y a la langue, même si nos connaissances en anglais ne sont pas trop mauvaises, nous baignons dans la langue espagnole depuis plus de 16 mois et l’accent américain est quand même particulier! Et puis, il y a les américains, leurs façons de vivre, leurs lois strictes, alors fini la liberté ???

Trop tôt pour le dire…

Première chose, réussir à entrer sur le territoire, nous laissons donc de côté la trépidante ville frontière de Tijuana pour le poste frontalier plus paisible de Tecate.

Sitôt passés le portillon, nous avons l’impression d’être entrés dans une série TV avec les bons rangers ! Nous craignons une fouille longue et minutieuse, mais il n’en sera rien. Par contre, nous n’avons pas rempli le formulaire préalable à tout séjour sur le sol américain et cela pose quelques problèmes. Dociles et aimables, nous suivons le douanier dans sa guérite. Nous lui exhibons fièrement nos visas, mais cela n’est pas suffisant. Le problème va être de leur prouver que nous avons bien l’intention de rentrer en France et de ne pas nous installer ici, car nous n’avons aucune preuve de ce que nous avançons. Pas de billets retour, pas de réservation de bateau… rien ! En plus, comble de la négligence, nous n’avons aucune adresse d’amis aux US !!! La situation semble s’enliser, le douanier fort sympathique du reste, ira même jusqu’à nous demander nos cartes de crédit, pour vérifier que nous sommes bien solvables ! Dans un dernier geste d’impuissance, il va chercher son chef, trop inquiet de faire une grave erreur en laissant entrer sur son territoire, une famille de vagabonds…

The boss arrive alors, beaucoup moins sympa, n’hésitant pas à bien nous faire répéter plusieurs fois chacune de nos questions et réponses (quoi, notre accent serait-il si mauvais ???). Après 3 quarts d’heure de blabla, de prises d’empreintes et de photos, nous obtenons enfin le fameux sésame, le tampon qui nous autorise 6 mois sur le sol américain !

Nous remercions humblement le douanier de sa faveur et c’est parti pour de nouvelles aventures…on the road again !

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8 février 2010 :Viva la familia !!!

Lundi 8 février, nous approchons de la mégalopole Ciudad de Mexico…

La circulation se fait plus importante , nous apercevons la ville qui s‘étend à l’infini, la pollution laisse un petit voile jaunâtre qui ne nous empêche pas malgré tout de distinguer clairement le sublime volcan Popocatepel au cône enneigé qui se dresse fièrement à plus de 5400m d’altitude et fait l’objet d’une surveillance assidue.

Mexico se dispute la place de première plus grande agglomération du monde

et nous n’avons pas  envie de nous y aventurer en camping car. Nous avons donc décidé de rejoindre la ville de Tehotihuacan au nord du district. Avant de prendre le périphérique, nous nous offrons une petite halte bucolique aux jardins flottants de Xochimilco.

Mexico, ancienne capitale aztèque du nom de Tenochtiltan est en fait une ancienne île au milieu du lac Texcoco. Les canaux réalisés pour relier la cité aux rives furent largement remblayés et transformés en jardins fertiles.

Aujourd’hui, 180 km de canaux sont encore navigables dans la ville de Xochimilco. La balade se fait à bord d’ une jolie lancha colorée.

Typique et à la fois touristique, nous nous laissons glisser au fil de l’eau, croisant des mariachis poussant la chansonnette,

des vendeurs ambulants,

mais aussi des lanchas transportant des familles entières joyeusement attablées.

Il nous reste 50 km avant de rejoindre notre point de chute au nord de la ville, nous allons mettre plus de 4h pour y parvenir. La circulation est dense, la signalisation douteuse, et pour couronner le tout, le périphérique est coupé,

suite à de récentes inondations, bien sûr notre GPS ne nous indique pas d’itinéraire de remplacement pas plus que les autorités locales et Olivier doit faire appel à tout son sixième sens de pilote pour nous sortir de ce marasme !

18h, nous atteignons Teotihuacan où nous allons nous mettre au vert quelques jours en attendant nos visiteurs…

Jeudi 11 février, nous laissons BEF en gardiennage au camping et nous prenons le bus en direction de Mexico que nous allons visiter en parfait touristes. Bus, sacs, métro, hôtel… les enfants sont aux anges, nous allons passer 4 nuits à l’hôtel !!!

Après un rapide petit tour dans notre quartier, nous allons réserver nos places pour un spectacle haut en couleur : un match de lucha libre (catch).

Ici, c’est un véritable phénomène de société, un rendez-vous de fin de semaine immanquable pour de nombreux mexicains et nous, on adore se mêler aux locaux, se fondre dans le décor pour assister à des moments de vie authentiques.

