Archives mensuelles : mai 2011

Un petit tour au Maroc

Pour clôturer en beauté ma quarantième année, j’ai émis le souhait de faire un beau voyage ! Encore me direz-vous, elle n’en a pas eu assez ? Et bien non, le voyage quand on commence, on ne peut plus s’arrêter !

La destination qui me faisait rêver depuis longtemps c’était le Maroc, j’aurais pu choisir les Seychelles, ou Bora Bora, mais je suis une fille simple…

Le 26 avril nous décollons donc de Marseille en direction de Marrakech. 2h30 de vol plus tard, nous faisons nos premiers pas sur le sol marocain.

Le chauffeur du taxi tout en nous conduisant nous présente sa ville,

ses différents quartiers et nous pénétrons bientôt au coeur de la vieille ville : la Médina.

Le minaret de la Koutoubia se dresse au loin et le grouillement incessant de la ville nous rattrape. Premier riad, typiquement marocain,

nous posons les valises et ne résistons pas à l’appel de la rue.

La fameuse place Jemaa El Fna n’est qu’à quelques mètres et sitôt atteinte, je me retrouve déjà avec un serpent autour du cou.

Bien sûr toute la famille y a le droit et pour la photo,

le pressant charmeur de serpent nous demande quelques 200 dirhams (environ 20 euros) ils ont le sens des affaires les marrakchis, ça il n’y a pas de doute ! Nous avançons au pas en direction des souks, en risquant à tout moment la collision avec un vélo ou pire une mobylette.

Le vacarme de la rue, la pression incessante des vendeurs de rue, des tatoueuses de henné, des danseurs, des musiciens nous fait vite tourner la tête et nous n’avons qu’une envie, nous réfugier dans le patio ombragé du riad.

Au dîner ce sera couscous bien sûr et thé à la menthe…

Mercredi 27, nous louons une voiture et quittons Marrakech pour une traversée de l’Atlas.

La route va durer 5 heures, nous faisant découvrir un paysage magnifique.

La route tortueuse monte progressivement, dévoilant en contrebas une vallée verdoyante. A mi-route nous atteignons le col de Tichka, point culminant à 2260m.

Une fois passés de l’autre côté de l’Atlas, le paysage est plus sec,

les petits villages en pisé se fondent aux montagnes arides.

Les couleurs ocres tranchent avec le blanc des sommets encore enneigés. En fin d’après-midi nous arrivons à Aït-Benhaddou,

ancien ksar, forteresse en pisé, qui a maintes fois servi de décor à de grandes productions hollywoodiennes. Balade dans les ruelles,

le soleil descend peu à peu et la cité s’embrase.

Jeudi nous atteignons Ouarzazate et retrouvons nos amis Claude, Ethel et leur fille Lisa. Grâce à eux, nous découvrons la magnifique Kasbah Dar Daïf,

transformée en maison d’hôtes et sommes tout de suite sous le charme de cette demeure tenue par un français et sa femme marocaine. Le personnel nombreux est aux petits soins,

les chambres sublimes et traditionnelles.

Déjeuner sur l’une des nombreuses terrasses, la vue est grandiose,

les cigognes sont aux premières loges, en haut du minaret.

Le soir lors d’une sortie pour observer les oiseaux, nous faisons la connaissance de notre guide pour les 5 jours à venir,

il s’appelle Aïssam et à lui seul, il va nous donner la plus belle image de son pays.

Vendredi, après un petit déjeuner gargantuesque, nous partons pour 5 jours d’excursions. Autre souhait pour mes 40 ans ( quelle capricieuse celle-là !), trek dans le désert, dromadaire et bivouac entre les dunes !

Mais le désert, il est encore loin, alors pour le premier jour ce sera 4×4.

Pique nique chez l’habitant,

avec traditionnel thé à la menthe à l’apéro,

balade digestive dans la vallée des roses au milieu des vergers.

Ensuite, les 4×4 quittent la belle route pour s’engager sur une piste difficile,

autour de nous, le paysage désertique nous rappelle un peu le nord argentin.

Au milieu de ce néant,nous rendons visite à une famille de semi nomade.

Le choc est bien réel devant tant de dénuement, la femme nous attend pour le thé dans une sorte d’habitation troglodyte,

Nous nous asseyons à même le sol, en nous jetant des coups d’oeil en biais :  » On le boit le thé ou pas ? » Vu les conditions minimales d’hygiène, on est un peu dans le doute. Mais un thé ça ne se refuse pas, alors cul sec et on verra bien !!!

En partant nous laissons quelques vêtements, cahiers et crayons pour les enfants, mais notre départ à bord de nos gros 4×4 de touristes nous laisse un goût amer.

Le soir, nous découvrons avec émerveillement le ksar d’El Korbat,

dont une partie a été aménagée en auberge.

Là encore, on se pâme devant l’architecture marocaine,

les salles de bain en tadelakt, les tapis épais qui jonchent le sol et confèrent au lieu une ambiance feutrée.

Le personnel souriant, la cuisine délicieuse… tout est au top !

Le lendemain matin sera consacré à la visite du Ksar

et du musée adjacent qui relate assez sommairement la vie des habitants de ces villages fortifiés. Plusieurs clans se partageaient en effet le village dont toutes les rues ont été couvertes, ce qui donne à l’endroit une atmosphère si particulière.

Dédale de ruelles sombres et étroites, jeux d’ombres et de lumières, les habitants du ksar se faufilent discrètement dans ce labyrinthe

et mettent nos 2 photographes en émoi…

Le midi nous déjeunons chez l’habitant d’un délicieux tajine. C’est maintenant l’heure de quitter sa tenue de ville pour endosser sa tenue des sables, car nous sommes aux portes du désert, les dunes de l’Erg Chebbi, nous attendent… Aïssam nous enseigne l’art du nouage de cheich,

nous nous enduisons ensuite de crème solaire et rejoignons nos futurs compagnons de route qui profitent de leurs derniers instants de tranquillité… Je veux bien sûr parler des 4 dromadaires de la caravane.

