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27 mars 2009 : IGUAZU-Paseo de la luna

Notre feuille de route est ficelée, nous devons être aux chutes d´Iguazu le 9 avril pour la pleine lune. Voilà un mois que nous conditionnons notre voyage avec cette date, l’avenir nous dira si nous avons eu raison.

Nous sommes le 27 mars, il nous reste 2 100 km à parcourir pour traverser d´Ouest en Est l´Argentine.
Bien sûr, nous prévoyons quelques haltes rapides le long de la route, la première se fera à Portrero de los Funes sous les conseils d´un pompiste. La ville s´est organisée autour du circuit automobile lui même construit autour d´un lac.

BEF prend la pôle position sous les yeux amusés des autres automobilistes.

Nous sommes hors saison et il y a peu de monde, mais nous peinons à trouver un bivouac sympa.

La halte sera brêve, dès le lendemain, nous repartons vers les sierras du centre. La région est très agréable et nous nous installons à Mina Clavero pour le week-end.

Au programme, trempette dans la rivière, construction de barrage,

et dégustation des meilleurs alfajores du pays ( les alfarojes sont de délicieux petits gâteaux fourrés au dulce de leche et recouverts de chocolat) c’est dans cette ambiance paisible et sobre que nous fêterons les 37 ans d’Olivier.

Lundi 30 mars : direction Alta Gracia. La ville présente un double intérêt : le premier historique, on peut y voir une ancienne estancia jésuite en partie restaurée, classée au patrimoine mondial de l’Unesco.

Second intérêt, la maison d´enfance d´Ernesto “CHE” Guevara.

Cette maison est désormais transformée en musée, relatant la vie passionnée de ce révolutionnaire.

Les nombreuses photos retraçent sa vie, ses parents, ses amis, ses rencontres dont celle décisive avec Fidel Castro.

Nous traversons les pièces de la maison et remontons le cours de sa vie, la visite est émouvante et nous avons une idée plus précise de ce personnage, les enfants le découvrent et s’intéressent á son histoire.

Mardi, nous filons en direction de Cordoba.

Cordoba est la deuxième plus grande ville d’Argentine, elle compte parmi les villes les mieux conservées pour son architecture coloniale. Mais les grandes villes ne sont pas faciles d’accès en camping car ; il faut d’abord réussir à s’orienter, puis à s’immiscer dans la circulation dense, ensuite, il faut se garer…bref, un vrai tour de force ! Enfin, il faut penser à trouver un bivouac pour la nuit, et les mises en garde sont nombreuses quand on s’approche des grandes villes… Bref, les grandes villes on ne s’y attarde pas. Nous faisons juste refaire notre compartiment pour les bouteilles de gaz, complétement délabré à cause des projections de cailloux, et nous faisons réparer la fissure de la capucine (souvenir de la traversée en cargo). Les travaux sont réalisés par Gibert Car, plus grand constructeur de cellules aménagées du pays . Lui et sa femme sont de grands voyageurs et par sympathie, ils réalisent les travaux en un temps record. Pendant ce temps, Olivier s’installe au volant d’un vieux bus aménagé, plein de nostalgie …

Le 2 avril est un jour férié en Argentine et nous en profitons pour visiter le centre historique de Cordoba. Les rues sont désertes, BEF trouve une place de choix et nous pouvons déambuler sereinement dans les rues piétonnes. Les bâtiments anciens sont en pleine rénovation,

le quartier le plus célébre est la Manzana Jésuite, qui regroupe une église de toute beauté, une université des plus renommée…

l’ensemble des bâtiments est classé à l’Unesco.

En quittant Cordoba, nous passons devant des quartiers insalubres, bidonvilles installés au beau milieu de décharges à ciel ouvert. C’est chose commune en Argentine, dés que l’on s’éloigne un peu du centre ville, la pauvreté et la précarité sont présentes partout.

Nous entrons dans la province d’Entre Rios , il parait que dans cette région, les policiers sont parfois un peu tatillons et un peu corrompus … nous allons vite en faire les frais !!! Il est 12h en ce samedi 4 avril et nous apercevons au loin un barrage de police.