Devant les arènes de 17 000 places les derniers billets se vendent au marché noir, et oui, demain soir c’est le champion en titre qui combat ! Nous payons nos places un peu plus chères que prévues, mais nous sommes conscients de l’importance de l’enjeu !

Nous visitons ensuite le musée des arts populaires,

qui présente des œuvres d’artistes contemporains et d’autres plus anciennes.

L’étendue de la culture et la richesse de l’artisanat mexicain est ici bien mis en valeur.

Vendredi 12, pour nous déplacer aujourd’hui,

nous optons pour le bus touristique qui effectue un grand circuit

dans les différents quartiers de la ville.

Nous visitons l’impressionnant musée d’anthropologie de la ville.

Des chefs d’œuvre de toutes les civilisations pré hispaniques sont classés dans des salles richement documentées.

Des reconstitutions grandeur nature de façade de temples permettent de mieux comprendre,

de mieux admirer la richesse de toutes ces civilisations qui ont été si vite balayées et anéanties après l’arrivée des espagnols. Le musée est immense, nous y passons plusieurs heures,

mais cela reste insuffisant pour une visite approfondie. Dehors, nous assistons à une démonstration des Voladores,

les hommes volants qui se laissent descendre en tournoyant autour d’un mat de plus de 20 mètres.

20h, il est temps de se rendre aux arènes pour le fameux match de catch !

Dans la rue, le monde afflue,

les stands de masques,

de tee-shirts et d’affiches aux effigies des stars du ring sont pris d’assaut . Nous entrons dans la salle et à notre grande déception, les appareils photos sont interdits, nous n’avons donc aucune image des combats ! Le spectacle sera à la hauteur de nos espérances. Dans une ambiance de folie, les combats s’enchaînent, opposant tour à tour des personnages plus fantasques les uns que les autres. Ainsi Virus vaincra Super porky, puis c’est le tour de Bras d’or, de lutter contre Petite violence… Seul ou à plusieurs, les catcheurs enchainent les acrobaties et les placages sous les hurlements des spectateurs en liesse. Le clou de la soirée sera bien sûr l’affrontement pour le titre entre le terrible Mystico et son challenger Volador jr. Arrachage de masque, coup bas en tout genre et tabassage de l’arbitre, pimenteront le spectacle. Le show est impressionnant et le public en transe ! Nous savourons la soirée et les enfants en redemandent !!!

Samedi 13, jour J.

Nous prenons le métro pour nous rendre à la Basilique de la Guadalupe.

Ce haut lieu de pèlerinage pour tous les mexicains a été érigé suite à l’apparition de la vierge à un jeune indien. La première basilique s’est considérablement affaissée à cause du nombre de fidèles.

Une nouvelle basilique très moderne se dresse à ses côtés.

La famille arrive à 19h, nous allons les attendre à l’aéroport de Mexico. L’avion a presque 30 min de retard et les formalités douanières très longues, repoussent les retrouvailles… Enfin ça y est, nous les apercevons tous les 4, fatigués, un peu déboussolés par ce long voyage, Juliette et louis ont bien grandit, Rémi a les cheveux un peu plus gris…

mais quel bonheur de les serrer dans nos bras !!! Le taxi familial nous dépose à l’hôtel où nous célébrons malgré leur fatigue, notre première soirée à 8 !

Dimanche 14, les voyageurs n’ont pas beaucoup dormi, mais ils tiennent quand même une grande forme malgré les 7 heures de décalage horaire.

Nous partons à la découverte du centre historique de la ville.

Le Zocalo,

la cathédrale,

le palais présidentiel, jouxtent les ruines de l’ancienne cité aztèque rasée à l’arrivée des conquistadors.

Nous flânons,

premiers achats d’artisanat local, l’animation est omniprésente, danseurs, vendeurs ambulants, sorciers purificateurs…

Nous allons ensuite admirer les gigantesques fresques de Diego Rivera,

grand artiste mexicain qui a orné les murs du palais présidentiel de ses peintures engagées. Pour le déjeuner, premier contact avec les fameux tacos et quesadillas mexicaines. Tout le monde en redemande, un des fils conducteurs de leur séjour sera donc la gastronomie mexicaine !

Pour conclure cette première journée, nous revisitons avec eux le musée d’arts populaires qui nous avaient tant séduits.

Lundi, nous reprenons tous le bus en direction de Tehotihuacan où nous allons récupérer BEF. Tehotihuacan possède les ruines d’un grand site précolombien et fut pendant plusieurs siècles une des plus importantes cités jamais construites. En vedette,

l’immense pyramide du soleil et la pyramide de la lune. En chemin nous achetons quelques babioles,

assaillis par les vendeurs en tout genre.