Les chameliers qui nous accompagnent sont en train d’entasser sur leur dos nos énormes sacs de voyage, les sacs de couchage, les réserves d’eau et de nourriture pour ces 3 prochains jours… 2 des dromadaires porteront tout cet attirail, les 2 autres porteront les marcheurs fatigués. Je suis un peu rassurée quand Ibrahim nous assure qu’un dromadaire peut porter jusqu’à 400 kilos ! Sacré bestiaux !!!

La caravane s’élance enfin,

et déjà les enfants sont sur le dos des bébêtes !!! 3 heures de marche au milieu des dunes,

sable à l’infini, douce sensation de sérénité.

Nous découvrons bientôt notre premier bivouac dressé au pied d’un immense tamaris.

Pendant que nous installons brièvement notre campement, Aïssam nous sert déjà le thé et nous admirons le coucher du soleil en attendant la soupe du soir.

Visite impromptue d’un nomade sorti de nulle part qui arrive avec ses bouteilles de coca cola !

Dimanche matin nous nous levons au petit jour et repartons pour 4h de marche.

Les enfants s’en donnent à coeur joie dans les dunes orangées et sont infatigables.

Bientôt le vent se lève et nos guides nous font presser le pas, car le vent du sud ne présage rien de bon…

Nous atteignons le second bivouac au pied d’une dune immense. La tente principale est chichement aménagée, tables et chaises, matelas, tout pour passer un moment confortable !!!

L’ascension de la haute dune est prévue pour le coucher du soleil, mais la météo nous joue des tours. Et oui, nous sommes un peu habitués des caprices de la météo, après avoir connu un épisode de froid improbable en Amazonie, nous subissons la pluie dans le désert ! Ils sont forts les Meriguet !!! La tente commence à se détremper et de légères infiltrations apparaissent un peu partout. Aussitôt une danse anti-pluie s’organise et oui, il faut bien occuper 7 voyageurs pris au piège sous leur tente berbère !!! Nous croyons même avoir réussi à amadouer le dieu soleil en fin d’après-midi, le temps pour les plus courageux de grimper une cinquantaine de mètres et de les redescendre en courant, mais l’espoir ne sera que de courte durée, car maintenant le tonnerre gronde et l’orage éclate au-dessus de notre campement… La nuit sera glaciale, en plein courant d’air, ponctuée par les nausées et vomissements de Robin qui a oublié que dans le désert c’est pas bien d’avoir la tourista !!!

Réveil à 6 heures du mat, le soleil est revenu mais nous sommes trop fatigués pour grimper voir le lever de soleil,

seuls Aïssam

et Olivier en auront le courage,

suivis de loin par Claude qui lui aussi sera bientôt rattrapé par la tourista.

Enfin, on se console en voyant les photos pendant le petit déjeuner servi en plein air.

Encore 2h de marche

ou 2 heures de dromadaires pour les plus faibles et notre périple se termine.

Le soir, désensablage des sacs et longue nuit dans un grand lit…

Mardi, nous reprenons la route et nous longeons la vallée du Drâa

en faisant quelques haltes pour déjeuner dans une famille berbère

et visiter la Kasbah de Tamnougalt.

Aïssam nous joue quelques notes de guembri

à l’intérieur de ce somptueux patio.

Cette Kasbah est en attente de fonds pour continuer la restauration.

Dernière soirée à Ouarzazate avec nos amis autour d’un excellent repas.

Mercredi, nous prenons le bus pour retourner à Marrakech,

4h30 de route à fond la caisse avec le Sebastien Loeb local. Nous arrivons entiers mais un peu secoués.

Notre dernier point de chute

est un beau riad dans la Médina.

Nous retournons sur la place Jemaa El Fna en début de soirée.

Malgré l’attentat meurtrier du 28 avril, la place grouille de monde,

le café éventré par la bombe est le point de mire de tous les passants, mais la vie continue, les touristes sont toujours aussi nombreux,

nous espérons comme tous les marocains que leur beau pays continuera à attirer toujours autant de monde.

Jeudi nous faisons quelques achats dans les souks,

mais le marchandage nous fatigue, les prix annoncés par les vendeurs tout sourire, frisent le ridicule et malgré leur : « Viens jeter un coup d’oeil la gazelle, plaisir des yeux, c’est pas cher, ici on casse la baraque… » on en a vite marre de passer un quart d’heure à négocier le prix d’un cendrier !!!

Dernière soirée au Maroc,

Karim le cuisinier du riad nous a préparé un délicieux couscous, mais cette fois c’est Lola qui ne se sent pas bien et bientôt l’appel des toilettes se fait urgent, certes c’est plus commode d’être malade dans la chambre cosy d’un riad qu’au milieu du désert, mais la tourista est fulgurante pour notre petite voyageuse…

Vendredi 6 mai, retour en France, nous transportons religieusement notre kilo de pâtisseries marocaines qui sera dévoré pendant le week-end…

Le Maroc est vraiment une destination que nous recommandons à tout le monde, nous avons préféré le calme du désert et le charme des villages de la région de Ouarzazate à la frénésie de Marrakech, mais nous sommes conscients que cette ville est unique en son genre et qu’elle mérite qu’on s’y arrête.

Une pensée particulière pour notre ami Aïssam

qui par sa bonne humeur, son dévouement, sa gentillesse, sa connaissance profonde de son pays nous l’a fait aimer et nous a surtout donné envie d’y retourner… Inch’ Allah !