D’habitude, les policiers nous arrêtent plus par curiosité et après un bref contrôle de nos papiers, ils nous souhaitent un bon voyage. Celui qui nous arrête n’a pas l’air engageant… Permis, assurance, feuille d’importation temporaire de la douane, nous sommes parfaitement en règle. Il fait le tour du véhicule et pendant ce temps, avec Olivier nous pressentons qu’il cherche la petite bête!!! Bingo ! Il revient et nous informe de son air le plus mal aimable que nous n’avons pas l’autocollant qui indique la vitesse maximale autorisée pour notre véhicule. Olivier est prié de le suivre auprès de son supèrieur encore moins sympathique. Celui-ci informe Olivier que l’autocollant est obligatoire en Argentine, et que pour cette “falta grava”, il nous en coûtera la modique somme de : 900 pesos (environ 200 euros). Olivier refuse de payer, cette somme nous parait vraiment exorbitante. Il lui confisque les papiers et le renvoie au camping car.

Nous ne sommes pas préssés et nous comptons bien leur montrer…Nous préparons le repas et dégustons nos spaghettis devant le poste de police. Une heure plus tard, le sous-chef rappelle Olivier dans son bureau et lui demande de payer 500 pesos (ça diminue!). Hors de question, nous ne paierons pas, nous expliquons que nous sommes étrangers, que nous ignorions cette loi et que jusqu’à aujourd’hui, aucun policier ne nous l’avait mentionné. Nous proposons même d’aller acheter l’autocollant à la prochaine ville (60 km plus loin) et de revenir lui montrer. Rien à faire, il ne veut rien savoir et renvoie Olivier au camping car. Les enfants paniquent un peu, Robin supplie Olivier de payer pour que nous puissions partir, mais nous refusons cette corruption déguisée en abus de pouvoir. Pendant ce temps, nous discutons avec un routier chilien qui vient de payer une amende de 300 pesos pour un pare-chocs trop bas de 2 cm, et qui est désolé pour nous d’être tombés dans les mains de ces policiers tristement célèbres pour leurs pratiques peu scrupuleuses !!! 1 heure plus tard, Olivier est rappelé au bureau, nouvelle proposition des policiers : il doit partir en stop acheter l’autocollant et revenir. Nous frisons le ridicule et la situation commence à s’envenimer. Olivier refuse de partir et de nous laisser seuls, mais le policier se montre de plus en plus borné! Mon mari resté très calme jusqu’à présent retrouve son instinct de guerrier et colle une droite au policier !!!
Non, je blague ! Il menace juste d’appeler l’ambassade de France, il sort son téléphone, qui ne fonctionne pas ici, tape un numéro bidon sous l’oeil inquiet du petit chef, et là, celui-ci le rappelle dans son bureau. Le policier dresse une amende de 1700 pesos, à régler lorsque nous sortirons du pays, et demande à Olivier de signer. Refus. C’est alors que sorti d’on ne sait où, le chef apparait. Il appelle Olivier dans son bureau et lui explique qu’il faut signer ce papier, mais que celui-ci sera ensuite annulé. Olivier vient me chercher. Je ne comprends rien à ces explications, je comprends juste le “falta grava” qui revient dans la discussion et je m’énerve ( en espagnol, ça vaut le coup !) , comment l’absence d’autocollant peut-il constituer une faute grave dans un pays qui laisse circuler des poubelles ambulantes dans lesquelles sont entassées des familles entières, sans ceintures et de plus, pendant notre sitting devant le barrage de police, nous avons vu passer de nombreuses camionnettes sans ce fameux autocollant !!! Ce qui est sûr, c’est que nous ne signerons pas ce papier sans être absolument certains que nous n’aurons rien à payer. Le chef est tout souriant, très calme, mais incompréhensible. Il finit par nous faire le papier d’annulation et nous commençons à nous détendre. Nous signons, reprennons nos papiers et promettons d’acheter l’autocollant dés que possible. Il est 15h30, nous repartons soulagés et finalement satisfaits de ne pas avoir cédé à ces pratiques douteuses. 60 km plus loin, nous achetons le fameux autocollant et les bandes réfléchissantes… Ça y est, cette fois nous sommes vraiment aux normes argentines !!!