Nous grimpons d’abord sur la pyramide de la lune, plus modeste dans ses proportions et nous admirons le panorama.

Ensuite, direction la pyramide du soleil.

L’ascension est difficile, 250 marches avant d’atteindre le sommet qui culmine à plus de 70m de haut et fait de cette construction, la 3ème plus haute pyramide jamais construite.

Malheureusement, la descente sera moins joyeuse après une chute spectaculaire mais heureusement sans gravité de Juliette. Nous avons eu très peur, aussitôt après l’accident, des mexicains ont accourus pour lui porter secours et la porter jusqu’à l’infirmerie. Une grosse bosse sur la tête, de multiples contusions et coupures sur les jambes, mais notre Juliette est solide et comme nous l’ont gentiment répété les locaux, elle a été protégé par la pyramide à qui ils confèrent encore des pouvoirs sacrés…

Mardi matin, au programme, une grosse journée de route. Nous prenons place tous les 8 à bord de BEF et nous quittons le district de Mexico.

Après 400 km pendant lesquels nous traversons de nouveaux paysages,

nous atteignons Patzcuaro. Nous trouvons un sympathique hôtel avec un grand jardin et BEF se gare juste sous les fenêtres de la chambre des vacanciers. Le soir, nous goûtons au restaurant du coin à la spécialité locale, la soupe tarasca qui séduit nos papilles. Décidément, on mange bien au Mexique !!!

Le lendemain, nous nous réveillons sous la pluie, qui ne nous quittera pas de la journée !

Coup dur pour les vacanciers qui ne s’attendaient pas à avoir froid pendant leur séjour ! Nous visitons la charmante ville de Patzcuaro,

située au cœur du pays Purepecha, peuplé d’indiens du même nom.

L’architecture de la ville connait une belle unité et les belles demeures coloniales transformées en hôtel ou boutiques d’artisanat s’ouvrent toutes sur de sublimes patios.

Pour compenser la morosité du temps, nous nous livrons à l’une des activités préférées de ma sœur : le shopping ! Une des fêtes les plus caractéristiques du Mexique est la célébration du jour des morts “ EL Dia de Muertos” et ici dans cette région elle est de grande ampleur.

En témoigne, tous les bibelots, peintures, sculptures représentant des squelettes. La mort étant considéré comme la suite et non la fin de la vie, pas de tristesse et beaucoup d’humour dans toutes ces représentations. Comme dans toutes les villes à forte population indigène, l’artisanat est somptueux. Textiles, poteries, bijoux,peinture, les ateliers des artisans sont ouverts au public et les 4 cousins sont en admiration devant la rapidité du tisseur et la dextérité du peintre sur céramique.

Nous reprenons des forces dans un délicieux restaurant .

A cause du mauvais temps qui persiste et des mauvaises prévisions météorologiques des jours à venir, nous annulons à grand regret notre excursion du lendemain au jeune volcan Paricutin. Nous passons une nuit à Uruapan, la famille Bousquet se réchauffe au feu de la cheminée de leur chambre d’hôtel… cela ne peut plus durer, nous voulons de la chaleur, nous voulons du soleil, alors décision est prise de filer au plus vite vers la côte pacifique !

Encore beaucoup de kilomètres avant de rejoindre Nexpa et la maison que nous avons loué tous ensemble sur la plage.

Le paysage change, nous quittons les montagnes du Michoacan, les cactus refont leur apparition en même temps que le soleil…

Enfin ça y est, nous longeons le pacifique et les enfants sont déchainés à l’idée d’arriver enfin à la maison de la plage !

Nous avons trouvé cette maison en location sur internet, elle appartient à deux surfeurs américains. Comment ne pas tomber sous le charme de cette maison, isolée, sur une plage déserte.

Pendant 6 jours nous allons vivre au rythme de l’océan,

le regard accroché aux vagues puissantes

du Pacifique.

Il fait beau,

nous sommes en famille, les pieds dans le sable,

les enfants peuvent s’ébattre dans les 400m2 de l’habitation.

Ici tout est ouvert,

pas de fenêtre,

l’architecture de la maison est étonnante.

Nous sortons quand même un peu de notre petit paradis pour aller visiter les environs.

Balade au coucher du soleil jusqu’au village de Nexpa,

en guise d’habitations touristiques, quelques palapas colorées sous lesquelles sont accrochés des hamacs. Un peu plus loin le rio se jette dans l’océan,

les cocotiers se balancent sous la brise marine et les grues se mêlent aux pélicans.