La route est encore longue jusqu’à Iguazu, mais loin d’être monotone. Nous arrivons dans la province de Misiones, la végétation change, il fait de plus en plus chaud et la terre devient rouge.

Cette couleur donne aux villages taversés une chaleur particulière, les maisons, les chiens errants, les voitures tout est teinté de rouge.

Nous croisons nos premières grosses bébêtes !!!

Dimanche soir, après une longue journée de route, nous arrivons à San Ignacio. Nous bivouaquerons pendant 2 jours dans le jardin d’un petit hôtel avec piscine et internet.

Nous arrivons dans la région subtropicale de l’Argentine, et ici certains moustiques transmettent de sales virus ! Je sors ma panoplie complète de répulsifs et nous nous pulvérisons allègremment à chaque sortie nocturne. La nuit tombe très tôt, vers 18h30.

La région de Misiones rassemble une grande partie des missions jésuites créées au XVII ème siècle.

Pour un bref rappel historique, ces missions ont éte crées par l’ordre des jésuites, pour évangéliser les tribus d’indiens guaranis. Une sédentarisation forcée mais pacifique, pour ces tribus jusqu’àlors persécutées et asservies par les colons. La mission fonctionnait comme un vrai village avec son église, son cimetière,son hôpital, sa place centrale et constituait un état autonome, 2 pères pour 4 000 indiens. Chaque famille avait sa maison, les récoltes étaient en partie commune et la vie s´organisait autour des nombreux ateliers de sculpture, peinture…

L’expulsion des jésuites et le massacre de milliers d’indiens ont tragiquement mis fin à une forme de communauté unique au monde. Des 30 missions réparties entre le Paraguay et l’Argentine, ne reste que des ruines. Celles de San Ignacio Mini font parties des mieux restaurées. Nous les découvrons en fin de journée,

sous une lumière magnifique qui met en valeur ces vestiges du passé.

Le site, le calme, la jungle

qui nous entoure, l’histoire de ce lieu font planer au-dessus de ces ruines une ambiance bien étrange et très émouvante.

Mardi 7 avril, Puerto Iguazu : 230 km. Les chutes d’Iguazu marquent la frontière entre le Brésil et l’Argentine. Des 2 côtés, les excursions s’organisent pour admirer ces immenses chutes d’eau. Nous voulons commencer par le côté brésilien qui offre une vue panoramique. Le passage de frontière est une simple formalité et les douaniers sont très accueillants. C’est vrai on est au BRESIL !!!!!!!!!!! Le portuguais est une langue très chantante,mais à laquelle nous ne comprennons rien. La monnaie est le Real. Nous trouvons un camping juste à côté de l’entrée du parc. Il n’y a personne, sauf des dizaines de papillons multicolores…nous aurons même la chance de voir des toucans !

Mercredi matin, nous sautons du lit de bonne heure : c’est le matin qu’il faut aller voir les chutes, il y a moins de monde, il fait encore un peu frais et la lumière est la plus belle. Et puis surtout, nous avons hâte de les voir ces chutes si réputées ! Un bus nous conduit dans le parc, de là, partent plusieurs sentiers aménagés le long desquels on peut admirer

les cascades nimbées d’arcs-en-ciel.

La balade dure 2 heures

et nous amène au mirador le plus convoité,

celui duquel on contemple “la gorge du diable”. Le nom est bien choisi, à cet endroit, le rio Iguazu tombe brutalement dans une faille de plus de 70 mêtres de haut.

La violence des chutes à cet endroit est inouie, le bruit est assourdissant

et le nuage d’écume qui s’en échappe est visible à plusieurs kilomètres à la ronde.

La visite au Brésil sera brêve, finalement, nous n’irons pas à Rio, ce sera pour un autre voyage…nous ramènerons juste une paire de tongs et 2 hamacs.

Nous profitons de notre proximité avec le Paraguay pour faire un saut à Ciudad Del Este,

ville frontière et vaste zone franche.

Les prix sont intéressants, nous remplaçons un de nos ordinateurs et nous achetons un bel appareil photo à notre Robinou qui va bientôt fêter ses 10 ans !

Jeudi 9, c’est le grand jour… La pleine lune !!! Notre excursion nocturne aux chutes d’Iguazu côté argentin est pour ce soir. Nous nous installons au superbe camping de Puerto Iguazu. La balade est prévue à 20h30, précédée d’un dîner au restaurant du parc. Avec un peu de retard, la centaine de personnes qui nous accompagnent et nous même prenons place à bord du petit train écologique qui parcourt le parc. Après 10 min de trajet dans la forêt tropicale, nous descendons pour parcourir une série de passerelles qui traversent le fleuve jusqu’à la fameuse Garganta del Diablo. La pleine lune est le seul éclairage, mais il est suffisant pour rendre ce moment magique et innoubliable. Les passerelles se succèdent, nous respirons les odeurs de la jungle, écoutons les bruits lointains des animaux sauvages…Robin et Lola aimeraient croiser la route d’un jaguar ou d’un puma, mais même si ces fauves vivent ici, il est très rare de les rencontrer (ouf !) Au loin, nous commençons à entendre le rugissement des chutes et le nuage de vapeur qui s’en échappe est bien visible. Enfin ça y est, la dernière passerelle nous amène au bord du gouffre et maintenant, place au spectacle !!!

Le débit des chutes est si puissant que l’on ne peut pas apercevoir le fond de la gorge noyé dans les remous.

De tous les côtés, l’eau tombe violemment et semble vouloir nous entraîner dans sa chute. C’est tout simplement grandiose !

Nous passerons le week-end pascal au camping équipé d’internet, ce qui nous permettra de passer un petit moment avec certains d’entre vous via skype… Le dimanche matin, après l’évaluation de maths, la chasse à l’oeuf de Pâques a lieu dans la végétation luxuriante.

Dépêchez-vous les enfants, le chocolat fond à vue d’oeil !!!

Pour éliminer tous les chocolats avalés, rien ne vaut une petite promenade de 8h dans la forêt tropicale! C’est ce que nous ferons lundi.

Départ 9h30, direction le parc national d’Iguaçu. Le parc du côté argentin est beaucoup plus étendu, la visite des chutes prend une journée entière. Un circuit nous amène tour à tour aux pieds des nombreuses cascades

qui s’étendent le long du fleuve. Un petit bateau nous permet d’accoster sur l’Isla San Martin, encore un autre point de vue.

Il commence à faire vraiment chaud et nous pique-niquons à l’ombre, l’odeur du pain ne tarde pas à attirer un groupe d’oiseaux affamés…

Ensuite, le paseo supérieur nous permet de surplomber les différentes cascades.

Les enfants marchent courageusement sous la chaleur, ils n’ont qu’une envie, croiser les fameux coatis au long nez … Nous les rencontrerons enfin en milieu d’après-midi,

ils sont très mignons, mais très mal élevés,

ils n’hésitent pas à fouiller dans notre sac à dos à la recherche de nourriture !

Puis c’est la chasse aux papillons, Robin les prend tous en photo.

Enfin, nous referons la même balade que celle de la pleine lune

et le spectacle de la gorge du diable en plein jour est aussi saisissant.

Nous rentrons fatigués, des images plein les yeux, ravis de cette nature spectaculaire. Robin notre petit oeil de lynx nous montrera encore 2 toucans et le bonheur sera total.

Prochaine destination, Salta et le Nord Ouest argentin…

Au sujet de la tombola-tour, nous souhaitons remercier tous ceux qui ont participé, pour les autres, les jeux sont ouverts jusqu’au 10 mai !!!

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