Le soir,

Olivier et Rémi achètent aux pécheurs leur poisson fraichement péché,

et Manuel, le gardien de la maison nous aide à le préparer sur le grill.

Autre petite plage de rêve, la baie de Caleta de Campos située à quelques kilomètres de là.

Nous sommes dimanche midi et toutes les familles mexicaines viennent profiter de la plage. Dans un des petits restos de la plage, nous dégustons nos premières langoustes. Après ce bon repas, pendant que les enfants se baignent, d’autre succombe à l’appel du hamac !

L’ambiance vacances est donc bien installée et nos journées se résument à bronzer, discuter, boire des bières bien fraîches, tremper nos tacos dans le guacamole et bien manger !

A 5 euros le kilo de langoustes,

la tentation est grande d’en faire une cure !!!

Mardi matin, nous partons visiter un vivero de tortues marines.

Le responsable nous accueille chaleureusement . La plage est sous haute surveillance de l’armée, non pas pour les tortues mais pour les trafiquants de drogue. 19 km de plage sauvage, où viennent pondre différentes espèces de tortues protégées dont les tortues luth que nous avions vues au Costa Rica. Ici, ce sont les œufs qui sont sous haute surveillance. Nous avons la chance d’assister à la naissance de 2 bébés tortues,

que nous câlinons tous.

Le responsable du centre nous explique que les bébés doivent être remis à l’eau assez vite après la sortie de l’œuf. Les pauvres bébés encore tout abasourdis de leur naissance vont ainsi être jetés dans les rouleaux du pacifique, 30 min à peine après avoir vu le jour ! Dure vie pour les tortues. Les enfants se préparent à laisser “courir” sur le sable ces drôles de petites bébêtes bien attachantes.

1, 2, 3 partez ! Les 2 bébés se feront rouler 2 ou 3 fois sur le sable avant de disparaitre dans l’immensité de l’océan…

Si tout va bien elles reviendront sur cette même plage dans une vingtaine d’années pour pondre à leur tour !

Mercredi, il est temps de quitter notre havre de paix, le départ de la famille approche et nous devons remonter jusqu’à Guadalajara.

Nous longeons les 200km de côtes sauvages et sublimes du Michoacan

avant de remonter vers Colima. Au loin, le volcan del fuego, l’un des plus potentiellement dangereux du monde, crachote de petits nuages de fumée. Dernière nuit à Ciudad Guzman

que nous visiterons le lendemain matin

et jeudi après-midi, nous raccompagnons à l’aéroport de Guadalajara, Nathalie, Rémi , Juliette et Louis qui se préparent à affronter un très long voyage de 24h pour rejoindre leur douce France…

Bye bye et merci de votre visite, on se dit à bientôt, le mois de juillet n’est plus si loin…

Le meriguet-tour est à nouveau seul, conscients de la chance que nous avons de pouvoir encore continuer le voyage … Nous devons faire un point pour la suite, des choix s’imposent, maintenant notre prochain impératif est d’être le 9 Avril à San Francisco, pour accueillir le prochain visiteur…mais il est encore trop tôt pour en parler.

Nous visitons Tlaquepaque

autre charmante ville coloniale,

réputée pour ses magasins d’artisanat chic

et plus accueillante

que l’immense Guadalajara à laquelle nous renonçons.

A 50 km de là, la ville de Tequila se perd dans les étendues d’agaves bleues

qui servent à produire le célèbre alcool du même nom.

Nous choisissons de visiter la plus ancienne hacienda de la région à produire ce subtile breuvage : l’Hacienda San Jose Del Refugio.

Arrivés en fin d’après-midi, nous sommes généreusement admis à passer la nuit dans l’enceinte de la propriété.

Le lendemain matin nous visitons l’hacienda et découvrons tous les secrets de fabrication de la tequila.

Les plants d’agave bleue, matures au bout de 10 ans sont sélectionnés et effeuillés avec soin par les jimadores.

Le cœur du cactus appelé pina est ensuite coupé et cuit dans de grands fours pendant 28h.

Le cœur ainsi confit est ensuite pressé, le jus séparé des fibres et prêt à être mis en cuve de fermentation. 2 jours plus tard, le sirop sera distillé 2 fois dans les immenses alambics.

La tour se termine par une visite de l’ancienne usine

et une traditionnelle dégustation.

La Tequila à 10 h du mat’, c’est bon ! L’hacienda produit plus de 6 000l d’alcool par jour dont la majeure partie est destiné à la consommation locale… Aïe Aïe Aïe Tequila !!!

Une nouvelle page du Meriguet-Tour se termine, maintenant cap au Nord, vers d’autres traditions et d’autres visages de ce magnifique pays qu’est le Mexique…

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